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Vieux 30/11/2010, 23h21
Avatar de oniris
oniris oniris est déconnecté
Elle a enfin un titre spécial !
 
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Pour ceux qui auraient loupé des épisodes (ou celui ) je copie colle ici mes histoires postées sur le QG ^^
Y'en a pas baeucoup
et puis je pense que je préfèrerai continuer ici que là bas

Citation:
Prélude (je vais essayer de faire court) :

2008
Après de trop longues études de mathématiques à Toulouse, une licence (difficilement obtenue) en poche, je m'en vais préparer le concours à Nice pour les beaux yeux (et les sous? c'est crédible si je tente de passer pour une vénale? ^^ ) d'un ingénieur assez convaincant.
L'IUFM est assez moyen, mais contre toute attente je passe l'épreuve d'admissibilité, puis l'admission !
Je suis la seule de mes amis à avoir réussi ; avec peu de repères mais largement soulagée, je me prépare au grand saut.


Saison 0 : le stage.

Le premier mois en détail est déjà sur Franconaues

Pour résumer, j'étais dans un lycée tout neuf et assez bon de l'arrière pays niçois ; j'avais en charge une classe de 2ndes et des TPE (travaux de recherche encadrés).
Je me suis un peu laissé marcher sur les pieds, j'avais du mal à faire taire mes zozos ; je me posais pas mal de questions car j'avais bien conscience que si déjà avec eux j'avais du mal, qu'est ce que ça serait dans un collège moins facile...
Mais j'ai adoré l'ambiance de la salle des profs, les "ah mais en fait c'est facile!" sporadiques des élèves, bien lié d'amitié avec quelques collègues.
Mon cas était tangent quant à la titularisation. L'inspecteur est venu me voir, je suis passée devant une commission.
Pour moi c'était clairement pas gagné, mais je prenais le renouvellement de stage comme une chance de trouver mes marques avant le grand saut...


Saison 1, La prérentrée, où comment se dire qu'on va passer une année pourrie...

Début septembre 2009. Voilà une semaine que mon PACSé vient de rompre, et je l'ai passée à pleurer, sortir, réaliser que j'allais devoir déménager une douzième fois en douze ans (moi qui me pensais enfin posée, et qui avais décidé de mon affectation en fonction... une belle erreur...), passer ma deuxième rentrée seule comme la précédente (monsieur était parti en vacances la semaine de ma toute première rentrée...)...
En bref, je suis explosée.
J'étais déjà passée au collège en juin pour repérer les lieux, prendre contact avec le chef d'établissement et mon collègue de maths, remplir ma fiche de voeux (où on indique nos préférences pour les niveaux, l'emploi du temps, la salle, les heures sup', tout ça).
En arrivant au collège le matin, je croise les collègues d'anglais et histoire géo qui me saluent et me posent la question fatidique : "tu vas bien?"
Hm.
J'arrive à peu près entière en salle des profs, où je croise un jeune homme à l'air paumé, un OVNI... Il m'apprend qu'il est stagiaire dans l'établissement, ... en mathématiques.
Bigre.
Chaque établissement "doit" un accueil-soutien aux néo-titulaires ; mon seul et unique autre collègue de maths en était donc chargé, malgré ses 5 heures sup', et je comptais bien en profiter... mais s'il avait en plus un stagiaire à sa charge, il n'aurait pas une seconde pour moi...
En plus de ça, il a appris son statut de tuteur le jour de la prérentrée : en gros, pas le choix (j'aurai difficilement pu le faire à sa place )
Et les surprises continuent à tomber :
*Le collège ayant moins de 300 élèves cette année, le poste d'adjoint de direction saute (longue histoire, je raconterai peut être en fin de post!)
*Du coup, M B. notre principal nous interdit de lui envoyer des élèves parce que "ça fait trop de monde dans son couloir, et puis il n'aura pas le temps de les gérer"...
*Les postes de musique et techno n'ont toujours pas été attribués, donc pas de profs jusqu'à nouvel ordre.
*Nous n'avons que 2,3 postes de surveillants, donc pas moyen non plus de virer les élèves de cours sans risquer de paralyser la vie scolaire... ni moyen non plus de mettre trop d'heures de retenue vu qu'à 25 places par semaine, c'est vite plein...
* Je me retrouve prof principale d'une classe de 4mes : après un rapide examen de ses membres, les surveillants me souhaitent bon courage, ainsi qu'une vie personnelle heureuse et équilibrée en dehors du collège pour tenir le coup ... Merci les gars !

A midi à la cantine, je mange avec mon collègue stagiaire et une remplaçante d'Histoire géo déprimée à mort par ce collège... et notre cher M B. nous explique très sérieusement que de toute façon, il "n'en a rien à foutre de ce collège!"...

... l'année s'annonce sous des auspices parfaits : il est à peu près certain que je ne ferai pas de rentrée plus pourrie!, une bonne chose de faite.

Petit historique explicatif : le collège où je travaille est un des deux derniers collèges pailleron de l'académie (pour info, "Réalisé selon le procédé “constructions modulaires”, ce bâtiment présentait les caractéristiques d’un procédé mixte comportant une structure métallique avec des panneaux de façade en béton, les toitures et les cloisons étant en panneaux de bois." d'après ce lien) ;
le conseil général a en projet depuis une dizaine d'années de le détruire et le reconstruire un peu plus loin, et d'en faire un établissement pilote sur le plan artistique : internat, salle de théâtre avec troupe à résidence, un truc de malade en somme.
Sauf que le projet n'a jamais été lancé, la crise est passée par là, (le théâtre et l'internat ont été enlevés du projet) ; chaque rentrée du collège était hypothétiquement la dernière, le nombre d'élèves chutait... M B., extrêmement déçu d'être privé de l'honneur de faire l'ouverture d'un établissement à projet (sans théâtre ni internat, il perdait tout son intérêt), a tout fait pour que le collège ferme au plus vite : il pensait que si trop peu d'élèves s'inscrivaient, le collège fermerait et qu'il bénéficierait de points de reclassement pour suppression de poste... Malheureusement pour lui, les enseignants et familles ont milité pour que le collège reste ouvert jusqu'à l'ouverture du nouveau, et malgré la baisse significative des inscrits, l'établissement est resté ouvert... mais le poste d'adjointe à sauté.... mais pas le sien.
A ce jour M B. a demandé sa mutation à Mayotte et l'a obtenue, l'appel d'offre pour la construction du nouvel établissement a été lancé... mais personne encore n'y a répondu.

Pour les curieux, quelques articles sur le collège où l'on aperçoit M B.


http://www.nicematin.com/article/societ ... rd-en-2012

http://www.nicematin.com/article/societ ... -les-cours


saison 1 : Anecdote

F., élève de 4m2 (classe dont je suis prof principal), n'est pas méchant, mais est sacrément dissipé.
Et comme la majorité des élèves du collège, il fonctionne beaucoup à l'affectif...
Et comme sa prof est jeune et gentille, il teste.
Un jour, il me fait un petit bateau en pliage avec écrit "Mme G. ♥" ; un peu plus tard, dans son cahier, il écrit sous un gros coeur "Mme G. Je t'aime", et me le montre... Je lui ai strictement interdit de me tutoyer
Et alors que je lui faisais une remarque pour je ne sais plus quoi il me lance "Mais madame je suis amoureux de vous!"
... pas crédible alors que je sais qu'il a fait la même à la collègue d'histoire (une poupée barbie ) deux heures plus tôt


Petits bonheurs de professeur... (partie 1)

Mon élève de l'an dernier (voir post précédent!) n'a de cesse, quand il me croise au collège, de me saluer avec un grand sourire satisfait, « Bonjour madaaaaame!!! vous allez bien??? (…) avec Mme M. on comprend rien, je préférais vous!»

Un collègue récemment retraité nous a amené du mousseux en salle des profs pour l'apéro.

Les élèves sont inspirés par les énigmes que je leur propose et passent des heures à les chercher, parfois même ils en oublient de copier le cours, les sacripants. « Madame, c'est ça?? madame, un indice!! » Mais quand ils ont trouvé, c'est jour de fête !!

Hier des (ex-)amies en 6me se sont fâchées. Dès l'entrée en classe je leur ai bien fait comprendre de laisser leurs griefs sur le pallier, que si elles voulaient en parler, c'était en privé à la fin du cours.
Et à la fin des deux, la petite blondinette vient me voir pour me demander conseil : « c'est Machine et Machin, dans le bus ils se moquent de moi, ils disent que je suis amoureuse de Truc, mais c'est pas vrai! »
Je me suis surpris à lui répondre : « laisse les dire, ils se lasseront! Tu sais quand j'étais petite, mon grand frère m'embêtait sans arrêt, et je m'énervais à chaque fois. Mes parents m'ont conseillé de ne plus réagir, et quelque mois plus tard, il s'est lassé! Et c 'était lui que ça énervait, plus moi. »
Ravie que sa prof de maths lui parle de sa jeunesse, elle est repartie avec le sourire, et était toute attentive et attentionnée cet après midi !


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