Chroniques Impériales. 1487 – 1510. Le triomphe des sournois
A l’initiative de celui qui se prétendait notre allié, le Doge de Venise, une alliance fut établie entre l’Autriche, Venise, l’Angleterre et la Castille : celle-ci était purement défensive et très limitée. Elle ne visait en effet qu’un seul et unique point : intervenir si un agresseur belliqueux tentait de dépouiller sauvagement

le royaume de Bourgogne. La France était visée, elle qui semblait littéralement dévorée par le démon du bourinage le plus effréné. Cependant, le Roi de France avait été avertis déjà une fois qu’aucune annexion en Bourgogne ne serait acceptée : l’équilibre

européen était en jeux.
A la très grande surprise de l’Empereur, le Roi de France récidiva et se rua à nouveau sauvagement en Bourgogne : ne comprenait-il pas ? N’en avait-il pas déjà assez fait en vassalisant la moitié de l’Italie du nord ? L’alliance de Bruges se déclencha immédiatement, tous les participants honorèrent celle-ci. Terrifié, le Roi de France, après de nombreux hurlements

, fit marche arrière et signa une immédiate paix blanche.
Mais il était déjà trop tard : les armées Impériales s’étaient réveillées et elles n’allaient pas retourner se coucher sans en découdre

. Puisque le Roi de France avait refusé le combat, il fallait trouver autre chose… Tiens, le Sultan par exemple, une croisade contre lui remplit toujours le cœur de l’Empereur de joie et de satisfaction

. Malheureusement, il manque une frontière terrestre commune, la Hongrie étant toujours dans le chemin. L’Empereur décida donc de faire sauter ce verrou : rusé et habile, il se doutait que cela déclencherait l’intervention du Sultan qui, pleutre de nature

, tremblait à l’idée d’avoir un jour une frontière commune avec nous, raison pour laquelle il avait, au mépris de tout rp, garantis l’indépendance des très chrétiens Hongrois. L’Infidèle qui protège les chrétiens, voilà qui était grotesque

.
Prévoyant donc cette intervention et connaissant la déjà très grande valeur de l’armée Hongroise, l’Empereur prit contact avec son allié le Doge pour le lancement d’une nouvelle croisade : à sa grande surprise, le Doge ne cessa de louvoyer et de faire traîner les choses en longueur

. Pendant plus d’une année, le Doge poursuivit ainsi sa fourbe attitude et il fallut que l’Empereur Dieu tapa du poing sur la table pour qu’il obtienne enfin une réponse : le félon nous abandonnait…
En 1495, le bras Impérial s’éleva haut dans le ciel étoilé d’Autriche et les armées s’ébranlèrent

: les forces Hongroises sont balayées comme des fétus de paille, mais, surprise, la France nous frappait dans le dos avec le courage typique des lâches. La France avait refusé un combat loyal et équitable avec la coalition de Bruges, mais ne semblait guère avoir de scrupules à frapper dans le dos un Chrétien en lutte contre l’Infidèle… Que Dieu juge la France et paix à son âme tourmentée.
De ce fait, la lutte était désormais sans espoir : Français, Ottomans et Hongrois alignaient des troupes 5 fois plus nombreuses que nous et des moyens financiers dix fois plus importants

. Ce n’était plus une guerre, mais un tabassage en règle. Certains se seraient enfuis en pleurnichant, d’autres auraient usés de chantage, l’Empereur, lui, fit front

, mais sans espoir aucun. En fait, il y en avait cependant un : que les membres de la coalition de Bruges interviennent. Et tous les firent… Tous ? Non, il en manquait un…
L’Angleterre était en effet déjà en guerre de son côté contre la France et ne pouvait faire plus, la Castille noble et pure déclara la guerre à l’Infidèle et nous envoya un corps expéditionnaire. Le Doge, lui, qui n’avait cessé de vouloir détruire la France se contenta de regarder sans bouger… Indéniablement, Venise allait sortir salie et souillée de toute cette histoire.
L’intenable situation Impériale aurait incité beaucoup à se cloîtrer sur la défensive en jouant l’usure : tel ne fut pas le choix de l’Empereur Dieu. Le front Français fut complètement abandonné et tous les efforts Impériaux portèrent contre la Hongrie : il s’en fallu de peu que nos hordes ne remportent là une victoire totale qui aurait changé tant de choses. Mais il nous manquait quelques régiments… Faute de recevoir le moindre soutien financier, le formidable potentiel humain Impérial ne put jamais être exploité réellement et les armées reculèrent devant des Hongrois survoltés quasi aussi nombreux que nous ( plus de 15.000 soldats Hongrois lors de la dow, auxquels il faut ajouter les supplétifs Ottomans

, au moins 25.000 hommes, soit au total quasi le double des forces Impériales).
Ainsi, après avoir conquis la moitié de la Hongrie, les armées Impériales durent retraiter et le corps expéditionnaire Castillan ne suffisait pas pour enrayer l’inéluctable : en tête de toutes les offensives, en effet, on trouvait les Hongrois et la Castille n’était pas en guerre avec eux

. Il fallut se réorganiser et l’on fit retraite. L’arrivée des Français au Tyrol nous obligea en outre à nous intéresser enfin à ce front et 25% des armées partirent à l’ouest. Ces régiments allaient désormais cruellement manquer pour le front est, où Hongrois et Ottomans étaient passés à l’offensive. En 1498, la chrétienté fut secouée par un choc terrible : Vienne, la capitale Impériale, le berceau du Gardien de la Chrétienté, du Bras Armé de Dieu, était assiégée par l’Infidèle

.
Et personne ne bougea. La Chrétienté de fait était déboussolée par l’attitude de certains, et notamment du Roi de France, qui, chrétien, frappait dans le dos un autre chrétien pour faciliter l’invasion du grand turc. L’absence de réaction du monde Chrétien, Castille exceptée, restera à jamais comme une des tâches les plus sombres de la chrétienté et Sa Sainteté le Pape, désespéré, s’écria ce jour là : « Si Vienne tombe, ce sera le triomphe de l’Antéchrist ».
Une douce voix paniquée se fit alors entendre, venant des sombres cachots du Sultan : c’était Eva Mendes

, la princesse Hongroise enlevée de force par l’Infidèle parce qu’elle avait tenté de s’opposer à la main mise du Sultan sur son beau pays. De toutes ses forces, de toute son âme, elle appelait l’Empereur et l’implorait de tenir bon, de sauver la Chrétienté puis de la sauver elle ( c’était en effet une Sainte, qui faisait passer son propre sort après celui de la Chrétienté). Les liens qui l’unissaient à l’Empereur étaient tellement puissants que sa voix parcoura les milliers de kilomètres qui les séparaient : rien ne peut s’opposer à l’Amour et ces deux êtres d’exceptions s’aimaient comme Tristan et Iseult jadis

. La jalousie du Sultan envieux, bien incapable de sentiments aussi purs, expliquait à elle seule l’acharnement de l’Infidèle contre Vienne, où se trouvait l’Elu du Cœur d’Eva.
Eva, dans les geôles du Sultan
L’Empereur Dieu, entendant au plus profond de son cœur juste et bon la voix si douce de sa bien aimée

, leva alors à nouveau son bras et une flamboyante lumière s’éleva haut dans le ciel : paniqués, les Ottomans prirent la fuite. Les armées Impériales victorieuses poursuivirent les Infidèles et les boutèrent hors du pays : Vienne était sauvée

! A bout de force, le Sultan proposa la paix en échange de la dévassalisation du royaume de Karaman. Conscient que les miracles ne pouvaient à eux seuls contrebalancer un rapport de force qui était de l’ordre de 1 contre 5, l’Empereur accepta. Et comme il était honnête homme, il accorda de même la paix blanche à la Hongrie. Les troupes d’élite Impériales allaient désormais montrer à la France pourquoi elles étaient considérées comme les meilleurs du monde. Manque de chance, la paix signée avec la Hongrie incluait la France…
L’Empereur fit contre mauvaise fortune bon cœur et établit le bilan de la guerre : l’inflation n’avait même pas progressé d’un dixième de pourcent, grâce aux massives subventions des nobles Autrichiens qui, la paix revenue, intensifièrent celles-ci et permirent au budget Impérial de littéralement exploser. Actuellement, l’Autriche est plus forte que jamais : quiconque défiera la puissance Impériale aura à en payer le prix

. Nos hordes n’attendent qu’un geste de l’Empereur pour déferler. Seule la direction reste encore incertaine…