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Vieux 10/09/2007, 09h39
Akmar Nibelung Akmar Nibelung est déconnecté
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I. L'invité surprise



Les hostilités allaient commencer très tôt : le Sénat avait sans arrêt repoussé l'autorisation de conquête dans le nord, hors de la Gaule cisalpine, ainsi que l'attribution de la IXème légion formée récemment et attendant des ordres non loin de Rome.
Le Sénat se voulait prudent à outrance, voulant éviter une expansion trop rapide synonyme d'instabilité, comme ont pu le prouver les agitations en Sicile qui ne demandent d'ailleurs qu'à reprendre.

Mais c'est l'affaire du commandement de la IXème légion qui va chambouler Rome, et ceci pour les siècles à venir.


Après les élections Chazamus s'est empressé de vouloir reprendre le commandement de la IX légion et rejoindre son mentor en Gaule afin d'écraser les illyriens. Mais il s'est heurté à la prohibition de Palpatus qui était au courant de ces manoeuvres. Pour Palpatus il était hors de question que Chazamus aille dans le nord acquérir gloire et richesse alors qu'il restera seul à Rome.
La situation s'envenimait et aucune solution n'a été trouvée.


Rome était paralysée par les deux préteurs qui ne cessaient dès lors de se mettre des bâtons dans les roues, seul un consul pouvait débloquer la situation.
Ce ne sera pas Coelius qui avait fait appel à Rebornus en tant que légat et qui réorganise ses troupes près d'Ariminum, au nord-est de Rome.
Ce sera le vieux Trawnus qui descendra de son camp au nord de la péninsule jusqu'à Rome afin d'aider son protégé à obtenir le contrôle de cette fameuse légion : Palpatus ne pourra s'opposer à la décision d'un consul.


Hiver -250/-249


Trawnus arrive enfin à Rome qui va connaître un grand chamboulement.
Le commandement de la IXème légion ne sera en fait qu'un simple prétexte pour une plus grande ambition.
Trawnus savait que l'élection de Chazamus au prétoire ainsi que la mort de ses adversaires politiques Sparfellus et surtout Curtisus, lui premettraient d'avoir un appui inconditionnel du Sénat désormais à ses pieds.

Il profitera de cette situation extremement avantageuse pour réformer en profondeur Rome, et surtout ses armées.
Cette réforme il va la présenter au Sénat comme étant une amélioration énorme pour la République et les patriciens.



La réforme de Trawnus :

L'armée sera désormais professionnelle et non plus une armée de citoyens. Les patriciens ne seraient désormais plus dans l'obligations de remplir leur devoir militaire, que de plus en plus tentaient d'échapper. Cela occupera les couches populaires qui se battront pour Rome plutôt que de contester le Sénat et les magistrat de Rome comme ils le font actuellement.

L'équipement sera uniformisé et payé par le commandant lui-même. L'armée romaine sera ainsi plus redoutable que jamais et ne viendra plus ponctionner les caisses du Trésor. Le chef des armées devra payer de lui-même les soldats.


Mais ce qu'il ne dit pas lors de son discours au Sénat c'est que cette réforme renforcera considérablement les pouvoirs des chefs militaires qui disposeront ainsi d'hommes fidèles à eux et non plus à la République. Mais il faut accepter que le commandant paie lui-même l'équipement et la solde du combattant... sans quoi le Sénat aurait opposé un refus certain malgré la popularité de Trawnus.



Malgré toutes ces précautions le Sénat est divisé et les partisans de Coelius, Rebornus, Palpatus et Jmlus font blocs contre cette proposition.
Dans cette situation Trawnus se verrait refuser de peu un refus du Sénat mettant un fin à un sa dernière ambition. Mais un homme peut faire pencher la balance : Leazus.
C'était le seul promagistrat de Rome, qui plus est devenu extrêmement riche par divers procédés plus ou moins légaux... Quoi qu'il en soit il est directement concerné par cette réforme et voit dans celle-ci un moyen de profiter des richesses que lui offre sa charge et d'aller quérir enfin la gloire à la tête de légions plutôt que de rester cloîtré à Syracuse ou à Rome.
Leazus et Trawnus recréent une nouvelle alliance secrète, longtemps après celle qui visait à contrebalancer le pouvoir écrasant de Granpiedus. Les deux hommes se jurèrent de ne pas se nuir et de s'aider mutuellement pendant les 10 années à venir. Cette alliance, avec l'appui de Chazamus était extrêmement puissante, les trois hommes disposent de plus de la moitié du Sénat sous leur "contrôle".

Ainsi avec l'aide de Leazus les détracteurs de cette réforme n'arriveront pas à faire échouer Trawnus, le Sénat approuve le projet.

Coelius lui-même averti trop tard ne pourra pas réagir et empêcher le projet d'aboutir... il peut encore utiliser l'intercessio et ainsi annuler la décision de Trawnus, mais ce serait remettre en cause le jugement du Sénat, des pères de Rome... bref impensable, surtout pour un plébéien !





Trawnus réussit là une manoeuvre politique parfaite, mettant en échec par son génie tous ses détracteurs.
Le point noir c'est qu'il n'a pas pu faire cette réforme plus tôt, Trawnus commence à se faire vieux et devra attendre 10 ans avant de prendre une promagistrature pour amasser encore plus de richesses et donc avoir plus d'armées.
Qu'importe, il obtiendra cet or par les conquêtes : il obtient du Sénat l'autorisation de s'en prendre à l'Illyrie et le commandement de la IXème légion. Son succès est total !
En revanche la transition d'une armée professionnelle à une armée de métier ne se fera que lentement. Même avec de l'argent l'on ne peut recruter tant d'hommes si rapidement.




Coelius et Palpatus se retrouvent piégés, le premier aura du mal à obtenir quoi que ce soit du Sénat tant que Trawnus sera là pour s'opposer à toutes ses décisions, et le second devra se contenter de rester à Rome pendant que d'autres amassent d'importantes richesses.
S'ouvrent à Rome plusieurs années de toute puissance de l'alliance entre Leazus et Trawnus.
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Veni, vidi, loosi - Akmar Nibelung
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