[Danton]

Tout cela m'incite à continuer , même s'il ne s'agit que d'un petit AAR sans prétention aucune


1463 – 1481. La 10° croisade



« Est-ce vraiment possible ? » s’exclama le Doge, incrédule. « Mais parfaitement ! Pendant que l’Abbé Coelio pleure sur Byzance, mais ne fait rien , nous nous avons élaboré ce plan grandiose qui apportera à Venise la gloire éternelle : lançons sans attendre la 10° croisade » »Parfaitement, sans attendre ! L’ amiral Loredan, notre meilleur officier, se fait vieux : il faut frapper tant qu’il est encore plus ou moins vaillant » »Mais l’empire ottoman… » »Tu tu tu, nous avons ici même Mr De Vincel , un habile français qui revient d’une mission de repérage des côtes et il est formel : c’est le moment de frapper » »A la guerre ! Ce sera la croisade ultime et notre gloire sera éternelle » rugit le nouveau venu. « Mais les risques… » »De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace ! » »Nous coulerons leur flotte et serons les maîtres des océans ! » »A LA GUERRE ! » rugirent de concert les trois individus, dégainant leurs sabres pour bien appuyer leurs paroles.

L’éphèbe Leaz, qui passait par là pour offrir quelques gâteries au Doge , entendant ces hurlements et ces vociférations, s’enfuit pris de panique et alla vite se réfugier auprès d’Akmar : »Ils…ils… » »Plait-il ? » »Ils préparent la guerre et rien ne les arrêtera ! » »Chut, pas si fort voyons… Tiens, prend plutôt ma place et surveille bien ce maudit abbé… Mes pizzas du jour sont là, ne te laisse pas distancer, je m’occupe de cette affaire ». Après avoir laissé son disciple seul avec l’abbé pour poursuivre à sa place le titanesque duel culinaire , le Baron Akmar se précipita en se frottant les mains : « Cette fois, c’est lancé : la chute de l’Abbé fera du bruit . Allons vite rejoindre mes belliqueux compagnons »

De fait, l’Abbé était dupé, ridiculisé même : la croisade ultime allait se lancer et il n’était au courant de rien ! Sic transit gloria mundi, il perdit aussitôt l’oreille du Doge. Restait cependant encore à réussir cette 10° croisade et cela n’allait pas être simple , Mr De Vincel n’avait pas caché que l’empire ottoman était gros et gras, avec plus de 100.000 soldats et 50 galères à sa disposition. Les arsenaux vénitiens tournèrent à plein régime pendant 18 mois, Marseillais voulait toujours plus de galères car la clef du succès allait dépendre du contrôle des mers. Puis l’on prit la mer sous le regard furibond de l’Abbé Coelio, que plus personne n’écoutait depuis des mois .

Les croisés croisèrent joyeusement la flotte ottomane, qui assurait le blocus du port d’Albanie, en guerre contre le Sultan depuis des années : les galères vénitiennes passèrent pacifiquement, tranquillement, et l’on fit même de grands gestes amicaux en direction des marins turcs, qui naturellement ignoraient tout de l’objectif de cette armada chrétienne … En 1466, le Bosphore fut atteint et l’on pu constater que Mr De Vincel n’avait pas menti : les ottomans étaient solides, mais ils avaient bien un talon d’Achille, comme l’avait noté l’habile français (les participants de la GPO Marseillaise, dans laquelle je joue actuellement l’Empire Ottoman, sont priés de cesser leur lecture à partir d’ici )… 50% de leur armée était présente au nord du Bosphore, 50% au sud. L’Amiral Marseillais devait garder les détroits sous blocus et l’armée devait limiter ses opérations à la zone nord. Une diversion devait attirer le Sultan au Kossovo, loin de l’objectif réel des croisés.



Le baril de poudre va exploser




Le général Danton, toujours aussi audacieux, débarqua le premier, au cœur même du Mal : en Trace, la capitale ottomane. Là, ils pulvérisent les Janissaires du Sultan , complètement pris au dépourvu, et ce dernier ordonne aussitôt de lever le siège de l’Albanie : l’Ottoman a compris le mortel danger qui pèse à présent sur lui.



Le général Danton porte le premier coup




La diversion au Kossovo fut vite abandonnée, suite à une magistrale défaite vénitienne, mais c’était là l’unique succès du Sultan : un corps d’armée vénitien sillonnait ses provinces au nord de Byzance et tombait chaque fois au bon moment sur les nouvelles recrues levées à la hâte par les ottomans, les massacres se suivaient, Mr De Vincel avait débarqué à son tour et assiégeait Byzance, tout en se moquant sans cesse des 65.000 Janissaires enragés qui se trouvaient bloqués au sud du Bosphore, incapables de franchir celui-ci pour lever les sièges vénitiens.



Byzance et la Thrace au bord de la capitulation




Alors que la victoire semblait déjà acquise, une terrible nouvelle arrive aux deux généraux : la flotte ottomane venait de surgir en mer Egée !



L’Amiral Lorelan lutte contre les Ottomans




Ce sera une défaite, très lourde en conséquences … Sans hésiter un seul instant, Marseillais ordonne à l’Amiral Canal de se jeter à son tour contre l’ennemi victorieux mais affaiblis et partiellement démoralisé : la flotte de l’Amiral était constituée à 80% de navires de transport…



La folle attaque de l’Amiral Canal




L’Amiral Canal est tué au combat, mais ses navires résistent avec vaillance et sont rejoins par les galères de l’Amiral Lorelan, qui n’ont toujours pas récupéré leur moral suite à leur lourde défaite mais qui ont préféré affronter l’ennemi plutôt que la colère de l’Amiral Marseillais , qui hurle et vocifère, parfaitement au courant qu’il est de la nécessité vitale de reprendre le contrôle des mers : 80.000 Janissaires, en effet, apprenant la fin du blocus, se sont mis en marche et foncent vers Mr De Vincel… Victoire ! La flotte ottomane se replie et Marseillais revient juste à temps pour rétablir le blocus du Bosphore, les Janissaires n’ont pas eu le temps de passer !

Byzance tombe, le Sultan rassemble alors tout ce qu’il a encore au nord du Bosphore et lance une ultime offensive pour sauver sa capitale : il est écrasé impitoyablement par le général Danton, qui accepte ensuite la capitulation de la Thrace . Les deux généraux victorieux, qui n’ont quasi pas eu de pertes, divisent alors leurs armées pour multiplier les sièges, toujours au nord du Bosphore naturellement, pendant que l’Amiral Marseillais ne cesse de tirer sa langue moqueuse aux hordes ottomanes qui se massent vainement au sud du Bosphore. Pour passer son temps, il leur explique longuement et avec force détails pourquoi l’OM va ‘inévitablement’ être champion du monde les dix prochaines années …

Le plan hardi et habile des trois héros est un succès complet, la croisade ultime suscite l’admiration unanime de l’occident chrétien émerveillé, le Pape béatifie ces trois purs et l’Abbé Coelio s’étouffe de rage. Humilié, le Sultan capitule et cède Morea + le riche centre de commerce de Byzance . La croisade n’a pas duré 12 mois…

Mr De Vincel, Marseillais et Danton sont accueillis à Venise par une foule en délire, on les porte aux nues, on les considère presque comme des demi-Dieux : ils ont vaincus le grand Satan ottoman et libérer Byzance ! L’Abbé Coelio tente vainement de souligner l’importance des pertes navales ou la dangereuse montée du BB (17,9 ), rien n’y fait : le Doge ne l’écoute plus et reçoit des hommages du monde entier. Chypres offre spontanément sa vassalisation à la Sérénissime.

Les trois héros fêtent leur succès immense des années entières (champagne à volonté, femmes nues etc etc ) pendant que leurs rivaux, atterrés, tentent de regagner un peu d’influence : leurs actions propulsent Venise au rang de première puissance commerciale du monde, les marchands de la République envahissent le marché des Indes et personne n’arrive à leur faire de l’ombre en Europe. Une armée de 100.000 soldats veille sur l’empire, qui se repose tranquillement, le devoir accompli, mais qui ne dort que d’un œil : le reste du monde s’agite en effet . L’Empire Ottoman, malgré sa magistrale défaite, ne cesse de grossir et la France voisine encore plus (héritage de la Bourgogne notamment). On raconte enfin que, dans l’ombre, l’Abbé Coelio ourdit de sombres machinations pour retrouver le pouvoir et l’influence qu’il vient de perdre suite au succès total de la 10° croisade…



Venise en 1482