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Vieux 11/09/2007, 09h49
Akmar Nibelung Akmar Nibelung est déconnecté
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IV. Le bras vengeur de Rome




La mort de Trawnus se propage partout dans la République à une vitesse inouïe, Coelius sitôt averti fonca en toute hâte à Rome laissant ses quatres légions sur place. La progression de Coelius était si rapide que la mort de Trawnus ne le précédait que de peu partout où il passait, il arrive à Rome où la rumeur se répand depuis quelques heures seulement sous la stupeur de la population.

La mort de Trawnus arrangeait bien le jeune consul qui, s'étant déjà préparé à se rapprocher des autres hommes influents à Rome pour faire valoir ses vues face à celles de Trawnus, voit là l'opportunité de reprendre le flambeau de l'ex consul sans grande peine et sans rencontrer d'opposition.


Coelius convoqua le Sénat au temple de Mars pour décider de la suite de la guerre et de la façon de combler le vide laissé par Trawnus. Le consul, bien qu'il ne l'avoua pas, songeait à devenir vu les circonstances, dictateur et ainsi éviter que quelqu'un ne vienne troubler ses desseins. Il n'était certes pas avide de pouvoir et de gloire comme l'était Trawnus, mais vu les circonstances particulières il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il était désormais le seul à pouvoir rétablir la situation alors que Rome est menacé à l'ouest par les gaulois et au nord par les germains qui sont effectuent déjà des pillages sans rencontrer de résistance aux alentours de Mediolanum et Jenuensis, et bien sûr à l'est avec des illyriens qui disposent d'une armée encore étonnement puissante.
Le problème de Rome est aussi son armée : d'une part considérablement réduite et d'autre part pour les légions restantes -hormis celles bloquées à Malte- encore composée de citoyens-soldats. Coelius qui était pourtant farouchement opposé à la réforme de Trawnus verra dans la bataille de Segestica, devenue si rapidement presque mythique et même mystique, les limites de ces citoyens-soldats des IIème, IIIème et IVème légions face aux vaillants mercenaires de la Ière légion Victoria. Désormais la réforme ne sera plus discutée, et beaucoup encenseront même la clairvoyance de Trawnus.

Le Sénat était enfin convoqué, personne ne savait comment allait se terminer cette journée, et comment se comporteraient les nombreux sénateurs qui soutenaient habituellement le défunt consul.
La première partie de Coelius était de demander à pouvoir intervenir en Illyrie, ce qui lui a toujours été refusé jusqu'alors. Devant les circonstances le Sénat n'y refusa point, et ne vit surtout aucune raison de le faire. Coelius, respectueux et voulant s'attirer la sympathie des partisans de l'ancien consul, décrète devant l'approbation du Sénat un deuil public de 30 jours pour Trawnus. Une fois de plus la mesure est acceptée sans problème, même si le Sénat enjoint Coelius d'aller en Illyrie récupérer la dépouille de Trawnus et lui offrir une inhumation digne de son rang, espérant que les illyriens ne s'en soient pas déjà chargés eux-mêmes.
La suite des évènements furent plus houleux et allaient entrer dans l'histoire, bien que déformés d'un historien à un autre, de siècle en siècle.

Coelius pour ne pas froisser les sénateurs ne posa pas une question comme à l'accoutumée dont la réponse devait se limiter à un oui ou à un non, il prenait les sénateurs comme des sages auxquels il demandait conseil sur l'avenir politique de Rome, n'évoquant pas encore l'éventualité d'une dictature sous peine de choquer les sénateurs. Ces patriciens, seuls soutiens du consul, pourraient s'offusquer devant tant d'ambitions émanant d'un plébéien.
Si l'idée était sage, la sagesse des sénateurs elle-même est sujette à discussion : les sénateurs en viendront à huer et railler ceux qui ont la parole, parfois même à s'insulter. La journée et donc la séance se termine ainsi, sans avancée majeure : si certains évoquent l'idée d'une dictature, d'autres sont pour une réélection d'un consul, ou encore d'autres pour en revenir aux tribuns militaires à pouvoir consulaire qui ont été supprimés il y a plus d'un siècle, ce qui permettra de placer autant de tribuns militaires qu'il n'y a de fronts, et ainsi ne pas être limité à un dictateur ou deux consuls. Mais rien ne semble décidé, le Sénat ne parvient pas à se mettre d'accord, la séance est reportée au lendemain.


Fidèle à son austérité, Coelius se retire dans sa domus, sans chercher à organiser une quelconque festivité destinée à faire infléchir par les femmes et le vin les sénateurs les plus influents.
Les rues de Rome elles-mêmes étaient étonnements paisibles, la plèbe attendait patiemment le dénouement de la situation sans encenser pourtant Coelius, censé être un des leurs. La ville semble comme pleurer en silence la mort de leur héros.

Le lendemain la séance repris, et la discorde aussi. La situation semblait bloquée et Coelius semblait devoir en venir aux pires extrémités et ignorer le Sénat pour passer devant les comices qui déciderait de la marche à suivre... mais ferait définitivement perdre l'espoir d'une dictature que les assemblées ne sauraient créer.

Alors que Coelius s'apprêtait à lever la séance un soldat entrait dans la salle, une caisse à la main. Essouflé, il s'arrête au beau milieu du lieu de réunion, pose la caisse et l'ouvre avant de reculer de plusieurs pas, horrifié. La boîte entièrement ouverte laisse apparaître sous les yeux des sénateurs et de Coelius stupéfaits, la tête et les mains de Trawnus !
Les sénateurs choqués laissent éclater leur fureur et fulminent les illyriens, de leur faire payer leur outrage !
Les cris de colères durèrent bien 10 minutes avant que le princeps senatus (le Prince du Sénat, le premier de la liste sénatorial, le premier à prendre la parole, et donc souvent le plus influent de tous), un proche de Trawnus, ne prenne la parole. Il lui semblait évident qu'il fallait faire payer aux barbares cette insulte proférée à Rome, et qu'aucune pitié ne devrait être accordée aux auteurs de cette ignominie. Seul un homme, dégagé de toute responsabilité et de toute contrainte d'autres magistrats, ne peut faire payer cet outrage. Par conséquent il propose que Coelius, pour lui rappeller sa condition de plébéien, ne soit pas appellé à devenir dictateur comme le veut la tradition, magistrature la plus haute de la République, fonction que les patriciens estiment être les seuls à pouvoir remplir, mais plutôt un prodictateur institué par les comices. Solution absolument unique à Rome !
Devant l'acte odieux des illyriens et l'influence du princeps senatus, le Sénat suit cette proposition tel un seul homme.

(en réalité il y a déjà eu au moins un dictateur plébéien avant, ce qui avait provoqué un tollé au sein des patriciens qui fesaient tout pour tenter de le bloquer. Et concernant le prodictateur, il y en eu un lors de la seconde guerre punique après la bataille du lac de Trasimène. La raison de la nomination d'un prodictateur était simple : seuls les consuls peuvent nommer un dictateur après approbation du principe par le Sénat. Or l'un des consuls était tué lors de la bataille et l'autre était occupé. De sorte que l'on a dû se tourner vers les assemblées pour élire un prodictateur puisqu'ils ne peuvent créer les dictateurs. Le prodictateur a les mêmes pouvoirs que le dictateur et nomme lui aussi un maître de cavalerie)

Ce sont les comices centuriates qui vont instituer Coelius prodictateur sans grand problème. Ces comices sont de toutes façon favorables aux patriciens et aux riches plébéiens, le reste du peuple n'a que peu l'occasion de s'exprimer.

S'ouvrent désormais devant Coelius 5 années de prodictature où il devra repousser les envahisseurs et châtier les illyriens, et tout ceci avec des citoyens-soldats qui ont prouvé leurs limites à Segestica. Tâche difficile qui lui incombe, et qui devra être parfaitement accomplie s'il souhaite garder la confiance des patriciens, confiance qu'il n'a obtenu ici à défaut de mieux et grâce à des circonstances exceptionnelles... Certains n'hésitent d'ailleurs pas à appeller le nouveau prodictateur "Coelius Felix" (Coelius le chanceux, à qui tout réussit) par rapport à sa chance presque insolente.


Coelius nomme Rebornus maître de cavalerie, officiellement pour qu'il ait tout pouvoir pour maintenir l'ordre en Sicile pendant la prodictature (d'ailleurs dans la réalité, à une exception près, les dictateurs ne pouvaient quitter la péninsule italienne, l'on craignait qu'ils ne prennent trop de pouvoir loin de Rome. En théorie donc Granpiedus, Trawnus, Curtisus, Rebornus et Coelius n'auraient pu/ne pourraient pas aller en Sicile ou en Illyrie). Mais en réalité la raison de cette nomination était de se protéger : Rebornus était un fidèle, et sans grande envergure politique pour l'instant, il ne risquait pas de créer des problèmes. Il préfère se distancer de Palpatus à la réputation un peu sulfureuse, et l'on ne mentionne même pas Chazamus qui n'est plus rien depuis la mort son mentor. Jmlus, n'étant pas un préteur ou ex-préteur n'aurait pu être maître de cavalerie -bien que Rome s'arrange toujours pour sortir de la légalité quand ça l'arrange, Coelius n'a aucun intérêt à froisser les patriciens, même si c'est pour nommer maître de cavalerie un jeune romain issu d'une grande famille-, ce qui l'arrangeait bien vu l'extravagance du personnage.
Néanmoins Coelius s'est trouvé un soutien innatendu en la personne de Ricus, fils cadet de Leazus.

Ricus a beau être le fils d'un de ses plus grands ennemis politiques, il n'en reste pas moins que Ricus a une personnalité intéressante qui pousse Coelius à chercher son appui.
Ricus n'est en rien un extraordinaire gestionnaire, et encore moins un militaire aguerrit, il est plus porté par l'art oratoire qui lui a été enseigné par les grecs de Syracuse. Visiblement doué en la matière, il acquit en très peu de temps un excellent niveau, surtout comparé aux romains généralement peu portés sur la matière (ils le seront, mais un peu plus tard). Il acquiert par ses écrits et sa façon d'haranguer la foule une grande réputation qui ira même jusqu'à Rome. Il était évident pour Coelius d'avoir un homme de cette envergure avec soi plutôt que contre soi. Et puis avec l'héritage laissé par Leazus, Ricus était devenu très riche avec si peu de peines. Il fera petit à petit de Ricus son confident et son meilleur appui. D'ailleurs ce dernier devrait rejoindre le prodictateur lors de sa campagne dans le nord.



Coelius s'apprête enfin à quitter la cité et à rejoindre ses légions restées près d'Arretium.
Alors qu'il s'éloigne le ciel devient rougeâtre, même les pontifes sont partagés sur sa signification : cela symbolise t'il le sang des romains qui va couler ou bien celui des illyriens ?










Luca Laevinus : fils cadet de Trawnus.
Decimus Stertinius : fils de Sparfellus.
Je ne pense pas qu'un des deux ait un quelconque intérêt pour l'histoire dans l'avenir, donc je ne donne pas de nom pour l'instant.




Calcul de richesse des personnages :


Coelius :
Total précédent : 6000
Revenus réguliers : 2000 pour la prodictature + 4000 en revenus dû à l'origine sociale = 6000
Dépenses régulières : 5000 pour l'entretien des troupes = 5000
6000-5000 = 1000 X 2 = 2000
Dépenses irrégulières : 0
Revenus irréguliers : 0
Total : 6000+2000 = 8000



Palpatus :
Total précédent : 1500
Revenus réguliers : 1000 pour la préture = 1000
Dépenses régulières : 1500 en festivités et luxures
1000-1500 = -500 X 2 = -1000
Dépenses irrégulières : 0
Revenus irréguliers : 1500 pour services rendus
Total : 1500-1000 = 500+1500 = 2000




Chazamus :
Total précédent : 3500
Revenus réguliers : 1000 pour la préture + 500 en revenus dû à l'origine sociale = 1500
Dépenses régulières : 380 pour l'entretien des troupes
1500-380 = 1120X2 = 2240
Dépenses irrégulières : 0
Revenus irréguliers : 0
3500+2240 = 5740


Rebornus :
Total précédent : 2000
Revenus réguliers : 6050 pour la gestion de la Sicile + 500 de l'origine sociale = 6550
Dépenses régulières : 4400 pour l'entretien des troupes
6550-4400 = 2150X2 = 4300
Dépenses irrégulières : 0
Revenus irréguliers : 0
2000+4300 = 6300



Jmlus :
Total précédent : 4000
Revenus réguliers : 3000 de l'origine sociale
Dépenses régulières : 2000 en luxure
3000-2000 = 1000X2 = 2000
Dépenses irrégulières : 0
Revenus irréguliers : 0
2000+4000 = 6000



Ricus :
Total précédent : 0
Revenus réguliers : 1000 de l'origine sociale
Dépenses régulières : 0
1000X2 = 2000
Dépenses irrégulières : 0
Revenus irréguliers : 10.000 de l'héritage de Leazus
2000+10.000 = 12.000
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Veni, vidi, loosi - Akmar Nibelung
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