Chapitre I. Et les Ténèbres arrivèrent
Printemps 7990, la vigile elfe placée en surveillance non loin de l’Orkreish est réveillée par les tambours de guerre orque : des hordes de peaux vertes déferlent ! Incrédule, la vigile tente de les compter et passe en revue les différents étendards. Rapidement, il doit se rendre à l’évidence : la quasi-totalité des clans orques sont présents ! « Par quel miracle ces chiens galeux ont-ils pu s’unir ? Un chef aurait-il émergé parmi toute cette racaille ? ». Puis la vigile sourit : il n’ignorait pas que le Général-Abbé Coelio, commandant en chef des forces Impériales de la province, se trouvait justement non loin de là, près de la forteresse Impériale de Montfaucon et avec les 2/3 des légions Impériales de garnison: ses forces, combinées à celles de son peuple, allaient écraser les peaux vertes en quelques jours. La vigile eu cependant un rictus désapprobateur en se souvenant que la présence du Général Coelio si près des frontières du Royaumes elfique ne devait rien au hasard : les rendez-vous nocturnes du Général-Abbé avec le Prince Elfe Leaz n’étaient plus un secret pour personne . Il ne restait plus qu’à espérer que ces coupables et honteuses relations ne minent pas le moral des troupes, qui désapprouvaient unanimement cette quasi union, parfaitement contre nature. L’Abbé Général étant le plus proche, la vigile partit au galop le prévenir : son Souverain viendrait après. L’Empire Franconaute n’était-il pas le garant de la sécurité des Elfes ?
A des centaines de kilomètres de là, le Vicomte Elvis inspectait une fois de plus les formidables fortifications des Marches d’Uzent quand son regard fut attiré vers l’ouest : non, il ne rêvait pas, l’ennemi arrivait bien ! A la tête des phalanges de l’Uzent, il reconnu leur Roi, Palpatine le sanguinaire, et Thrawn, le Prince d’Uzent. Derrière eux, plus de 300 catapultes imposantes. « Ainsi, ils veulent tester nos défenses… Alerte général ! Ces gueux vont apprendre que nos murs sont toujours aussi solide ». Et le Vicomte partit rejoindre ses troupes le cœur joyeux : enfin un peu d’action ! Il ne se faisait guère de soucis, cela faisait 400 ans déjà que les troupes d’Uzent se cassaient lamentablement les dents contre les Marches d’Uzent , l’ouvrage fortifié le plus immense de tout l’Empire Franconaute. Il ordonna néanmoins l’envoi d’un messager au Général-Abbé Coelio : l’Empire devait être mis au courant, même si son aide ne serait certainement pas nécessaire.
Talgis, lui, veillait sur le val des brumes, duquel rien ne sortait jamais. Le soldat Impérial eu presque une attaque quand le tonnerre des tambours de guerre et des hurlements retentirent subitement. Alors, il plissa des yeux et, surpris, vit débouler des milliers de cavaliers lourds, en formation parfaite. Toutes les deux minutes, ces humains sombres hurlaient : « Ave Tenebrae ! ». Les Légions Noires étaient en marche ! Derrière les cavaliers suivaient l’infanterie et les phalanges, tous avançaient dans un ordre parfait. Et à la tête de la colonne des cavaliers lourds se trouvait un individu sinistre, dont le visage exprimait la déloyauté, la trahison, la perfidie, le meurtre : tout ce que se sombre guerrier avait utilisé pour acquérir sa position actuelle… C’était Comeon , le Général en chef des légions noires du Magiocrate Lemarseillais. « Eh bien, le Général Coelio sera content : nous allons massacrer ces criminels et ils passeront les 20 prochaines années à se retrouver un chef ». Puis le cœur de Talfis manqua s’arrêter : un « homme » venait de franchir le seuil des brumes. Seule la moitié droite de son corps était humaine, l’autre moitié étant couverte d’écailles de démon. Il avait en outre les pieds fourchus, deux cornes sur le front et des yeux rouges sang. « Le Démon Marseillais ! » frissonna la vigile. Désormais mi-homme, mi-démon, l’ancien Padawan de l’Archimage, avait définitivement rallié le Mal.
Le traître corrompu tourna brusquement son regard vers la vigile, qui s’enfonça plus profondément dans sa cachette : la bête ne pouvait pas le voir, n’est ce pas ? Les yeux rouges se détournèrent et un rire démoniaque retentit puis la bête hurla et 5 individus s’avancèrent. Tétanisé, Talgis reconnut ceux que des rapports confidentiels avaient su péniblement identifiés : les noirs disciples du nécromancien. Il y avait là Jagermeister, qui selon les rumeurs faisaient entrer dans sa tente toutes les soirées une dizaine de jeunes femmes… A l’aube, ces malheureuses avaient de la chance si elles avaient cessé de vivre . Il y avait aussi Ben Artistim, qui passaient ses nuits à fouetter à mort de malheureux Sentenzides , une peuplade soumise par les légions noires. Le sombre Cypho était aussi présent, lui qui dévorait 4 esclaves par jour ( d’où son embonpoint d’ailleurs ). Le traître Bubu, qui ne quittait jamais son poignard rouge de sang : exilé pour crimes contre l’humanité par l’Empire, il avait juré de se venger, à n’importe quel prix. Et, enfin, le jeune Krae, le plus mystérieux de tous.
Ben Artistim et Jagermeister, sur un ordre leur maître, quittèrent la colonne et partirent vers l’est : quelle était donc leur destination ? Enfin, le Démon Marseillais prononça quelques paroles magiques et s’envola à son tour, vers les montagnes adjacentes au val des brumes : là bas, quelque part, il disposerait d’une tour puissante, mais les Impériaux n’avaient jamais pu la localiser. La bête partie, Talgis retrouva son courage et couru rejoindre sa monture, un aigle géant : le Général-Abbé Coelio devait mis au courant le plus rapidement possible. Les Légions noires étaient en marche !
En fin de journée, Palpatine et Thrawn faisaient retraite : leur violent assaut contre les Marches d’Uzent s’était soldé par un sanglant échec . Le Vicomte Elvis souriait, tout allait pour le mieux, quand un messager vient le rejoindre en toute hâte : »Vicomte, Vicomte, des hordes de démons Protoplasmiques ont jailli de la faille de Tsaroth ! Ils vont nous prendre par revers si nous ne les arrêtons pas ! ». Alors le front du Vicomte se plissa d’inquiétude : la faille de Tsaroth marquait les frontières orientales de son Royaumes, avec les terres mortes, mais jamais, jusqu’ici, aucun démon n’en était sorti. « Que les troupes prennent position : notre cavalerie va les charger et les renvoyer en enfer » « Serez-vous à leur tête ? ». Le Vicomte hésita puis secoua la tête : « Non, ma place est ici. Si les Marches d’Uzent tombent, le Royaume est condamné . Mais qu’un messager parte immédiatement prévenir le Général-Abbé Coelio : nous aurons probablement besoin de l’aide des Impériaux pour repousser les démons. Mais qui a bien pu les convoquer ? Aucun homme ne dispose de la puissance magique nécessaire ».
Dans sa tour secrète, Lemarseillais hurlait sa joie impie : il n’avait pas vendu son âme au Diable pour rien. Le cœur noir et corrompu , ce damné avait abandonné toute humanité en échange de trois grands Rituels magiques d’une puissance immense. Il venait de lancer le premier et ne se tenait plus de joie : « Allons, mes petits, tuez, pillez, détruisez, voici venu l’heure des ténèbres. Que périsse l’Empire Franconaute et que le Mal règne en Maître… Oui, Maître… Nous allons bientôt nous retrouver : Dantooooooooooooooooooooon, j’arrive, je viens, sens-tu déjà les griffes de la mort qui se rapprochent de toi ? ». Un rire démoniaque ébranla alors les fondations de la tour : Ave Tenebrae !
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