[curTis newTon]

Missive au souverain de Russie :

Vos arguments sont destinés à tromper une Europe qui sommeille. Vous parlez de menace islamique (le Sultan appréciera au passage) et votre plus grande joie actuelle est d'occire moults bons chrestiens qui, me semble-t-il, vénère ce même Dieu que vous brandissez comme un étendard afin de couvrir votre déloyauté (allant jusqu'à briser les liens sacrès du mariage, mais cela, Dieu seul vous jugera un jour).

Remettre en cause la légitimité de l'existence de deux nations millénaires telles que la Lithuanie et l'Ordre Teutonique bouscule tous les principes du droit et d'équilibre des pouvoirs. A vous entendre, je comprends que votre appétit ne sera jamais assouvi et que vous jugez déjà l'Europe orientale trop étroite pour vos ambitions. Quelle sera la prochaine victime de votre expansion ? L'Ottoman ? L'Autrichien ? Peut-être même la Suède ?

Puisque vous parlez de paix, je vous la propose avec sincérité et magnanimité : retournez-en vous en chez vous, combattre les vrais ennemis de la Foi, qui se trouvent à l'Est et qui, me semblent-il, subjuguent de belles et bonnes terres russes.

Quant aux conditions suédoises, je crois les deviner. La Suède et la Pologne ne pourraient trouver un accord qu'au sujet de la Prusse, voire de l'Ordre Teutonique si le sort des armes devenait défavorable, tout autre sujet de discussion étant inapproprié.

Quant aux revers des armées polonaises, soyez conscient qu'il n'en sera pas toujours ainsi. La Pologne, bien qu'encore convalescente, est capable de soutenir un effort de guerre sur le long terme. Sachez également que nous n'accepterons pas que le Russe nous impose des conditions suédoises manufacturées. La Pologne est ouverte à des négociations bilatérales avec la Suède afin de réfléchir à l'avenir de la Baltique orientale. Elle doit cependant admettre que nous ne pouvons renoncer à la Poméranie, ni à Dantzig si cette dernière venait à tomber entre nos mains. Nos ambitions territoriales ne vont pas plus loin.

Quant au destin de la Lithuanie, il est pour l'instant étroitement lié à celui de la Pologne. Nous pouvons réfléchir, le cas échéant, à un don territorial qui, s'il est généreux, n'en sera pas moins mesuré. Veillez néanmoins à ce que l'effort de guerre russe ne mette en péril les fondations de cette "Grande Russie" que vous semblez vouloir faire jaillir du sol en quelques années.