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Vieux 23/01/2011, 17h36
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Super Rieur
 
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Alors, commençons tout de suite par la situation initiale, en 1423 :



Venise est alors dans une position qui au premier abord pourrait paraître bonne, avec 4 Provinces en Italie, mais 4 provinces isolées les unes des autres hors d’Italie mettent en péril sa position géostratégique et donc la rendent donc menaçable. Sa position est néanmoins quelque peu renforcée en Mer Egée par Corfu et Naxos, ses fidèles vassaux.

Les toutes premières années sont marquées par la guerre en Italie, qui permet à Venise de récupérer Brescia, qui lui revenait de droit, et d’assurer sa position autour de la ville de Fiume, en prenant Gorz. Venise est alors alliée à Gênes, en qui elle voit alors une nation pacifiste, marchande, et fidèle à sa parole, ne pouvant se douter de sa duplicité future.

C’est qu’alors que vers 1425 commence l’épisode qui sera connu dans l’histoire vénitienne comme celui « des guerres ottomanes, » qui verra se succéder en 70 ans cinq guerres entre Venise et les Ottomans. La première guerre ottomane prend Venise par surprise, lorsque la flotte ottomane surprend la flotte vénitienne au mouillage dans la mer Égée. Néanmoins, alors que le nombre de ses vaisseaux est inférieur, la flotte vénitienne avait eu le temps de prouver son génie et celui de la stratégie chrétienne en construisant plus de bateaux lourds que les Ottomans. La vaillance extrême de ses hommes fit le reste, et la flotte ottomane fut totalement détruite. La flotte vénitienne se posta dès lors dans le détroit du Bosphore, empêchant plusieurs dizaines de milliers de Turcs de franchir le détroit, alors que leur Sultan trépignait de rage devant la victoire des forces chrétiennes. L’Ottomanie d’Europe est alors patiemment conquise par nos troupes.

Qu’aurions-nous donc dû faire ??? Laisser ses populations chrétiennes dans leurs errances dogmatiques et se perdre sous la domination des hérétiques ???? Nous sommes pour notre part certains que d’autres, aveuglés par leur vaine quête de richesse n’auraient pas pris leurs responsabilités, oubliant que l’entrée au paradis est réservée aux vrais croyants et qu'il est aussi difficile aux riches d'y entrer qu’à un chameaux d’entrer dans le chas d’une aiguille. Mais nous, Vénitiens, nous ne nous souvenons que trop des renoncements des années 1380, nous ne nous souvenons que trop que nous avons laissé passer notre chance historique après la bataille d’Ankara, et que nous avons déjà refusé de libérer ses territoires pour de viles considérations mercantiles !! Cela ne se reproduira plus !!! De plus, S.E.S. le Doge Tomasso Cagliari fit un cauchemar cette nuit-là. Il rêva que les Vénitiens ne prenaient pas leurs responsabilités, et que par conséquent, les Ottomans, dont il tenait alors leurs bourses pleines de jus reproducteur entre ses mains, n’étaient pas durablement affaiblis. Et alors, il rêva que moins de trente ans plus tard, l’Empire d’Orient tomberait entre leurs mains, puis la moitié de l’Europe Chrétienne, puis qu’ils menaceraient même Vienne, et, qui sait, assiègeraient même Venise !!! Cela lui fut inacceptable, le doge pris peur, et répandit ses excréments sur ses vêtements de nuit par l'effet de cette peur !!! (Le pyjama que portait cette nuit-là le doge est devenu une saint relique, gardée à Constantinople sous le nom de « Saint Suaire du Doge. » )
Nous choisîmes donc cette fois-ci la voix de la chrétienté, de l’honneur, et de l’Histoire, en acceptant pour le doge le titre de Dux Bulgarorum que les Princes Bulgares nous offrirent à la Noël 1432 à Philippolis :




Le peuple Bulgare en liesse accueille ses libérateurs à Philippolis


Venise en 1432


La deuxième guerre ottomane éclata quelques années plus tard. Nous étions alors encore alliés à ces fourbes de Génois. Alors qu’encore une fois Venise n’est pas l’agresseur, les Génois, aveuglés par leur volonté de richesse, nous font une proposition totalement folle : « nous sommes prêts à vous aider dans cette guerre du bien contre le mal, de la Chrétienté contre l’Infidèlie, de Dieu contre le Diable, si et seulement si vous vous engagez à « partager le Bosphore » avec nous, c’est-à-dire à nous remettre Bursa et Bythinia, » tandis que nous ne nous garderions pour nous que la Thrace et Edirne. On voit bien ici la folie et la duplicité Génoises !!! En d’autres termes, la guerre aurait dû être menée par les Vénitiens, les troupes auraient été vénitiennes, les morts auraient été vénitiens, l’argent dépensé aurait été vénitien, tous les efforts auraient été vénitiens, et tous les avantages auraient été Génois, car nous leur aurions donner rame en mains (comme on dit lorsque l’on vend une galère à l’arsenal de Venise) deux des plus riches provinces du monde, sans rien recevoir, la Thrace étant Byzantine, et Edirne imprenable, étant la capitale des Infidèles turcs !!! Comme l’a si bien dit Saint Marx, le Saint Patron de Venise, « si chacun doit participer selon ses capacités, et si chacun doit recevoir selon ses besoins, il ne faut pas trop pousser non plus. »
Venise refusa donc l’offre très généreuse de Gênes de faire la guerre à sa place, et Gênes refusa la généreuse contre-offre de Venise de recevoir plusieurs provinces Ottomane de l’est. Venise se retrouve donc seule face à l’Infidèle, à cause de la duplicité Génoise. Du fait de l’héroïsme de ses troupes, Venise parvient néanmoins à une grande victoire contre les forces ottomanes, et en occupe une grande partie, quand l’Empereur (qui était Empereur d’Orient et d’Occident, puisque Byzance avait remis son destin entre ses mains, et qu’il possédait ainsi de nombreuses provinces en Grèce du sud, ainsi que la Thrace) vint cruellement la poignarder dans le dos. Et c’est également le moment où Gênes décide d’attaquer l’Empire Ottoman pour son propre compte, mettant à exécution son plan machiavélique et profitant de l’effort vénitien sans le rétribuer !! Venise est alors obligée de faire la paix pour quelques Ducats pour se défendre sur sa frontière Nord, et Gênes la honteuse se saisit de la Géorgie.

Venise n’oubliera jamais la duplicité des autres puissances Chrétiennes, et comprendra donc très tôt qu’elle est seule pour défendre la Chrétienté toute entière !!!!!

Plus tard, vers 1460, une troisième guerre opposera Venise et l’Ottomanie. Une quatrième guerre viendrait vers 1480, et enfin une cinquième à la fin des années 1480.

A la toute fin des années 1440, Venise est agressée par son puissant voisin Ferrare. Mal lui en prit, car les ¾ de ses terres sont saisies par Venise, qui en recevra désormais l’usufruit, avant qu’elles puissent retrouver un propriétaire légitime.
A l’occasion de la même guerre, les perfides Suisses sont placés de force sous la tutelle Vénitienne. Ils ne s’en porteront que mieux.


Venise en 1451. La Suisse allait être vassalisée dans les mois suivants.


C’est alors qu’eut lieu la troisième guerre Veneto-ottomane, où cette fois-ci Venise prenait l’initiative. Venise, naïve, et prête à tout pour assurer la cohésion de la Chrétienté, avait au préalable proposé à toutes les nations véritablement chrétiennes de se joindre à sa noble croisade. A cette occasion, le Génois se montra cette fois moins gourmant, ne demandant que Bythinia, qu’il n’avait absolument pas la capacité de prendre par lui-même, pour le prix de ses non-efforts. Gênes refusa finalement son aide, démontrant bien par cette attitude qu’elle n’était pas une vraie nation chrétienne.
Venise attaquait avec plus de 25 000 hommes, et remportait une première victoire facile contre une première armée ottomane. Les Vénitiens battirent également une seconde armée ottomane, composée de 6 000 tagadas et 6000 hommes. Il n’en restait alors plus que des miettes, seulement quelques milliers d’hommes, quand celle-ci choisit de s’enfuir vers l’est, s’enfonçant profondément dans les possessions ottomanes. D’après les informateurs vénitiens, les capacités de guerre des infidèles étaient alors de 0 !! Les Vénitiens les poursuivirent jusqu’à Sivas, puis abandonnèrent la poursuite, sûrs qu’ils étaient de pouvoir se saisir des villes de l’ouest de l’Asie Mineure avant le retour de cette armée, et à cause des grandes pertes qu’auraient pu engendrer une trop longue poursuite jusqu’au Caucase. C’est alors que, à peine les forces vénitiennes avaient le dos tourné, l’armée de 6 000 hommes et 6 000 tagadas, au moral si bas auparavant, réapparu en pleine capacité de ses moyens moraux et physiques !!! Et en plus, elle était accompagnée par une autre grande armée de plusieurs milliers d’hommes, sortie directement de l’enfer !! Surpris par ce déploiement de force inimaginable seulement deux mois auparavant, les forces vénitiennes, dispersées et fatiguées, durent battre en retraire et demander une paix blanche.

Mais la quatrième guerre veneto-ottomane allait être la bonne : entre temps, les Byzantins avaient décidé de reconnaître la supériorité vénitienne, et avait reconnu Venise comme Empereur d’Orient, donnant à Venise la Thrace et deux provinces cores en Grèce du Nord. Cette fois-ci, les bateaux vénitiens n’affrontèrent pas la flotte ottomane, qui, d’ailleurs, n’avait guère eu l’occasion de se reconstituer depuis un siècle. Au contraire, elle laissa passer volontairement la moitié des troupes ottomanes en Europe, avant de refermer le passage, le temps que les impressionnantes armées vénitiennes les battent (certains chroniqueurs parlent de 39 000 hommes et 10 000 tagadas), puis de renouveler l’opération une seconde fois avec la deuxième moitié de l’armée ottomane, qui, tel Pharaon derrière Moïse, franchit le Bosphore avant d’être anéantie devant Andrinople. Le reste de la conquête n’était plus qu’une promenade de santé pour les forces chrétiennes, qui aurait pu reconquérir plus de territoires chrétiens si le sultan Ottoman n’avait été en même temps de Khan de la Horde d’Or.


Venise en 1481.


Devant tant de réussite, les Ottomans ne pouvaient que douter que Dieu n’était plus de leur côté. Pourtant, ils tentèrent une dernière fois d’intervenir quand Venise, profitant de ses nouvelles prérogatives en Asie Mineure, et consciente de ses responsabilités, souhaita libérer les territoires de Mentese. La défaite de l’Infidélie fuit rapide et cuisante, et Venise put libérer énormément de terres en Asie Mineure, menant très très loin la Reconquista Orientalis Christianae.



Venise en 1494.



*** *** ***

Ainsi donc, Venise s’est retrouvée en 1494 comme la principale puissance chrétienne de Méditerranée occidentale. Elle est fière d’avoir assumé ses devoirs de Ville Chrétienne. Elle prend cela très à cœur, contre le démontre très bien cette carte :




*** *** ***

(Extrait du manuel scolaire vénitien « La historia de Venicia. » de Petro Iétombotouiourdanlasurfaça, paru à Venise en 1923)

Arrivée à l’aube du XVIième siècle, Gênes et Venise étaient rivales. L’Empire Génois était plus grande que l’Empire Vénitien par sa superficie, et sa taille imposante en Italie ne pouvait que menacer notre Grand Pays.



Venise et Gênes en 1494, où l'on remarque que Gênes possède enfin les territoires qu'elles aurait pu recevoir dès 1440 si elle s'était jointe à la croisade Vénitienne avec des prétentions justes et mesurées.

Cette menace provenait du fait que l’axe de développement Génois et l’axe de développement Vénitien se recoupaient. C’est pourquoi, début janvier 1494, Venise ne reconnaissait pas les possessions génoises de Grèce et de mer noire, qui la menaçaient directement. De plus, Gênes n’avait jamais défendu la Chrétienté, à la différence de Venise, c’est pourquoi elle n’avait aucun droit aux prétentions incongrues qu’elle formulait alors. C’est ces prétentions qui expliquent que Gênes allait disparaître à brève échéance.


Flèche violette : l'axe de développement vénitien
Flèche caca d'oie : l'axe de développement génois.



La situation politique en Méditerranée selon venise à l'aube du XVIième siècle.
En vert clair : les possessions de Venise.
En vert foncé : les vassaux de Venise.

En Jaune : Les possessions Génoises.

En Jaune à bandes bleues : les territoires sous occupation génoise, et que Venise ne reconnaît pas comme lui appartenant.
En Jaune à bande violette : les territoires dont Venise reconnaît l’appartenance à Gênes, mais où elle se sent menacée par la présence génoise.
En Jaune à bande orange : les territoires occupés par Gênes pour lesquels Venise ne reconnaît la légitimité de la présence génoise.


Ligne rouge : la limite de la zone d’influence génoise selon Venise.
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"L'abstinence est une perversion sexuelle comme une autre."


Ar Sparfell



( Ouais, si y'en a qui me citent dans leur signature, pourquoi pas moi? )

Dernière modification par ar sparfell ; 23/01/2011 à 18h19.
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