Discussion: Au ciné j'ai vu...
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Vieux 25/02/2007, 11h15
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Perceval le Gaulois
 
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Ah ben oui...

Je n'ai pas vu "Lady Chatterley" (juste la bande annonce). Donc, peut-être qu'en fait, il est très beau, très prenant, très sensible, et que je serai bouleversé quand je le verrai (quoique ça m'étonnerait, parce qu'à mon avis, j'irai pas le voir ).

Mais bon, est-ce que c'est vraiment le meilleur film français de l'année ? "Plus" que Indigènes, Ne le dis à personne ou Quand j'étais chanteur ? (ou Je vais bien... (j'ai pas vu ) ou même Fauteuils d'orchestre (j'ai pas vu non plus mais ça avait l'air bien)

Ou bien est-ce que c'est juste un hommage de la profession à des collègues ?


Parce que bon, franchement, quand la plupart des gens ont l'air de dire "c'est long, c'est chiant et c'est mal fait", et que les critiques des Cahiers du cinéma sont pleines de louanges mais aussi de vide... ben ça fait un peu le film "on-est-obligé-de-bien-aimer".

Citation:
La mise en scène de Pascale Ferran affirme à parts égales l’autonomie et la participation de la nature : voici l’arbitraire du montage remis dans les choses, et le désir avec lui. Lorsque Constance et Parkin font l’amour, la nature est tantôt devant, tantôt derrière eux ; au-dessus puis au-dessous ; en avance ou en retard ; au fond et dans la forme. Si son signe est constamment bienveillant, la modalité de sa présence n’est donc pas stable : elle ne cesse de varier ses échelles et ses distances, tout comme l’image de Parkin faisant sa toilette demeure présente à la pensée de Constance alors même que, brusquement confrontée au choc d’un dos nu, elle s’est enfuie en courant. La nature est là,comme les amants, comme eux changeante et égale à elle-même : son cycle épouse et rythme la narration, mais sa permanence dit autre chose.
Traduit : dans ce film, il y a des arbres, des ruisseaux et des tits zoizieaux (et une particpation de la Région Limousin)

Citation:
Le lendemain de leur première étreinte, il lui demande si elle ne regrette pas, s’il ne lui semble pas avoir trahi son rang en allant avec un domestique. Et vous, en allant avec une femme comme moi ? Non, répondent-ils l’un après l’autre.Aucun regret, mais un peu d’embarras, et celui-ci est décisif, à la fois un quant-à-soi et le plus grand respect accordé à l’autre. Embarras d’amour : chacun y est à la fois souverain et assujetti. C’est ce paradoxe que saisit Pascale Ferran en filmant au plus simple les scènes de sexe, et en s’attachant moins à l’acte lui-même qu’à tout ce qui bruisse autour de lui, à l’étonnement qu’il est pour ceux qui les accomplissent.
Traduit : tous les poncifs d'un téléfilm rural de France 3 s'y retrouvent, mais comme ça passe au cinéma, on va dire que c'est plus complexe que ça.

Citation:
Mais ils ne deviennent pas sujets en jetant leur corps et tout leur être dans l’étreinte ; plutôt en étant jetés hors d’euxmêmes, pleins de crainte et d’envie pour ce qu’ils ressentent. Par exemple, l’homme demande à la femme : aimes-tu me toucher comme j’aime, moi, te toucher ?
Traduit : si c'est la seule trouvaille du film et le meilleur dialogue à relever, vous comprenez que je suis en train de ramer pour écrire une critique positive

Avec un peu de bonne volonté, on pourrait arriver à :

"Combat de l'homme contre l'altérité, et même contre l'aliénité. Quel est cet autre, inconnu, qui m'est étranger mais qui est en même temps mon miroir ? Jean Girault nous livre la clef du questionnement solipsistique, dans cette scène bouleversante ou De Funès et ses comparses se frappent la poitrine (tels des héros antiques) afin de vérifier qu'ils sont humains, et ne "sonnent pas creux". L'ironie se fait cynique et presque dénonciatrice quand, par un habile bouleversement des conventions, c'est leur crâne qui rend un son vide. Habile parabole de l'humanité, qui rejoint la vision pascalienne : le coeur doit suppléer au génie quand celui-ci se déshumanise par son hyper-rationalité. Tel est le message contenu dans Le gendarme et les extraterrestres, qui n'a pas volé son César de la meilleure oeuvre."

Avec ce genre de vision, même Chiennes en chaleur pour un étalon peut décrocher un Oscar...

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"Violer la grammaire rend le langage bâtard." (Ar Sparfell)

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