II. La Sicile au bord de la révolte
Les révoltés d'Agrigento, poussés par leur succès décident contre toute attente d'aller de l'avant et foncent vers le camp de Leazus fraîchement établit. Le propréteur n'était pas préparé à une confrontation si tôt et avec si peu de troupes, alerté par ses éclaireurs il décide de battre en retraite vers Lilybaeum.
Mais les révoltés conaissent mieux le terrain que le propréteur et parviennent à le surprendre dans une embuscade alors qu'il traverse une forêt. Leazus est forcé de combattre dans les pires conditions et ne peut faire grand chose face à un ennemi si nombreux. Les pertes romaines sont énormes et Leazus lui-même n'échappe de la mort que de justesse. Bien peu rentreront à Lilybaeum.
La nouvelle se répand à la vitesse du plus rapide des chevaux que compte le monde connu et la révolte ne fut évitée de justesse à Lilybaeum que par l'entrée de Leazus dans la cité portuaire. Mais le mécontentement semble désormais dépasser le cadre de la Sicile et gagne aussi le sud de l'Italie à Croton. La situation se dégrade aussi lentement mais sûrement à Syracuse depuis le départ du propréteur. Bref si ce dernier ne rétablit pas rapidement l'ordre sur l'île les conséquences pourraient être dramatique et gagner également le sud de la péninsule.
Pendant ce temps Trawnus établit ses quartiers d'hiver au nord ouest d'Arretium, là où s'arrête la toute puissance de Rome devant ces terres du nord plus hostiles et moins acceuillantes.
Ayants convaincu le Sénat de l'intérêt d'éradiquer définitivement la menace celte qui plane sur Rome, les Consuls ont obtenu de pouvoir romaniser ces terres barbares jusqu'à cette barrière naturelle qui nous protègera enfin de ces gaulois : les Alpes. Cela risque de nous entraîner en guerre contre les Illyriens, mais qu'importe, la sécurité de Rome vaut bien ce prix.
Mais cela n'arrivera pas avant quelques années, le temps pour les consuls de se préparer : Trawnus ayant enfin la IIIème Légion attend toujours la IVème, et Curtisus réorganise ses troupes.
Printemps -256
Avec le beau temps les esprits cogitent à nouveau, et c'est la cité de Croton qui se révolte désormais. Rome avait envoyé il y a un an la garnison de Croton en Sicile afin d'aider un peu les efforts du propréteur. Pensant que le sud de l'Italie ne représentait aucun danger la République n'a pas jugé bon de laisser quelques hommes sur place. De ce fait les esprits échauffés de Croton ne rencontrent aucune résistance à leur plan et renvoient à Rome, parfois les pieds devants, les quelques représentants de la République qui y résidaient.
Le mécontentement grandit un peu partout dans la République, et même à Rome où certains n'hésitent pas à s'en prendre à l'incompétence du Sénat qui ne donne pas les moyens nécessaires aux magistrats pour assurer une paix durable.
Devant ce mécontentement Trawnus obtient que son fils Aasenus aille matter la révolte avec la IVème légion qui sera bientôt prête au combat, Sparfellus étant le seul apte à maintenir le calme dans la capitale.
Ignorant tout cela Leazus se lance à l'assaut d'Agrigento. Fort heureusement il parviendra à surprendre l'ennemi et prendre le contrôle de la porte principale de la cité sans trop de heurt. Mais le combat sera âpre et les révoltés se battront avec toutes leurs forces, ils savaient bien ce qui leur arriverait s'ils venaient à baisser les bras.
Les pertes sont énormes, d'autant plus que Leazus ne dispose déjà que de peu d'hommes et qu'il lui sera difficile d'obtenir des renforts si loin de Rome, mais la cité est reconquise. Et cette fois Rome compte bien faire comprendre à tous ceux qui voudront s'insurger contre sa puissance le prix qu'il leur en coûtera : Leazus massacrera pour l'exemple une énorme partie de la population. Aucun de ceux ayant soutenu la révolte ne pourra connaître autre repos que la mort. Et une mort douloureuse, certains seront même crucifiés et exposés devant tous les accès ammenant à la cité, rappellant à tous comment Rome traite ses ennemis.
Leazus envoie des messagers partout dans l'île annoncer le destin qui a frappé les insurgés d'Agrigento. Syracuse et Lilybaeum sont désormais moins agitées et l'on évite d'exposer en public la haine que l'on a contre Rome. Le propréteur semble avoir réussi par ce massacre à éloigner le spectre d'une révolte généralisée en Sicile.
Printemps -255
La liste sénatoriale est renouvellée. Cinq ans après la dictature et l'omniprésence de Trawnus le Sénat reprend petit à petit sa place, même s'il est vivement critiqué par certains pour son manque d'engagement.
Trawnus pour ses succès est toujours autant adulé par le Sénat, pas de grand changement. Par contre Curtisus qui avait déjà une grande popularité continue éttonement de progresser dans le coeur de tous. Il avait certes accompli quelques exploits, mais bien minimes comparés à ceux de Trawnus. Sa popularité vient surtout du fait qu'il n'est pas avide de gloire comme son homologue, ni même verse dans l'excès. Il oeuvre pour la gloire de Rome et non pour sa gloire personnelle, voilà peut-être l'origine de sa si grande popularité.
Mais les consuls se font vieux, et nul ne sait ce qu'il va se passer dans 5 ans, aux prochaines élections. Curtisus semble capable de pouvoir assumer encore une magistrature, mais pour le consul Trawnus nul ne sait.
Concernant les préteurs la gloire n'est pas au rendez vous. Sparfellus qui jouissait d'une bonne popularité dans la cité voit ses compétences remises en doute après que le mécontentement dans la capitale ait grandi. Aasenus quant à lui n'était pas populaire, et ne l'est toujours pas alors qu'il n'a absolument rien accompli, peut-être cela changera t'il avec un succès contre la cité de Croton insurgée.
Et finalement le propréteur ne perd pas ses appuis. Ses compétences étaient remises en doute après la révolte d'Agrigento. Mais il a par la suite évité que le brasier ne s'étende à toute l'île et reprit le contrôle de la situation. La Sicile semble être apaisée, et espérons-le de manière définitive, cela lui vaudra la reconaissance du Sénat.
Coelius quant à lui voit sa popularité grandir petit à petit, en plus de l'argent il semble que ce petit soit compétent. Alors que la popularité de Sparfellus était en baisse, ce dernier décida de prendre le jeune romain sous son aile. Avec le mécontentement qui grandit à Rome Sparfellus craignait pour sa vie et les licteurs trop peu nombreux ne suffirent pas à le rassurer. Il demandera alors à Coelius de former sa grade personnelle.
Coelius s'est illustré à quelques reprises, notamment en corrigeant durement des esclaves siciliens espérant profiter de l'obscurité pour comettre leur méfait. Ces esclaves ont inscrit sur un mur du domus du préteur (domaine) "Romanes eunt domus", fort heureusement Coelius passait par là et vit cette terrible faute. Il n'hésitera pas à les faire corriger cette faute de la plus impitoyable des manières : en les fesant recopier 100 fois sur le mur "Romani ite domum". Coelius était cruel, mais hors de question de laisser passer une telle faute de grammaire !

Sparfellus était ravi des services de Coelius, qui non seulement protégeait sa vie mais aussi la grammaire latine !
Sinon de manière plus concrète Coelius fesait du zèle, en protégeant non seulement son préteur et commandant Sparfellus, inaugurant ainsi la "garde prétorienne" (qui à la base protégeait les chefs militaires romains et constituaient l'ultime réserve de ceux-ci sur le champ de bataille. Rôle, sans commune mesure avec ce qu'ils deviendront sous l'Empire), mais aussi en maintenant l'ordre dans la cité surpeuplée avec pourtant si peu d'hommes sous ses ordres.
Bref Coelius devient un homme important et reconnu dans notre belle cité de Rome.
Les murs du domus de Sparfellus après la glorieuse intervention de Coelius
(ceux qui n'ont pas reconnu le formidable film des monty python là dedans méritent de visionner 100 fois "la vie de Brian"

)
Notons également l'apparition d'une nouvelle personnalité : Numerius Aemilianus Rebornus. Il était tribun militaire durant la seconde campagne sicilienne de Trawnus. Ayant accompli des exploits hors du commun lors de ces nombreux sièges, le voilà qui quitte la VIIème légion du consul avant la campagne qui va s'ouvrir contre ces maudits gaulois.
D'origine patricienne il n'est pourtant pas issu de la famille la plus prestigieuse ou la plus fortunée, il doit sa faible renommée à ses exploits militaires. Rentré à Rome il espère bien se faire une petite place au milieu de ces hommes qui lui paraissent inatteignables, tels que les consuls, Sparfellus ou encore Coelius.
Même s'il est doté d'un talent militaire certain, il est connu pour sa sévérité exemplaire et ses excès de violence. Coelius paraît être un agneau à côté. Espérons qu'il sache contrôler ses humeurs, sinon son ascension politique risque de tourner court.
Soutien des différentes personnalités au Sénat :
- Soutien à Trawnus : 27
- Soutien à Curtisus : 23
- Soutien à Sparfellus : 7
- Soutien à Aasenus : 1 + papa trawnus
- Soutien à Leazus : 9