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Vieux 11/09/2007, 09h50
Akmar Nibelung Akmar Nibelung est déconnecté
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V. La réaction de Palpatus


Hiver -245/-244


Coelius a retenu la leçon de la bataille de Segestica, mais les circonstances et le temps l'imposent de partir en Illyrie à nouveau avec des citoyens-soldats, les derniers que connaîtra Rome probablement.
Il va néanmoins engager le 3/4 de sa fortune personnelle pour recruter 3 légions de mercenaires, recrutement dont Ricus aura la charge avant de le rejoindre en campagne.
Ces légions remplaceront les 3 légions disparues avec Trawnus en Illyrie, ce seront :
La Légio II Cisalpinus
La Légio III Ultor (vengeur) en référence à la mission qui lui a été confiée
La Légio IV Illyricum

Les sommes engagées, sans compter plus tard le ravitaillement des troupes, étaient colossales, et bien peu auraient pu se permettre une telle dépense sans passer par de lourds emprunts. Voilà la force de ces riches plébéiens !



Coelius va s'efforcer de repousser le plus vite possible les gaulois et les germains qui se sont imprudemment aventurés en Gaule cisalpine. Cette phase sera un réel succès tant par le résultat que par la vitesse à laquelle le prodictateur est parvenu à le réaliser.
Le Sénat et le peuple sont rassurés de la tournure des évènements, mais le plus dur reste à venir.


Mais pendant ce temps les illyriens ont le champ libre à l'est et en profitent pour assiéger la cité d'Aquileia faiblement défendue par Chazamus et ce qu'il reste de la Légio I Victoria.








Plus au sud, Rebornus arrive enfin en Sicile et se retrouve confronté à l'éternelle contestation des peuples locaux, surtout dans une cité aussi imposante et surpeuplée que Syracuse. Devant ces mouvements qualifiés de rebelles, Rebornus agit non pas comme un administrateur mais comme un guerrier : il matte impitoyablement ceux qui osent se lever contre Rome. Il est désormais devenu fréquent de voir une poignée de légionnaires défiler dans les rues de la cité et effectuer des contrôles, souvent musclés, dès que l'envie des officiers se présente.
Si Leazus n'était qu'un profiteur et Ricus simplement un excellent orateur, ils ne tapaient du poing sur la table que lorsque cela s'en fesait sentir, sans pour autant exercer une pression militaire continuelle sur la population, qui plus est laissé totalement à l'abandon de tout contrôle.

Comme si le fait d'avoir la plus grande garnison de la République à Syracuse ne suffisait pas, Rebornus décide de doubler celle-ci pour matter définitivement ces rebelles. En réalité avec de telles méthodes le propréteur exhortait la population à faire l'inverse : la population devenait de plus en plus mécontente et seul le temps dirait ce qui se passerait dans la cité.
Si Rebornus était haï à Syracuse, il n'exercait ces méthodes que dans cette cité, il semblerait que le reste de la Sicile ait retenu la leçon par le passé, même si la population n'était pas heureuse pour autant.



Printemps -244



Syracuse est en émoi, la population excédée par les agissements du propréteur s'en prennent directement aux insignes du pouvoir de Rome dans la cité : les casernes et le palais du propréteur !

Les incidents tournent au réglement de compte : toute un régiment de légionnaires est pris en embuscade pendant leur ronde habituelle, les soldats sont atrocements tués. Alertés, tous les légionnaires se replient dans leurs casernes et devant le palais du propréteur qui vont vite devenir les cibles privilégiées.
Alors qu'il n'y avait plus aucun soldat romain dans les rues de la cité, les réglements de compte commencent contre les familles romaines ainsi que les familles qui ont soutenu les occupants romains, des centaines de personnes seront froidement assassinées, des familles entières disparaissent.

Vu la tournure des évènements Rebornus ordone que l'on repousse par la force ces contestataires : les légionnaires avancent par rangs serrés, glaive à la main, et transpercent quiconque s'interpose devant eux. La encore des centaines de morts seront à déplorer.

Ces incidents dureront jusque la nuit tombée, après cela les descentes des légionnaires se feront de plus en plus fréquentes et virulentes : Rebornus est bien décidé à calmer la population par la force.




Rebornus aura retenu au moins une chose de ces évènements : la foule, si elle était plus organisée et plus décidée, aurait pu prendre le contrôle de la cité et menacer la vie des soldats et la sienne. Le propréteur décidera de renforcer son palais et les casernes en entourant ces bâtiments d'un imposant mur et de solides grillages. Le grand forum devant le palais sera lui-même entouré de légionnaires : le centre de la cité devient une véritable place forte militaro-administrative.





Pendant ce temps Coelius continue ses folles dépenses militaires en recrutant de nombreux cavaliers et en voulant offrir le meilleur équipement à ses nouvelles légions. L'on dit que Coelius a dilapidé toute sa fortune personnelle et qu'il en serait même venu à contracter des emprunts. Rumeurs qui paraissent folles quand on voit la richesse de sa famille que même la famille de Jmlus n'égale pas.





Mais il en existe un autre qui effectue de folles dépenses : Palpatus.
Il est déjà connu pour ses dépenses folles, mais là il va entreprendre des dépenses que nul n'a encore jamais effectué. Il va emprunter une somme faramineuse de 10.000 deniers qu'il va utiliser pour se faire connaître de tous dans la cité. Il va embellir les temples, mais surtout va utiliser comme sport un évènement apparut récemment comme rite funéraire pour les patriciens : les combats de gladiateurs.
Ces combats apparurent pour la première fois il y a 10 ans et très rapidement leur utilisation se propage pour accompagner l'inhumation des riches patriciens. Mais Palpatus y voit là autre chose : un sport qui peut devenir particulièrement populaire. A cette fin il fait construire à Rome avec ses propres deniers -empruntés- une arène, certes petite et avec des gradins en bois, mais ce n'est qu'un début. Il construit également un petit édifice, jouxtant l'arène, censé servir d'école aux futurs combattants.
Les débuts sont difficiles et Palpatus engage pour une petite durée des hommes libres pour combattre, généralement des latins.

L'entreprise était risquée mais semble prometteuse, la foule semble apprécier ce genre de spectacle.
Tous ces investissements, forts chers, notamment l'embellissement des temples de la cité, voire de quelques fontaines qui font leur apparition, donnaient à Palpatus une nouvelle popularité. La plèbe qui ne l'appréciait guère jusqu'à présent semble changer d'avis et voir en lui un bienfaiteur et le nomme même Palpatus constructor (le constructeur).


Mais Palpatus ne fait pas ça par simple philantropie, mais pour se faire un nom et continuer à gravir les échelons politiques à Rome et ainsi se refaire une fortune plus tard.
Le préteur s'est senti lésé, voire même trahi par Coelius qui a préféré Rebornus comme propréteur et maître de cavalerie alors qu'il semblait le plus apte à remplir ces fonctions.
Comme il a pu le démontrer par le passé avec le vieil homme qu'il a su faire chanter après une dispute : il était fourbe et rancunier.
Secrètement il va tenter de se rapprocher de tous ceux qui ne sont pas des proches de Coelius.
Il va jouer sur la nouvelle popularité fulgurante d'un Coelius plébéien, doté d'une chance insolente et oubliant la préséance dûe aux patriciens.
Jmlus, issu d'une grande famille aristocratique et déçu des dernières élections sera particulièrement sensible à ce discours. Les deux hommes vont être les pièces maîtresses d'un mouvement secret hostile au prodictateur.
Palpatus étant issu de la plèbe, laisse le soin de faire croire à Jmlus qu'il est le maître à bord, qu'il n'est que son assistant vers une future gloire, et qu'il espère être récompensé de sa loyauté et son dévouement. Mais il n'en était rien : Jmlus était trop aveuglé par sa position sociale pour voir que c'est Palpatus qui habillement lui suggérer ce qu'il devait faire.

Les deux hommes vont d'ailleurs trouver facilement un autre soutien : le fils cadet de Trawnus, Luca Laevinus Stratcomus. Celui-ci est encore très jeune et inexpérimenté. Palpatus va vouloir se servir de son nom prestigieux pour imposer plus tard ses vues et rappeller à tous que même le fils du grand Trawnus est à ses côtés. Jeune et innocent, Stratcomus deviendra un proche de Jmlus et Palpatus, convaincu (ou plutôt berné) que Coelius est à l'origine de la mort de son père en le laissant aller seul en Illyrie, et aussi que Coelius a trahi son père en s'opposant à lui lors des réformes.


Palpatus va encore continuer d'imposer ses vues en secret à plusieurs hommes influents dans la cité. Son but n'est pas de s'opposer ouvertement au prodictateur, tout du moins pas encore : il prépare les prochaines élections dans 4 ans.





Les Illyriens de leur côté continuent leur progression en s'attaquant à Aquileia. La cité est reprise sans trop de problème malgré la défense opiniâtre de Chazamus. Le préteur mourra lors de l'assaut, oublié de tous. Il n'aura connu qu'une gloire éphémère.
Dommage pour se pauvre Chazamus qui n'aura pu être secouru à temps par le prodictateur qui se présentera devant la cité quelques semaines plus tard.
L'ennemi ne semble d'ailleurs pas se laisser faire ainsi et réagit avant que le prodictateur n'ait le temps d'établir le siège de la cité.





L'ennemi complètement désorganisé ne parviendra à rien, Coelius remporte là une victoire sans souci.






Printemps -243

Un romain s'en va, un autre arrive : Splinterus, l'ex préteur, le dernier survivant de la génération Granpiedus, Trawnus et Leazus, meurt à son tour. Il n'a jamais été très reconnu de son temps, sauf peut-être dans sa cité de Capoue qu'il ne quittait jamais.
C'est quelques jours après seulement qu'un jeune romain atteind enfin sa majorité : Numerius Curtius Yboomus, fils de Curtisus.

Yboomus est un bon commandant, un peu à l'image de son père. Mais s'il est très charismatique aux yeux des soldats, il en va autrement de la politique dans laquelle il n'a absolument aucune notion.
Il est aussi reconnu comme étant d'une beauté extraordinaire, tel Apollon il ne laissait aucune femme indifférente, même les plus vertueuses d'entre elles.
Il était également quelqu'un d'intelligent, qui ne se laisse pas si facilement embobiner malgré son âge. Cela Palpatus l'avait bien compris alors qu'il essayait de se rapprocher du jeune Yboomus. Mais ce dernier n'était pas enclin à entrer pour l'instant sous l'influence de qui que ce soit.









Ricus a enfin fini le recrutement des 3 légions de mercenaires de Coelius et s'apprête enfin à le rejoindre en campagne.
D'ailleurs ce dernier reprend la cité d'Aquileia, et de la plus brutale des manières : il n'hésite pas à massacrer une partie de la population et livrer la cité au pillage des troupes.
Coelius était bien là en partie pour venger Trawnus, mais Aquileia était sous contrôle romain lors de ces évènements, et la cité ne s'est jamais révoltée ! Certains disent que dépouiller ces morts et les pillages permettent d'entretenir une armée que la richesse d'un seul doit désormais entretenir. Sans la réforme de Trawnus ce massacre n'aurait peut-être pas eu lieu.
Quoi qu'il en soit cet acte ne fera pas porter les romains dans le coeur des illyriens qui ne voient là que cruauté gratuite et sans fondement.

Coelius ne s'attarde pas et part très rapidement vers Segestica, lieu qui a vu tomber le meilleur des romains.
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Veni, vidi, loosi - Akmar Nibelung
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