Chroniques Impériales 1511 – 1524. La disparition de la Bourgogne et de la ligue de Bruges
En cette sombre année 1511, l’avenir de l’Europe allait basculer : les Ducs de Bourgogne étaient à l’agonie et sans héritier direct. La France, qui avait déjà tenté par deux fois d’annexer des provinces de Bourgogne, allait-elle tenter un coup de force qui pouvait tout remettre en question

ou attendre que le destin s’accomplisse ? Par ailleurs, d’étranges rumeurs nous parvenaient d’Aragon…
Il fallut se rendre à l’évidence : si Paris tentait un coup de force, l’Empereur serait seul pour tenter de s’y opposer. Le fondateur de la ligue de Bruges, le Doge de Venise, l’avait en effet enterrée aussi facilement qu’il l’avait créée et ce sans le moindre remord aucun. Non seulement, seul des 4 membres de la ligue, il était resté passif et inactif lors de la dernière agression Française, ne nous envoyant pas même le plus petit ducat, mais en plus il avait publiquement reconnu avoir comploté dans le dos de la ligue de Bruges, offrant en effet à Paris, sans scrupule aucun, la reconnaissance de plusieurs terres de Bourgogne en échange de la sauvegarde des provinces anglaises sur le continent

. La ligue de Bruges, fondée pour protéger la Bourgogne, était trahie de la façon la plus ignoble qui soit, par son fondateur lui-même. Sentant comme une odeur de vase putride, le Roi de France plissa du nez et refusa l’abjecte transaction.
L’Empereur Dieu, généreux et bon de nature, tenta néanmoins de relancer la ligue de Bruges : nos diplomates ne sont jamais revenus ni de Londres ni de Venise et, devant ce silence qui en disait long

, il fut décidé d’ouvrir des négociations avec la France. Celles-ci durèrent de longues semaines et le séjour fut des plus instructifs : nos diplomates apprirent en effet que les dernières « révélations » sur les agissements plus que douteux du Doge n’étaient que la partie visible de l’iceberg. Certains semblent avoir la félonie dans le sang…
La situation de la Bourgogne fut débattue et un accord de principe signé au cas où celle-ci venait à disparaître. Les terres d’Empire et Hollandaises devaient rester sous protection Impériale, à n’importe quel prix. L’autre préoccupation majeure de l’Empereur était naturellement la menace Mahométane qui pesait sur le monde et se faisait toujours plus oppressante. Pour la contrer, l’Empereur se savait désormais seul : en effet, non content d’avoir trahi la ligue de Bruges, le Doge avait aussi trahi tous ses engagements de chrétiens et de croisés. Il n’avait pas bougé le petit doigt quand l’Infidèle se ruait sur Vienne, il n’avait pas envoyé le moindre ducat et, acte ignoble et impardonnable, avait vendu son âme, ce qui prouvait, au grand étonnement de beaucoup, qu’il en avait quand même une

, contre quelques ducats : la Morée chrétienne, arrachée à l’Infidèle après une sanglante croisade qui avait fauché notre jeunesse, avait été offerte au Sultan, contre une nuit de vice et de débauche dans le harem de ce dernier…
Désormais unique rempart de la chrétienté, l’Empereur se devait de prendre des mesures énergiques : ainsi, l’alliance Franco-Hongroise devait être cassée, ce qui fut inclus dans le traité négocié au cas où avec la France.
Et l’impensable arriva : la Bourgogne éclata

! Français et Autrichiens se réunirent pour régler pacifiquement ce problème selon les modalités prévues. Paris ayant déjà résumés loyalement celle-ci, nous n’y reviendrons pas. Naturellement, ce bout de chiffon souillé par son créateur et qu’on appelait ligue de Bruges cessait d’exister dès lors que la Bourgogne avait disparue : c’est donc avec la plus incontestable légitimité que l’Empereur négociait avec la France des terres qui étaient désormais les siennes et ce afin de préserver au mieux les intérêts de chacun. « L’appel à la résistance » publié par le Doge trois jours seulement avant l’éclatement de la Bourgogne, alors que tout était joué depuis longtemps, ses actes,ses complots, son inaction et ses silences ayant tué la ligue aussi sûrement que le soleil se lève tous les matins, sonnait ainsi comme une pathétique tentative de se dédouaner aux yeux du monde… Personne ne fut dupe cependant

.
L’accord Franco-Autrichien avait cependant permis à l’Europe de retrouver la paix et la stabilité contre lesquels certains avaient tant œuvrés. Nul doute que certains petits comploteurs vont désormais à nouveau tenter de salir de leurs mensonges et de leur perfidie cet océan de paix et de sérénité qui a déferlé sur le monde chrétien, mais tant à Paris qu’à Vienne, l’on sait désormais quelle confiance il faut accorder à certains…
Le Très Haut, lui, nous exprima alors toute son approbation pour notre sage accord avec la France : héritages, dons, déflations, tout le panel qui récompensait les Justes arriva à l’Empereur, réellement bénis. Une seule ombre au tableau : les actions de l’Infidèle, qui avait profité de notre inattention pour agresser sauvagement la Pologne

. Gardien Sacré du Saint Empire Romain Germanique et Champion de la Chrétienté, l’Empereur fut horrifié en apprenant la folle audace du Sultan des Infidèles, qui osait vassaliser la Pologne. Naturellement, et sans surprise, nous sommes le seul de tous les catholiques à réagir à cela…