[Coelio]

Ainsi ils étaient 12...
12 survivants perdus dans l'espace...et surtout seulement 9 humains pour 3 aliens.

L'Abbé Coelio, aumonier de l'expedition, avait pris rapidement les choses en main, des la sortie collective du sommeil. De tristes experiences vécues en d'autres temps et lieux lui avaient appris quelques regles de base : Ne faire confiance a personne sans preuve, et tisser petit a petit une toile d'innocents surs a laquelle s'appuyer. Et surtout éviter toute desunion fatale et toute attaque hasardeuse( le syndrome Patroclien, comme on disait par chez lui ).

Habitué aux prêches, l'Abbé parvint dans sa harangue à rallier le soutien de ses compagnons, qui l'elirent commandant en chef. Grand honneur certes, mais aussi terrible responsabilité. 9 vies innocentes, dont la sienne propre, étaient entre les mains de l'Abbé.
Il lui fallait tres vite identifier ses indispensables alliés : le medecin, le sorcier, le voyant...une fois réunis, les aliens étaient foutus. Mais ces hommes lui feraient-ils confiance ? Se rallieraient-ils à sa soutane ? Coelio priait le Seigneur pour qu'ils ne restent pas silencieux trop longtemps, car chaque instant passé ici augmentait les risques de mort....

Il observa ses compagnons, tentant de deviner leurs pensées.
Le premier regard qu'il croisa fut celui, furibond, du grand Jagermeister, qui briguait aussi le poste de Commandant. On ne savait pas grand chose sur lui, si ce n'est qu'il avait une solide réputation de tueur à gage derrière lui. Si il était honnête il serait, l'Abbé n'en doutait pas, il représenterait un allié précieux. Dans le cas contraire, une terrible menace.

Deux autres opposants à l'Abbé étaient regroupés autour de Jagermeister. Deux vieux grognards de ce genre d'expeditions, qui riaient tres haut mais dissimulaient peut-être de sombres secrets. Akmar et Jmlo, c'etait leurs noms, inquietaient l'Abbé. Il se souvenait du reste qu'un de ces ancêtres avait commis, un triste jour, la fatale erreur de faire confiance à un Germain diabolique, qui ressemblait assez au sieur Akmar. Il fallait rester ses sur ses gardes avec eux.

Plus innofensif paraissait le petit Reborn, jeune mousse embarqué par l'equipage pour la premiere fois. Il semblait se rallier totalement aux idées de l'Abbé, et donc être sincere, mais savait-on jamais ?

Un autre petit groupe s'était formé, avec les trois hommes originaires d'outre-quievrain, qui s'etaient spontanement rapprochés entre eux depuis la catastrophe. L'Abbé ne savait guère qu'en penser, même si ils avaient l'air plutot sympathiques : Schnick était un vieux compagnon de lutte de l'Abbé, le discret Paco avait été, il y avait bien longtemps, un compagnon politique fidele lorsque l'Abbé s'etait découvert une vocation de Grand Theosophe, et le Troubadour, celui qu'on appelait Curtis mais que tout le monde n'appelait que T, divertissait l'assistance avec de vieilles légendes médiévales. Etait-ils des aliens ? L'Abbé sentait son coeur se serrer à cette pensée...

Un peu plus loin encore se trouvaient deux hommes difficiles à sonder : Illuvatar, grand parleur devant l'Eternel, à tort ou à raison, et le plus calme Djop, que l'Abbé considérait en bien des domaines comme son disciple. Il esperait même secretement que, le jour venu, Djop soit son successeur à la tête de l'Abbaye Sainte-Sophie de Constantinople. Un ver se cachait-il dans ce fruit ?

Enfin, ce ne fut pas sans un léger froncement de sourcil que l'Abbé aperçut enfin le libidineux Leaz en train de tenter de séduire grossierement le distingué Dandy, qui ne devait sa place dans l'expedition qu'au fait que son multi-milliardaire de père avait financé celle-ci....


Décidement cela n'allait pas être facile, songea t-il enfin... surtout qu'ils vont tous attendre de moi que j'oriente les soupçons vers quelqu'un....Lourde charge en vérité...si au moins le sieur Danton était ici je l'enverrais au bûcher en premier à tout hasard ( suivant le proverbe : "Brule le fourbe chaque matin. Si tu ne sais pas pourquoi, lui il le sait" ). Mais là....