J'ai longtemps cultivé ma "breizitude" comme une sorte de défi à la face d'une France centralisée et parisienne.
Y'a pas beaucoup de régions qui trouvait grâce à mes yeux, et j'ai souvent défendu avec véhémence l'idée d'une Bretagne indépendante (ce qui, en soit, est possible, mais aucunement recommandable dans le contexte économique et politique actuel).
Dans mon esprit c'était simple :
- dans le Nord, ils étaient tous beaufs ... ben oui, y'a des moustaches de 3 jours partout, des nains dans tout les jardins, des voitures tunées à tout les carrefours et ils mettent des "o" à la place des "a" ;
- dans le sud-est, y'avait que des voleurs-mafieux-paresseux, la preuve c'était que dès qu'un scandale politico-financier éclatait, c'était à Marseille où à Nice ... et plus menteur qu'un Corse, tu mourrais ;
- dans le Sud-Ouest, que des pochtrons écervelés complétement barjos (se faire courser VOLONTAIREMENT par des vachettes folles ...

) ;
- dans l'Est ... ben des chômeurs illettrés à moitié germains vivant dans un pays sans intérêt ;
- dans le Centre ... ah y'a des habitant là-bas ???
- et les Parisiens ... vaniteux, arrogants, seuls sur Terre, oubliant qu'ils y avaient les braves paysans bretons pour les nourrir (ben oui c'est pas en faisant pousser des pommes-de-terre sur leur balcon qu'ils peuvent manger tout les jours ...).
Bref, heureusement qu'ils y avaient les valeureux Bretons, courageux, humbles, honnêtes et dur à la tâche pour redresser ce pays en pleine déliquescence.
Et puis, en voyageant et en déméngeant dans tout les coins de France et de Navarre, j'ai ouvert les yeux. Que si ces clichés avaient parfois un fond de vérité (surtout pour les Parisiens "de souche", mais ceux-ci sont de plus en plus rares), je pouvait surtout être plus beauf qu'un Cht'i, plus menteur qu'un Marseillais, plus picoleur qu'un Basque, plus nul qu'un Lorrain ... bref que j'étais un parfait petit français. Et des gars aussi nazes que moi, j'en ai trouvé dans tout les coins de l'Hexagone.
Alors comment parler de régionalisme lorsque la notion même de nation est de plus en plus flou, avec l'internationalisation de l'économie et les flux migratoires qui en découlent.
A Nantes aujourd'hui, vous trouverez plus d'habitant qui viennent des quatres coins du pays que de vrais Bretons de sang.
Bon tout ça pour dire qu'il y a bien longtemps que l'identité bretonne "pure" à fait long feu !
P.S. : T'habitait où à Nantes Tovi ?