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Vieux 11/10/2007, 19h24
Akmar Nibelung Akmar Nibelung est déconnecté
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IV. La rage de Palpatus




Hiver -236/-235


Massassius, en qualité de légat, poursuit les plans prévus par son père et part établir des tours de guets dans le passage le plus emprunté par les gaulois, tout à l'ouest de la Gaule cisalpine. Mais l'hiver est rude, et le temps plus qu'exécrable. Alors que les hommes n'y voient plus à 10 pas devant eux, de féroces guerriers celtes arrivent de toutes part. L'ennemi est incroyablement plus nombreux et l'effet de surprise ne laisse aucune chance au légat et à sa légion.

Par on ne sait quel miracle le légat sort vivant de cette embuscade, quoique assez sévèrement blessé, avec à peine une poignée de ses auxiliaires gaulois. Auxiliaires gaulois qui se sont bien défendus par ailleurs, bien que cela était peine perdue. Si pour certains il peut sembler étrange que les gaulois mettent tant d'ardeur à s'entretuer, dans les faits cela n'a rien d'étonnant : les uns combattent pour Rome, avec la promesse d'obtenir la citoyenneté pour eux et leur descendance à la fin de leur long service militaire, tandis que les autres voient des traîtres dans ce qu'ils considéraient il y a encore quelques années comme étant leurs frères.

Mais si Massassius et quelques hommes sortent vivants de cette situation, commence pour eux un long calvaire : ils seront sans cesse traqués par l'avant garde de l'armée ennemie.

La traque dure depuis 3 jours déjà et ne laisse nul répit aux auxiliaires. Si bien que d'obscures idées viennent à traverser les esprits de ceux qui n'ont aucune famille qui les attends en Gaule cisalpine. La peur les pousse à vouloir assassiner Massassius, pensant ainsi se faire pardonner aux yeux de leurs frères transalpins.

Ce funeste dessein se réalisera lors de la quatrième nuit de traque, Massassius sera poignardé dans son sommeil et ses assassins rejoindront l'armée gauloise, espérant ainsi avoir la vie sauve. Vaine espérance : ils seront tous sans exception exécutés et montrés comme exemple, les voilà bien mal récompensés. Quant à ceux n'ayant pas pris part à la trahison, ils seront pris de panique à la vue de leur chef gisant sans vie au sol et se vont se disperser dans la nature. Bien peu survivront aux éléments et à la traque qui n'en a pas fini pour autant.

Les rares survivants reviendront conter ces évènements au proconsul Palpatus et n'espèrent désormais qu'à un repos bien mérité. Leur voeu, bien que librement interprété, sera entendu par le proconsul : pris de rage et ne fesant plus confiance à ces gaulois en qui il avait placé tant d'espoirs, il ordonna que l'on exécute publiquement tous les survivants de la légion de Massassius, voilà la récompense que Rome a donné à des soldats qui ont bravement combattu pour elle. De plus, et malgré la menace d'invasion des armées gauloises transalpines, il renvoie tous les auxiliaires gaulois et compte les remplacer par les seuls dignes de confiance : des romains. Cette attitude ne fera que renforcer la fracture sociale (Chirac®) déjà existante entre les diverses communautés par la crainte et la méfiance.



Et le sort n'a pas fini de s'acharner sur Palpatus : la nouvelle va rapidement arriver à Rome où Mounetta va fondre en larme. Mais pour elle tout ceci ne fait que confirmer ce qu'elle pensait déjà : Palpatus, par sa dureté, a entrainé son fils dans la mort. A partir de ce moment-là elle va oeuvrer pour venger la mort de Massassius et entrainer la chute de son époux.

Elle était déjà très proche de Coelius, mais le devient de plus en plus, espérant profiter de son statut de censeur pour atteindre le proconsul. Coelius qui se laisse charmer par la matrone, établit une nota censoria à l'encontre de Palpatus, mettant en évidence sa dureté envers sa femme et ses enfants, son goût trop prononcé pour la luxure, ainsi que sa tendance à privilégier des barbares à des romains. La nota censoria ne remet pas en cause sa magistrature, ni même son éligibilité, mais le stigmatise aux yeux des romains qui découvrent, bien que cela n'était pas nouveau pour beaucoup, sa moralité douteuse. Cette note, bien que cela ne soit pas une certitude, risque de nuir à son avenir dans la vie publique, même si elle pourra être levée ultérieurement par un autre censeur.

(en réalité la nota censoria ne peut s'effectuer que par accord entre les deux censeurs, et celle-ci peut produire selon les cas divers effets comme l'exclusion de la liste sénatoriale ou la perte du rang équestre par exemple).


Palpatus en réaction va amplifier encore le mouvement en persécutant davantage les gaulois, qui constituent pourtant l'écrasante majorité de la population de Gaule cisalpine. Il va faire peser sur eux des obligations et des devoirs plus lourds, notamment en augmentant leur imposition et en confisquant davantage de terres au profit de riches romains qui vont petit à petit former de grandes propriétés agricoles : les latifundia. Bien que déjà amorcée par les conquêtes dans le sud, cet acte va amplifier davantage et définitivement le mouvement de création de ces grandes propriétés, avec des conséquences importantes dans les siècles à venir.

Dans le même temps le proconsul va prendre une décision grave et éminemment risquée : tenter d'assassiner Mounetta ! La répudier purement et simplement n'ôtera jamais la menace permanente qu'elle représente pour lui, l'assassinat, en cas de réussite et dans le secret le plus absolu, est le seul moyen d'en finir définitivement.
Symboliquement la tentative va se produire durant la cérémonie de purification de Coelius, cérémonie qui marque la fin de sa censure, en empoisonnant la matronne restée dans sa domus, préparant les festivités du soir honorant Coelius et son rôle de princeps senatus (premier du Sénat) qui s'ouvrira prochainement. L'assassinat va réussir, et son auteur ne sera jamais retrouvé. Si Palpatus sera soupçonné pour certains, personne ne peut établir qu'il se trouve bien derrière tout cela... même si c'est certainement celui qui a le plus à gagner de cette disparition... Ce dernier se réfugie derrière sa volonté publique de répudier sa femme... acte désormais inutile...


Quoi qu'il en soit, Palpatus s'est fait beaucoup d'ennemis en très peu de temps, il détiendrait un record dans le domaine ironisent certains. Et nul ne sait ce qu'il va advenir de lui pour les 5 ans de proconsulat qui lui restent, ni même ce qu'il va se passer en Gaule cisalpine : invasion des gaulois transalpins ? Révoltes des gaulois cisalpins excédés ? Mais ce n'est pas Coelius, convaincu que Palpatus est derrière l'assassinat de Mounetta, qui va l'aider dans sa tâche.
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Veni, vidi, loosi - Akmar Nibelung

Dernière modification par Akmar Nibelung ; 29/10/2007 à 17h24.
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