"Ma bonne amie,
Ce fut un moment très émouvant ce matin : la Régente fit ses adieux à quelques courtisans choisis, dont j'étais, avant les cérémonies officielles couronnant notre nouveau roi.
Ce fut triste et digne. La Régente, les larmes aux yeux, eut un mot agréable et une attention pour chacun.
A Monsieur du Marseillicide, elle offrit une toute petite statuette de Monsieur de Turenne, un "mini Tou-Tou", comme elle le dit joliment avec son accent natal.
A Mademoiselle de la Jurysterie, elle offrit de fort belles paroles ainsi qu'un délicieux écrin de nacre contenant fioles diverses, corde, coupe-papier, chandelier, clef anglaise... de quoi décorer son intérieur, probablement.
A Mademoiselle de la Chaste en Foeüye, elle assura que sa charge de dame d'atours lui serait conservé.
Elle fit la même promesse à Mademoiselle de la Chouinerye, concernant sa charge de gouvernante des enfants de France, ainsi qu'un seau à glace.
A Monsieur de la Jaguerie, elle offrit sa main à baiser, ce qui est déjà beaucoup mais ne paru point satisfaire entièrement le Duc, qui eût sans doute voulu davantage.
A Mademoiselle Rouqmouton, elle fit ses compliments.
La Régente eut encore la délicate attention de signer l'acte enjoignant la libération de Messieurs de la Noobitude et de la Perfydie, qui se sont morfondus suffisamment longtemps à la Bastille que pour expier leurs fautes (chacun cherche à se remémorer quelles elles étaient, et je crois que nul n'y parvint vraiment).
Enfin, à Monsieur de la Moustacherye, pour qui elle eut des paroles très gracieuses, elle fit don d'une babiole : une pension de 4000 louis.
Nous sentîmes l'émotion nous gagner quand la Régente se retira en ses appartements, fort éplorée de devoir quitter Versailles et ses courtisans. Elle se retirera, nous dit-on à Port-Royal.
Je vis, au sortir de cette entrevue, un laquais remettre un pli à Mademoiselle de la Chaste en Foeüye. Le nom de l'expéditeur était celui de Monsieur de la Noobitude. N'est-ce pas un fort charmant et galant homme qui, du fond de sa geôle, trouve encore la force d'adresser de charmants billets aux jeunes damoiselles ?"
Palpat pioche et voit sa requête de pension acceptée
Latiatia envoie une carte à Sent Kevinus et pioche
Sent Kevinus est le nouveau Chambellan. Nouveaux souverains, nouvelles cotes... les embastillés sont libérés, et Coelio revient en jeune fille prude, belle, bonne et chaste