les petits plaisir d'antant
 

J'étais, samedi soir, plongé dans une vaste reflexion éthillique que j'aimerais vous rapporter ici (puisque mes comparses n'émirent alors, face à ces mêmes reflexions, que des borboygmes maussades et avinés)

Il s'agit tout simplement de ces petites modifications apparues sur terre depuis que le geek est devenu l'homme nouveau cher à Nietzsche (philosophe truculent, soit dit en passant, même si je ne sais jamais où placer le Z)
Je pensais effectivement avec nostagie à mes premiers cours de technologie (ou EMT) lorsque je rentrais au collége à l'âge de 7 ans 1/2 (cette précocité qui faisait la fierté de mes parents et la frustrations de mes conquétes sexuelles futures)
J'imagine que cela rappelera aussitôt chez vous des souvenirs enfouis sur les objets abscons que l'on nous faisait fabriquer alors, le tout d'une qualité improbable faisant passer toute contrefaçon chinoise pour un joyau du bon goût

J'ai ainsi en tête ce brassard en cuir qui répondait à un programme trés détaillé chaque session, et qui correspondait plus ou moins à ceci :
1ére semaine : utilisation de ciseaux, comment ne pas se couper;
2éme semaine : le cuir et son elasticité, comment ne pas se couper;
3éme semaine : l'emporte piéces, comment ne pas se couper;
4éme semaine : diodes et electricité, comment ne pas se couper;

etc. jusqu'à la fin de l'année, ou l'on avait enfin fabriqué un brassard en cuir jaune fluo (:ko:) et composé d'une minuscule diode que l'on devait activer lorsqu'on prenait un vélo - le tout était sensé avertir en pleine nuit un automobiliste venant en face qu'il était sur le point d'écraser un enfant (mais l'utilisation d'un question de constitutionnalité lui permettrait bien sur, 15 ans plus tard, de ne pas être poursuivi pour celà)
Plus serieusement, j'ai le souvenir qu'on avait été averti de ne pas utiliser ce brassard en vélo mais de plutôt acheter une bonne dynamo - ça valait le coup d'en chier pendant 1 an :lol:

Bref ceci étant, à cette époque, dans les cours de technologie (fin année 80/ début années 90) on nous apprenait également à taper sur de vielles machines pour savoir maitriser l'outil dactylographique (l'informatique n'étant pas vraiment répandu) - trés bonne idée, puisque beaucoup purent ainsi, 10 ans plus tard, taper des lettres d'inscription à l'ANPE.

Et justement je pensais à cela avec nostalgie - ces moments où nous, 25 jeunes, arrivions à écrire 3 mots en 50 mn, et la joie simple qui en découlait avant que nos éducateurs ne nous renvoient dans nos chambres capitonnées respectives.
Or maintenant, plus de petit plaisir simple : le jeune geek de 10 ans est capable de taper 500 mots à la minute, même en lui mettant des handicaps amusants comme un bandeau sur l'oeil ou une main dans le cul.

Idem pour la surprise que pouvait avoir l'étudiant fauché en allant dans un restaurant pas cher, espérant encore (un peu) que la cuisine y serait bonne. Un rapide passage via internet lui apprendra sur ce resto que, je cite : "quand les chefs se retirent les doigts du cul, ce qu'ils raménent se retrouve dans notre assiette" - évanoui, donc, ce frêle espoir qui faisait le charme d'antant.

Idem pour la grand messe de l'info, qui faisait débouler sur nous tout un chapelet de catastrophes et que l'on découvrait tous ensembles. Internet a tout changé et l'on a droit à des joutes oratoires dés que 2 amis se rencontrent, chacun essayant de moucher l'autre :
- Tu as vu, les grosses chaleurs dans le Vaucluse ?
- Ouais, c'est comme les incendies en Australie, un drame !
- Et les insurgés qui ont fait 18 morts, 95 blessés et 214 disparus ?
- Atroce, mais franchement le séisme, ça c'est quelque chose... 8,9 mon pote, c'était à 15h12 !
(et là on commence à sentir l'énervement des 2 protagonistes, qui vont essayer de trouver le fait le plus marquant)
- Et la fusion de 9éme réacteur, 75 kg d'uranium envoyé sur 15 km de distance, c'est dément !
- Pascal Sevran est mort !
- De Gaulle était une femme !
- J'ai niqué ta soeur !!
- Je suis ton pére !!!!

Et les 2 amis rentreront chez eux, fâchés à vie, on ne sait plus trop bien pourquoi.

Le progrés, c'est un drame, car ça nous enléve notre innocence d'enfant, parfaitement ! :o:


Ce post a été noté 7,8 sur l'échelle de l'Arsparfellerie :tampon:

Putaiiiiin que c'est dur de lire tout ça en ne devant surtout pas rire, voire même sourire, parce qu'on est comme un con au boulot (sans rien à faire :( ) ...

:lol::lol::lol::lol::lol::lol: (du coup je me lache sur les smileys )

Nous, en techno, on avait appris à faire une alarme qui donnait l'impression de clapoter dès qu'elle se mettait en route, émettant une vague vibration héistante et surtout pratiquement inaudible...

L'avantage avec internet, c'est que, si toute innocence est perdue, on peut du coup faire facilement de trucs de grands en cours de techno, comme fabriquer un missile (edit : en rouleaux de PQ) à carburant solide à base de chlorate de soude, et même, en cherchant un peu, en lui ajoutant tout un tas de gadgets comme une tête explosive et une webcam qui te permettra de filmer (edit : effacer "la victime"...) toute l'épopée de ton oeuvre. :o::mrgreen:

Magnfique. :lol:


:roule:

C'est tellement vrai. Moi j'ai jamais été vraiment un manuel. (rien que pour changer une ampoule, me faut un mode d'emploi :goutte:) alors la fabrication d'objet, avec en plus les soudures très chiantes qu'il fallait faire ça m'a gavé toutes mes années de collège.

C'est vrai qu'avec les moyens actuels (et en étant bricoleur) on peut faire des trucs trés sympas (le missile avec caméra integré doit être trés fun :lol: )

Mais comme thrawn, j'étais tout sauf bricoleur. Le brassard en question était une véritable épave et devait à voir à peu prés autant de défauts qu'il y avait de piéces différentes : les accroches nétaient pas aligénes et ne fermaient pas, les résistances étaient soudées au mauvais endroit (et en plus ça ne devait pas être les bonnes) , le cuir était tailladé un peu partout ...

Comme ma mére était dans le collége en question (comme conseilére d'orientation à l'époque) j'avais eu droit à un traitement de faveur (la prof de techno, sur son temps libre, avait un peu paufiné mon brassard pour que je ne sois pas la risée des autres éléves)

Ce qui m'avait bien sur donné droit à un 2éme traitement de faveur, les éléves en question m'ayant gentiment pété la gueule.

Nostalgie, quand tu nous tiens ...

:lol::loose: Aaah, les années collège... :loose: Que j'en tire peu de souvenirs sympas. Un concentré de connerie juvénile qui trouve de tout pour s'exprimer pleinement...

Moi je me souviens qu'en techno, on avait dû faire un "camion porte crayons." C'était censé être un assemblage de plusieurs plaques de platos pliées de telle manière qu'on devait reconnaître un camion, avec des trous pour placer les crayons, placer un bloc-note dans la benne, et des leds qui devaient s'allumer quand je-ne-sais-plus-quoi. Ça c'était pour la théorie. En pratique, si les chevaliers de l'apocalyspe avaient été un tant soit peu moderne, c'est sûrement dans ce type de camion qu'ils seraient venus : entre les plaques mal découpées, les plaques mal pliées, les leds mal soudées, et les trous pas percés comme y faut qui font qu'au choix soit les crayons n'entrent pas, soit ils tiennent pas, et les roues juste pour faire beau qui ne permettent pas de maintenir l'ensemble stable et horizontal, l'assemblage ressemblait plutôt à un camion ouzbek de la fin des années 70 produit à la hâte dans les derniers jours du mois de décembre pour remplir les quotas et sauver le directeur de l'usine du goulag, mais certainement pas pour être vendu ni rouler une seule seconde. :yeux::chicos::lol:

Sinon, en terminale, en TD de physique, j'avais également fait un savon. Enfin, un savon : il s'agissait sans doute plus de la glaire pitoyable résultant de l'assemblage improbable d'une série de produits non-toxiques mal-dosés au court d'une série d'opérations non-maîtrisées. Je me souviens que le tout avait pris une couleur provocante rigoureusement différente de celle qu'elle était censée prendre. La chose fumait sur la paillasse en attendant de prendre vie, et menaçait sérieusement de passer à terme à travers le plancher.
Il va sans dire que je ne l'ai jamais utilisé pour me laver. Je pense que j'y aurais laissé pour toujours une série de couches très importantes de l'épiderme, au moins aussi sûrement qu'un habitant du middlewest américain aurait perdu ses cheveux en essayant un produit miracle vendu par un marchand ambulant en 1850. :yeux::chicos::lol:

:lol::lol:

Ils avaient de l'imagination vos prof moi j'ai eu le droit a la fabrication d'une minable boite en plastique, plutôt bien réussie d'ailleurs, mais que j'avais échangé aprés les notes contre celle d'une nana pour qu'elle se la pète auprés de ses parents, dans l’espoir vain qu'elle y voie un cadeau somptueux digne du Cazanova que je n'étais pas :o:.

Moi j'ai construit un gadget qui sert a rien mais qui était rigolo et esthetique: un porte clef lumineux. Ensuite j'ai fait un labyrinthe avec des billes pour jouer... C'était bien aussi.
Zavez pas eut de bol je crois:o:

Je nomine Mad pour le post du trimestre ! :lol:

J'ai jamais eu ces sessions de McGyver à l'école, moi :loose:
J'aurais bien aimé pourtant :jumpy:

Ceci dit, je me souviens des cours d'informatique (4h/semaine) au lycée. Sur Commodore 128 (oui madame) avec les disquettes larges et molles, et l'imprimante et son papier à trous-sur-les-côtés.

Et ces merveilleux programmes sur lesquels nous travaillions comme des geeks préhistoriques:

10 CLS
15 RANDOM B
20 PRINT "Plus petit ou plus grand ?"
30 INPUT "Tape un nombre" ; A
40 IF A<B THEN PRINT "C'est plus petit !"
etc etc

Je crois que ce sont les heures d'école qui m'auront finalement servi le moins de toute ma vie :o:

Ah oui, j'avais oublié ces programmes ! (J'ai du en avoir 2 ou 3 h dans l'année, pas plus :loose: )
Tu penses au papier informatique composé d'une succession de rayures vertes / rayures blanche ? (ça doit être collector, désormais ...)