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Danton 29/04/2006 18h14

Election du président du club des jacobins
 
J'ai repéré deux petites erreurs dans les règles que je me permets modestement de signaler, en toute humilité:

Citation:

Envoyé par jmlo
Pendant la nuit, les deux royalistes se mettent d'accord via message privé sur qui ils veulent manger (un sans-culotte chaque nuit),

Bon appétit, messieurs les Royalistes... Les monstres, cannibales en plus :?:

Citation:

Envoyé par jmlo
-Le citoyen président : avant le début du jeu, les joueurs élisent un citoyen président . En cas d'égalité lors d'un vote, le maire tranchera. Si le citoyen président meurt, il désigne son successeur.

La phrase correcte était naturellement "Le citoyen président : avant le début du jeu, les joueurs élisent Baron Danton comme citoyen président . En cas d'égalité lors d'un vote, le citoyen président tranchera avec sa légendaire efficacité. Si le citoyen président meurt, assassiné par l'affreux Coelio, il désigne son successeur, Akmar :chicos:

marlouf 30/04/2006 09h49

Vendre sa soupe dans le topic des régles ... on aura tout vu ... :enerve:
Je sais pas si tu cherche sciemment à aller à la guillotine, Danton, mais en tout cas, en ce qui me concerne, t'as réussis !
Cette partie va trancher ferme ...
:guillo:

Coelio 30/04/2006 10h07

Citation:

Envoyé par marlouf
Vendre sa soupe dans le topic des régles ... on aura tout vu ... :enerve:
Je sais pas si tu cherche sciemment à aller à la guillotine, Danton, mais en tout cas, en ce qui me concerne, t'as réussis !
Cette partie va trancher ferme ...
:guillo:

Ca c'est parlé, citoyen !

Toute façon avec un pseudo comme "Danton" il va FORCEMENT finir guillotiné :chicos:

Edit : d'ailleurs pendant que j'y pense c'est un drole de pseudo pour un belge.. C'est une star chez vous ? :lol:

Danton 30/04/2006 11h08

Bon, bon, c'est bon, qu'un admin édite tous les posts ci-dessus alors :loose:


De toute façon, maintenant c'est fait: mes futurs chers administrés sont tous passé par ici et savent désormais pour qui voter :chicos:

L'Affreux va se faire un plaisir de m'éditer :tongue:

jmlo 01/05/2006 11h53

Election du président du club des jacobins
 
J'envoie les roles , dans ce topic vous pouvez vous presenter (ça se bouscule déjà :mrgreen: ) & voter :)

jmlo 01/05/2006 12h39

Si un des sans-culottes a plus de 9 voix mardi soir 23h il est élu président.
Sinon ce sera celui qui a le plus de voix mercredi soir 23h.

marlouf 01/05/2006 12h51

Citoyens !
Le moment est grave, la Révolution est jeune, mais déjà certains tentent de l'étouffer au berceau !
Citoyens ! Notre Garde Nationale nous protége de nos ennemis qui se pressent à nos frontières, mais qui nous protége de nos ennemis de l'intérieur ? Les plus vicieux, les plus ignobles qui soient, ces cancrelats qui ne rêvent qu'à la Restauration de la Monarchie Absolue ! Citoyens, pouvons nous laisser faire cela ?
Accepteriez vous que les petits monarques, en chaque bailli, reprennent les droits qu'ils s'étaient outrageusement arrogé, sur le dos du peuple, sur le dos de nos femmes et de nos enfants, sur le dos de chacun d'entre nous ! Déjà les mauvaises habitudes reprennent, ces seigneurs autoprclamés qui détiennent en leur mains, par exemple, la technologie ADSL, et se pavanent avec des connections 8, 12 ou 80 gigas ... Pendant que nous, nous crevons avec nos modems RTC ! *

Citoyens ! On essaye d'étouffer notre révolution ? Nous etoufferons donc ces parjure dans le sang ! Et l'Europe toute entière sera balayée par notre soufle vigoureux... Délivrons nous, et nous pourrons alors agir et détruire les tyrans d'Angleterre, de Prusse ou d'Autriche !

Citoyens, vous vous demandez certainement, pour quoi faire, pourquoi m'écouter ?
Et bien, citoyens, parce que nous ne devons pas répéter les erreurs que nous avons déjà commise. Vous voulez une monarchie constitutionnelle, et continuer de subir les avanies de l'Autrichienne ?

Citoyens, nous devons nous débarasser de notre fardeau ! Ce roi, cette reine, se disent de sang divin ? Et bien, envoyons les le rejoindre, ce Dieu qui ne nous a rien apporté, citoyens, sinon l'arrogance de ses prélats ! Citoyens, ne nous arrétons pas là ! La prise de la Bastille à elle seule ne signifiait rien, c'est sa prise, et sa destruction qui font de notre Révolution un raz de marrée qui écrasera toutes inégalités dans notre pays, et ailleurs ... Citoyens, je ne vous propose pas une monarchie molle ... je vous propose un nouveau monde ! je vous propose la République !

Et cette République ne survivra, et ne s'étendra, qu'en liquidant tous nos ennemis ! Comme la paysan use de sa faux pour écarter les mauvaises herbes, notre guillotine permettra à la Révolution de devenir le phare de l'Univers ! Mort à l'Ancien Régime ! Il ne faut plus qu'on le désigne en tant qu'ancien' , mais qu'on ne puisse même plus le désigner. L'Ancien Régime n'aura jamais été, remplacé par l'Homme Nouveau ... et nous, citoyens ... NOUS ! Nous resterons, pour l'éternité !
Coupez ces têtes que je ne saurais voir ! Citoyens, je propose mon humble candidature à cette élection, pour que cette Révolution ne reste pas une révolution, mais devienne La Révolution Française ! Ne figurons pas dans l'Histoire en bas de page, dans un quelconque ouvrage d'une étude de province ... Faisons la !

Merci, citoyens ! Et vive la Révolution !


*le truc, c'est que ma neuf box vient de claquer et que je suis obligé d'utiliser mon vieux modem interne, celui qui fait plein de bruit quand on le lance:enerve: Vive la Révolution, et le 9 à la guillotine ! ... oups, je sors ...

Akmar Nibelung 01/05/2006 13h15

Citation:

Envoyé par marlouf
Citoyens !
Le moment est grave, la Révolution est jeune, mais déjà certains tentent de l'étouffer au berceau !
Citoyens ! Notre Garde Nationale nous protége de nos ennemis qui se pressent à nos frontières, mais qui nous protége de nos ennemis de l'intérieur ? Les plus vicieux, les plus ignobles qui soient, ces cancrelats qui ne rêvent qu'à la Restauration de la Monarchie Absolue ! Citoyens, pouvons nous laisser faire cela ?
Accepteriez vous que les petits monarques, en chaque bailli, reprennent les droits qu'ils s'étaient outrageusement arrogé, sur le dos du peuple, sur le dos de nos femmes et de nos enfants, sur le dos de chacun d'entre nous ! Déjà les mauvaises habitudes reprennent, ces seigneurs autoprclamés qui détiennent en leur mains, par exemple, la technologie ADSL, et se pavanent avec des connections 8, 12 ou 80 gigas ... Pendant que nous, nous crevons avec nos modems RTC ! *

Citoyens ! On essaye d'étouffer notre révolution ? Nous etoufferons donc ces parjure dans le sang ! Et l'Europe toute entière sera balayée par notre soufle vigoureux... Délivrons nous, et nous pourrons alors agir et détruire les tyrans d'Angleterre, de Prusse ou d'Autriche !

Citoyens, vous vous demandez certainement, pour quoi faire, pourquoi m'écouter ?
Et bien, citoyens, parce que nous ne devons pas répéter les erreurs que nous avons déjà commise. Vous voulez une monarchie constitutionnelle, et continuer de subir les avanies de l'Autrichienne ?

Citoyens, nous devons nous débarasser de notre fardeau ! Ce roi, cette reine, se disent de sang divin ? Et bien, envoyons les le rejoindre, ce Dieu qui ne nous a rien apporté, citoyens, sinon l'arrogance de ses prélats ! Citoyens, ne nous arrétons pas là ! La prise de la Bastille à elle seule ne signifiait rien, c'est sa prise, et sa destruction qui font de notre Révolution un raz de marrée qui écrasera toutes inégalités dans notre pays, et ailleurs ... Citoyens, je ne vous propose pas une monarchie molle ... je vous propose un nouveau monde ! je vous propose la République !

Et cette République ne survivra, et ne s'étendra, qu'en liquidant tous nos ennemis ! Comme la paysan use de sa faux pour écarter les mauvaises herbes, notre guillotine permettra à la Révolution de devenir le phare de l'Univers ! Mort à l'Ancien Régime ! Il ne faut plus qu'on le désigne en tant qu'ancien' , mais qu'on ne puisse même plus le désigner. L'Ancien Régime n'aura jamais été, remplacé par l'Homme Nouveau ... et nous, citoyens ... NOUS ! Nous resterons, pour l'éternité !
Coupez ces têtes que je ne saurais voir ! Citoyens, je propose mon humble candidature à cette élection, pour que cette Révolution ne reste pas une révolution, mais devienne La Révolution Française ! Ne figurons pas dans l'Histoire en bas de page, dans un quelconque ouvrage d'une étude de province ... Faisons la !

Merci, citoyens ! Et vive la Révolution !


*le truc, c'est que ma neuf box vient de claquer et que je suis obligé d'utiliser mon vieux modem interne, celui qui fait plein de bruit quand on le lance:enerve: Vive la Révolution, et le 9 à la guillotine ! ... oups, je sors ...



Synthèse : il se présente :chicos:



Sinon je note que comme d'hab ce sont ceux que je préfèrerais être qui sont les loups :enerve: par conséquent je vote deja : jmlo au bûcher :enerve: :enerve:




Sinon marlouf il n'y a pas dans ton programme du vendredi soir en prime time : "coupage de tête de l'odieux fourbe Coelio" ... je suis offusqué :ouin:


Danton ! Danton ! :chicos:

florian 01/05/2006 13h21

Messieurs,

Tout homme a part sa nature, la faculté de se gouverner par sa volonté ; les hommes réunis en Corps politique, c'est-à-dire, une Nation, a par conséquent le même droit. Cette faculté de vouloir commune, composée des facultés de vouloir particulières, ou la Puissance législative, est inaliénable, souverine & indépendante, dans la société entière, comme elle l'était dans chaque homme séparé de ses semblables. Les lois ne sont que les actes de cette volonté générale. Comme une grande Nation ne peut exercer en corps la Puissance législative, & qu'une petite ne le doit peut-être pas, elle en confie l'exercice à ses Représentans, dépositaires de son pouvoir.

Mais alors il est évident que la volonté de ces Représentans doit être regardée & respectée comme la volonté de la Nation ; qu'elle doit en avoir nécessairement l'autorité sacrée & supérieure à toute volonté particulière,puisque, sans cela, la Nation, qui n'a pas d'autre moyen de faire les Loix, serait en effet dépouillée de la Puissance législative & de sa Souveraineté.

Celui qui dit qu'un homme a le droit de s'opposer à la Loi, dit que la volonté d'un seul est au-dessus de la volonté de tous. Il dit que la nation n'est rien, & qu'un seul homme est tout.S'il ajoute que ce droit appartient à celui qui est revêtu du Pouvoir exécutif, il dit que l'homme établi par la Nation, pour faire exécuter les volontés de la Nation, a le droit de contrarier & d'enchaîner les volontés de la Nation ; il a créé un monstre inconcevable en morale & en politique, & ce monstre n'est autre que le veto royal.

Par quelle fatalité cette étrange question est-elle la première qui occupe les Représentans de la Nation Française, appelés à fonder la liberté sur des bases inébranlables ! Par quelle fatalité le premier article de cette Constitution, attendu avec tant d'intérêt par toute l'Europe, & qui semblait devoir être le chef-d'oeuvre des lumières de ce siècle, sera-t-il une Déclaration de la supériorité des Rois sur les Nations, & de la proscription des droits sacreés & imprescriptibles des Peuples ! Non... c'est en vain qu'on regarde, comme décidée d'avance, cette bizarre & funeste Loi ; je n'y croirai point, puisqu'il m'est permis d'en montrer l'absurdité en présence des Defenseurs du Peuple, & aux yeux de la Nation entière.

Les nombreux partisans du veto, forcés à reconnaître qu'il est en effet contraire au principes, prétendent qu'il est avantageux de le sacrifier à de prétendues convenances politiques. Admirable méthode de raisonner ! qui substitue aux Lois éternelles de la justice & de la raison l'incertitude des conjoncture frivoles, & la subtilité des vains systèmes, dont il semble cependant que l'expérience funeste de tant de Peuples aurait dû nous défendre. Mais voyons donc qu'elles sont ces puissantes considérations qui doivent faire taire la raison elle-même.

Je ne répondrai point à ceux qui ont cru pouvoir dire que nous n'étions point appelés pour donner une Constitution à notre Patrie, mais pour affermir celle dont elle jouissait, suivant eux ; à ceux qui ont d'abord prétendu, pour contester notre pouvoir, que nous n'étionspoint revêtus de l'autorité de la Nation, & ensuite ont nié jusqu'à la Souveraineté de la Nation, pour la concentrer dans la personne du Roi. j'aime mieux oublier que de réfuter ces maximes, répétées peut-être trop souvent dans cette Assemblée. Mais, puisqu'il le faut, je rappellerai les premiers principes du Droit public, sans lesquels il n'est pas même permis de raisonnner sur des questions semblables à celle-ci.

Il ne faut plus nous dire continuellement : La France est un Etat Monarchique ; & faire découler ensuite de cet axiôme les droits du Roi, comme la première & la plus précieuse partie de la constitution ; & secondairement la portion de droits que l'on veut bien accorder à la Nation.

Il faudrait d'abord savoir, au contraire, que le mot Monarchie, dans sa véritable signification, exprime uniquement un Etat où le pouvoir exécutif est confié à un seul.

Il faut se rappeler que les Gouvernements, quels qu'ils soient, sont établis par le Peuple & pour le Peuple ; que tous ceux qui gouvernent, & par conséquent les Rois eux-mêmes, ne sont que les mandataires & les délégués du peuple ; que les Fonctions de tous les Pouvoirs politiques, & par conséquent de la Royauté, sont des devoirs publics, & non des droits personnels ni une propriété particulière ; qu'ainsi il ne faut pas se scandaliser d'entendre, dans l'Assemblée des Représentans de la Nation Française revêtue du pouvoir constituant, des citoyens qui pensent que la liberté & les droits de la Nation sont les premiers objets qui doivent nous occuper, le véritable but de nos travaux, & que l'autorité royale, établie uniquement pour les conserver, doit être réglée de la manière la plus propre à remplir cette destination.

Dès qu'une fois on sera pénétré de ce principe ; dès qu'une fois on croira fermement à l'égalité des hommes, au lien sacré de la fraternité qui doit les unir, à la dignité de la nature humaine, alors on cessera de calomnier le Peuple dans l'Assemblée du Peuple ; alors on ne donnera plus le nom de prudence à la faiblesse, le nom de modération à la pusillanimité, le nom de témérité au courage ; on appellera plus le patriotisme une effervescence criminelle, la liberté une licence dangereuse, le généreux dévouement des bons citoyens une folie ; alors il sera permis de montrer, avec autant de liberté que de raison, l'absurdité & les dangers du veto royal, sous quelque dénomination & sous quelque forme qu'on le présente. Alors peut-être ne croira-t-on plus quenos cahiers nous défendent de le repousser.

Vous me dites que la plupart de vos Cahier font mention de la Sanction Royale ; je pourrais vous répondre que la Sanction de la Loi, loin de se confondre avec le droit de s'opposer à la Loi, l'exclut de la manière la plus formelle. Jepourrais vous observer que la Sanction n'est autre chose, que l'acte par lequel le dépositaire du Pouvoir exécutif promet à la Nation de faire exécuter la Loi & la promulguer & que le moyen qui en garantit l'exécution, ne peut en être l'obstacle. Mais, de quelque manière qu'il vous plaise d'interpréter ce mot, en est-il moins certain que la Constitution ne peut pas être le simple résultat de ces opinions isolées que les Commissaires des Assemblées Baillagères ont consignées dans des Cahier informes, rédigés à la hâte ? en est-il moins certain que vous êtes les Représentans de la Nation, & non de simples porteurs de notes, come vous l'avez vous-mêmes formellement déclaré ? & de quel droit nous objecteriez-vous cette mention vague de la Sanction Royale, qui ne contient rien d'impératif ? vous qui, en dépit des mandats impératifs qui vous disaient de voter par ordre, avez cru néanmoins que des circonstances impérieuses vous autorisaient à les oublier.

De quel droit nous objecterez-vous ces Cahiers, vous tous, Députés de toutes les classes, qui malgré la prohibition la plus formelle de consentir à aucun emprunt avant que la Constitution fût affermie sur des bases inébranlables, avez néanmoins pensé que des conjonctures pressantes vous donnaient le droit d'ouvrir un Emprunt de quatre-vingt millions ? &, quelle qu'ait pu être alors l'opinion des Electeurs sur cet objet, de quel droit tournerez-vous contre le Peuple même ces voeux timides pour la liberté qu'il n'osait encore exprimer qu'à demi ? Hélas ! dans ces temps de servitude, ne croyait-il pas former une entreprise hardie, en demandant, dans l'Assemblée Nationale, un nombre de Représentans égal à celui des deux classes privilégiées. Telle était alors son humiliation, que cette demande si modeste & si contraire à son propre intérêt, était dénoncée comme l'efet d'une licence coupable, qui menaçait le Trône & l'Etat du plus funeste bouleversement ; que le Gouvernement même croyait avoir acquis des droits sans bornes à la reconnaissance & même à ses libéralités, en lui donnant seulement un nombre de Députés égal à celui de ses adversaires naturels, sans lui accorder même le misérable avantage de voter par t^te, sans lequel cette prétendue faveur était absolument illusoire ; mais aujourd'hui qu'une révolution, aussi merveilleuse qu'imprévue, vient de lui rendre tous ses droits inviolables dont on l'avait dépouillé, qui pourrait être assez indifférent à ses intérêt pour soumettre sa volonté souveraine aux caprices ou aux pasions des Cours ? ... Non, quelque idée que l'on veuille se former des Cahiers, l'ordre de nous sacrifier pour leur bonheur & pour leur liberté, & nulle part celui de les assujettir au veto des Ministres.

J'oublie donc l'objection tirée des Cahiers ; & passant aux seules difficultés qui aient pu faire une légère impression sur quelques esprits, je les réduits à cet unique argument :

Les Représentans de la Nation peuvent abuser de leur autorité, doncil faut donner au Roi le pouvoir de s'opposer à la Loi.

C'est comme si l'on disait : le législateur peut errer ; donc il faut l'anéantir.

Ceci suppose une grande défiance du Corps législatif, & une extrême confiance dans le Pouvoir exécutif; il s'agit d'examiner jusqu'à quel point l'une & l'autre est fondée.

Sans doute les règles d'une sage politique prescrivent de prévenir les abus de tous les Pouvoirs par de justes précautions : la sévérité de ces précautions doit être proportionnée à la vraisemblance & à la facilité de ces abus ; & par une suite nécessaire de ce principe, il ne serait pas raisonnable d'augmenter la force du Pouvoir exécutif le plus redoutable, aux dépens du Pouvoir le plus faible & le plus salutaire.

Maintenant, comparons la force du Corps législatif à celle du Pouvoir exécutif.

Le premier est composé de Citoyens choisis par le Peuple, revêtus d'une Magistrature paisible, & pour un espace borné, après lequel ils rentrent dans la foule, & subissent le jugement sévère, ou favorable de leurs concitoyens : tout vous garantit leur fidélité, leur intérêt personnel, celui de leur famille, de leur postérité, celui du Peuple dont la confiance les avait élus.

Qu'est-ce au contraire que le Pouvoir exécutif ? Un Monarque revêtu d'une énorme puissance, qui dispose des armées, des Tribunaux, de toute la force publique d'une grande Nation, armé de tous les moyens d'oppression & de séduction : combien de facilités pour satisfaire l'ambition si naturelle aux Princes, sur-tout l'hérédité de la Couronne leur permet de suivre constament le projet éternel d'étendre un pouvoir qu'ils regardent comme la patrimoine de leurs familles ; calculer ensuite tous les dangers qui les assiègent : & si ce n'est pas assez, parcourez l'histoire, quels spectacles vous présente-t-elle ? les Nations, dépouillées par-tout de la puissance législative, devenues le jouet & la proie des Monarques absolus qui les oppriment & les avilissent ; tant il est difficile que la liberté se défende long-temps contre le pouvoir des Rois. & nous qui sommes à peine échappés au même malheur, nous, dont la réunion actuelle est peut-être le plus éclatant témoignage des attentats du pouvoir ministériel, devant lequel nos anciennes Assemblées Nationales avaient dusparu, à peine les avons-nous recouvrées que nous voulons les remettre encore sous sa tutelle & dans la dépendance.

Les Représentans des Nations vous paraissent donc plus suspects que les Ministres & les Courtisans ? Si j'examine quels sont les dangers que vous semblez craindre de la part des premiers, je crois qu'ils se réduisent à trois espèces ; l'erreur, la précipitation, l'ambition.

Quant à l'erreur ; outre que c'est un étrange expédient pour rendre le Pouvoir législatif infaillible, que celui de le rendre nul, je ne vois aucune raisonpour laquelle les Monarques, en général, ou leurs Conseillers seraient présumés plus éclairés sur les bsoins du Peuple, ou sur les moyens de les soulager, que les Représentans du peuple même.

La précipitation ! Je ne conçois pas non plus que le remède à ce mal soit de condamner le Corps l"gislatif à l'inaction ; & avant de recourir à un pareil moyen, je voudrais du moins que nous eussions examiné s'il n'en était point d'autre qui puisse nous conduire au même but.

L'ambition ! Mais celles des Princes & des Courtisans est-elle moins redoutable ? & c'est à elle précisément que vous confiez le soin d'enchaîner l'autorité des Représentans, c'est-à-dire, la seule qui puisse vous défendre contre leurs entreprises !

Mais quel service espérez-vous donc, après tout, du veto royal ? celui de prévenir de mauvaises Lois ? Mais ignorez-vous que la plupart des Rois ont, sur le mérite des Lois, des idées bien différentes de celles du Peuple ? Qui ne voit pas que celles qui seront favorables à leurs prétentions leur paraîtront toujours assez bonnes, & que l'usage du veto ne leur sera réservé que pour celles dont l'objet sera de défendre les droits du Peuple contre leurs desseins ambitieux.

Mais, dit-on, si vous leur refusez le pouvoir de s'opposer à la Loi, ils seront mécontens, & ils conspireront sans cesse contre la Puissance Législative.

Ainsi donc, la majesté & les droits des Nations doivent être immolés à la satisfaction & à l'orgueil des Princes. Ainsi on croit un homme bien humilié d'être réduit à la simple puissance de commander, au nom des Lois, à un vaste empire ; & on suppose qu'il a lieu d'être bien mécontent d'un pareil partage.

Ils voudront usurper la Puissance législative : &, pour leur épargner cette tentation, vous prenez le sage parti de l'abandonner à leur merci ; come si l'ambition devenait moins redouble, à mesure qu'elle a plus de moyens de parvenir à son but.

Au reste, l'absurdité palpable du veto, en général, a produit dans cette Assemblée, l'invention du veto suspensif ; expression nouvelle, imaginée pour un système nouveau.

J'avouerai que je ne n'ai pas encore pu le comprendre parfaitement : tout ce que je sais, c'est qu'il donne au Roi le droit de suspendre, à son gré, l'action du Pouvoir législatif pendant une période, sur la durée duquel les opinions ne s'accordent pas.

Ce qui m'encourage à combattre cette doctrine, soutenue d'ailleurs par des très-bons Citoyens, c'est qu'un grand nombre d'entre eux ne m'ont pas dissimulé que regardant le veto royal, comme contraire aux vrais principes, mais persuadés qu'il était adopté d'avance, dans toute sa rigueur, par une très-grande partie de l'Assemblée, ils croyaient que le seul moyen d'échapper à ce fléau était de se réfugier dans le système du veto suspensif.

Je n'ai différé de leur sentiment qu'en un seul point : c'est que je n'ai pas cru devoir désespéré du Pouvoir de la vérité & du salut public ; il m'a semblé d'ailleurs qu'il n'était pas bon de composer avec la liberté, avec la justice, avec la raison, & qu'un courage inébranlable, qu'une fidélité inviolable aux grands principes, était la seule ressource qui convînt à la situation actuelle des défenseurs du Peuple. Je dirai donc, avec franchise, que l'un & l'autre veto me paraisent différer beaucoup plus par les mots que par les effets & qu'ils sont également propres à anéantir, parmi nous, la liberté naissante.

Et d'abord, pourquoi faut-il que la volonté souveraine de la Nation cède pendant un temps quelconque à la volonté d'un homme ? Pourquoi faut-il que les Lois ne soient exécutées, que longtemps après que les Représentans du Peuple du Peuple les auront jugées nécessaires à son bonheur ? Pourquoi faut-il que le Pouvoir législatif soit paralysé, dès qu'il plaira au Pouvoir exécutif ; tandis que celui-ci peut toujours exercer une activité redoutable à la liberté ? L'opinion des Ministres qui s'opposent à la Loi, vous paraît-elle plus imposante que celle de vos Représentans qui l'adoptent ? ou plutôt si l'on pèse toutes les considérations que j'ai indiquées, cette opposition même ne pourrait-elle pas paraître une présomption favorable à l'utilité de la Loi & à la fidélité du Corps législatif ?

Mais, pendant tous ces délais que vous permettez d'apporter à leurs décrets, qui vous promettra que les intrigues & l'ascendant de la Cour neprévaudront pas sur la vérité & l'intérêt public ? Avez-vous calculé toutes les chances des distractions du Peuple, de cette funeste indolence qui fut toujours l'éceuil de la liberté, de l'adresse, du pouvoir des Princes habiles & mbitieux ? Nous répondez-vous qu'il n'arrivera pas un moment où le concours de toutes ces circonstances sera fatal à la Constitution.

Quelques-uns aiment à se représenter le veto royal suspensif, sous l'idée d'un appel au Peuple, qu'ils croient voir, comme un Juge souverain, prononçant sur la Loi proposée par le Monarque & ses Représentans.

Mais qui n'apperçoit d'abord combien cette idée est chimérique ? Si le Peuple pouvait faire les Loix par lui-même ; si la généralité des Citoyens assemblée pouvait en discuter les avantages & les inconvéniens, serait-il obligé de nommer des Représentans ? Ce système se réduit donc, dans l'exécution, à soumettre la Loi au jugement des Assemblées partielles des différents Baillages ou Districts, qui ne sont elles-mêmes que des Assemblées représentatives ; c'est-à-dire, à transmettre la puissance législative, de l'Assemblée générale des Représentans de la Nation, aux Assemblées Elémentaires-particulières des diverses Provinces, dont il faudrait sans doute recueillier les voeux isolés, calculer les suffrages variés à l'infini, pour remplacer le voeux commun & uniforme de l'Assemblée Nationale.

Il est assez facile de prévoir toutes les conséquences que pourrait entraîner ce système ; ce qui me paraît évident, c'est qu'il contrarie ouvertement l'opinion reçue jusqu'ici, que, dans un grand Empire, le Pouvoir législatif doit être confié à un Corps unique de Représentans, & qu'il dérange absolument le plan de gouvernement que nous semblions avoir déjà adopté ; c'est que, dans ce nouvel ordre de choses, le Corps législatif devient nul ; qu'il est réduit à la seule fonction de présenter des projets qui seront d'abord jugés par le Roi,& ensuite adoptés ou rejetés par les Assemblées des Baillages. je laisse à l'imagination desbons Citoyens, le soin de calculer les lenteurs, les incertitudes, les troubles que pourrait produire la contrarité des opinions dans les différentes parties de cette grande Monarchie & les ressoucres que le Monarque pourrait trouver au milieu de ces divisions & del'Anarchie qui en serait la suite, pour élever enfin la puissance sur les ruines du Pouvoir législatif.

Et ce ne serait pas encore-là le seul danger auquel la liberté nationale serait exposée.

Si vous songez que le Ministère n'appelera jamais des Loix favorables à ses intérêts, à quoi se réduit votre prétendu appel au Peuple, si ce n'est à compromettre, à suspendre ou à anéantir les Loix utiles ou nécessaires au maintien de la Constitution ? Mais il ne sera pas toujours obligé de recourir à cet expédient : il en sera dispensé du moins toutes les fois qu'il aura pu amener les Représentans eux-mêmes à ses vues : or, il faut convenir qu'il aurait été beaucoup plus inaccessible à ce danger, si, élevant une barrière insurmontable entre les deux Pouvoirs, vous n'aviez pas donné au Monarque le droit d'examiner, de censurer leur décrets, & par conséquent la facilité de négocier, de transiger avec eux ; si, en les mettant ainsi dans sa dépendance, vous ne les aviez en quelque sorte placés entre la nécessité de s'engager dans une espèce de procès avec ce puissant adversaire, & la tentation d'acheter sa bienveillance & ses faveur par des complaisances funestes à l'intérêt public.

En un mot, ou bien vous placerez la Puissance législative dans chaque Assemblée de District, ou vous la confierez à l'Assemblée Nationale. Dan sle premier cas, celle-ci est superflue ; dans le second, au lieu de l'exercer & de l'avilir, vous devez lui laisser toute la force & toute l'autorité dont elle a besoin pour défendre la liberté, dont elle est la gardienne contre les entreprises toujours formidable du Pouvoir exécutif.

Ce n'est donc as dans le veto royal, quelque nom qu'on lui done, que vous devez chercher les moyens de prévenir les abus possible du Corps législatif, lorsque vous en trouverez de si simples & de si raisonnables dans les principes mêmes de la Constitution.

Nommez vos Représentans pour un temps très-court, après lequel ils doivent rentrer dans la foule des Citoyens dont ils subissent le jugement impartial. Composez votre Corps législatif, non des principes aristocratiques, mais suivant les règles éternelles de la justice & de l'humanité. Appelez-y tous les Citoyens, sans autre distinction que celle des vertu & des talens ; qu'ils ne puissent pas même être continués après le temps ordinaire de leurs fonctions. Si ces précautions ne vous rassurent pas, songez que, sans invoquer le veto royal, tous les avantages que vous semblez attendre du prétendu appel au Peuple vous sont assuré par la nature même des choses, puisque les mauvaises Loix seront toujours nécessairement jugées par la Nation, qui connaît sans doute ses droits & ses intérêts aussi bien que les Ministres, & que les erreurs d'une Législation peuvent être facilement réformées par la Législature suivante.

Ajoutez à cela qu'une Constitution sage doit fixer des époques où le Peuple nommera des Représentans, revêtus du Pouvoir constituant, pour l'examiner & la revoir, & qu'elle trouvera, dans cette convention extraordinaire, une sauve-garde bien autrement utile que laprotection ministérielle.

Si ces moyens, & tant d'autres, ne peuvent vous déterminer à rejetter le funeste système du veto, je l'avoue, il ne nous reste plus qu'à gémir sur les malheurs de la Nation trompée ; car il m'est impossible de concevoir qu'elle puisse être libre sous l'empire d'une pareille Loi. Et ne me citez plus à cet égard l'exemple de l'Angleterre... je ne vous dirai pas que les Représentans de la Nation Française, maîtres de donner à leur Patrie une Constitution digne d'elle & des lumières de ce siècle, n'étaient pas faits pour copier servilement une institution née dans des temps d'ignorance, de la nécessité & du combat des factions opposées... je vous dirai que votre Nation, placée dans des conjonctures différentes, n'est pas capable de supporter ce vice essentiel de la Constitution Anglaise, que l'Angleterre reconnaît elle-même, & qu'il eétoufferait nécessairement la Liberté Française dans son berceau.

Les Anglais ont des Loix civiles admirables, qui tempèrent à un certain point les inconvéniens de leurs Loix politques : les vôtres ont été dictées par le génie du despotisme, & vous ne les avez point encore réformées.

La situation de l'Angleterre la dispense d'entretenir ces forces miliataires immenses qui rendent le Pouvoir exécutif si terrible à la liberté, & la vôtre vou sforce à cette précaution périlleuse.

Des révolutions fréquentes, de longs & terribles combats entre la Nation & le Roi avaient donné aux Anglais un caractère vigoureux, des habitudes fortes, & cette défiance salutaire, qui est la plus fidèle gardienne de la liberté ; & peut-être y aurait-il de laprésomption à penser que nous qui n'avons pas subi, à beaucoup près, els mêmes épreuves, nous nous soyons entièrement corrigés en un jour de cette légèreté de caractère, de cette faiblesse de moeurs dont on nous avait soupçonné jusqu'aujoud'hui.

Enfin l'Angleterre a su échapper à cette hydre de l'Aristocratie, qui se nourrit de la substance des Peuples, & s'enorgueillit de leurs humiliations. Elle vit encore au milieu de nous ; déjà pleine d'une confiance nouvelle, elle relève cent mille t^tes menaçantes, & médit de nouvelles trames pour rétablir sonpouvoir sur les ruines de la liberté, & peut-être même sur les vices de la Constitution naissante. Combien de germes de tyrannie peuvent se développer encore à chaque instant, & avec une fatale rapidité dans ce vaste Empire !

Enfin, telle est la situation & le caractère du Peuple Français, qu'une excellente Constitution, en développant cet esprit public & cette énergie que compromettent le souvenir de ses longs outrages, & les progrès de ses lumières, peut le conduire, en assez peu de temps, à la liberté, mais qu'une Constitution vicieuse, une seule porte ouverte au Despotisme & à l'Aristocratie, doit nécessairement le replonger dans un esclavage, d'autant plus indestructible, qu'il sera cimenté par la Constitution même.

Aussi, Messieurs, le premier & le plus noble de nos devoirs était d'élever les âmes de nos Concitoyens, & par nos principes & par nos exemples, à la hauteur des idées & des sentimens qu'exige cette grande & superbe révolution. Nous avions commencé à le remplir, & de quel prix doux & glorieux leur généreuse sensibilité n'avait-elle pas déjà payé nos travaux & nos dangers. Puissions-nous désormais ne pas rester au-dessous de nos sublimes destinées ; puissions-nous paraître toujours dignes de notre mission aux yeux de la France, dont nous devions être les sauveurs ; aux yeux de l'Europe, dont nous pouvions être les modèles !

Akmar Nibelung 01/05/2006 13h23

Si quelqu'un peut faire une synthèse de ce qu'il y a, qu'il ne se prive pas :o:

Tahiti bob 01/05/2006 13h29

En combien de mots la synthèse ?

jagermeister 01/05/2006 13h29

Citoyens, citoyennes,


On vous ment, on vous spolie...............


Mes amis, 4 infâmes royalistes ont infiltré notre prestigieux club des Jacobins, qu'allons nous faire pour débusquer ces traitres à la révolution ?

Il vous faut un chef digne de ce nom, capable de mener la lutte contre la lie bourgeoise, ignorez les candidatures fantaisistes choisissez vous un guide qui vous ménera à la victoire n'écoutez pas ceux qui veulent semer le doute dans notre club.

Mes amis je vous fait une promesse : je vous offrirai un de ces traitres pour fêter mon élection à votre tête.

Citoyen Jag.

:)

Reborn 01/05/2006 13h31

Je préfère la version de Jag. :siffle2:

Danton 01/05/2006 13h31

« La patrie va être sauvée ! tout s'émeut, tout s'ébranle, tout brûle de combattre !... Il nous faut de l'audace, toujours de l'audace, encore de l'audace, et la France sera sauvée ! »


C'est nettement plus court, n'est ce pas :chicos: ? Car nous ne sommes pas comme tous ces pseudo- révolutionaires, éduqués comme nos nobles le sont (ou, pire, nos Abbés :tongue: )... moi, La nature ne m'a donné que la physionomie âpre de la liberté :mrgreen:

La Révolution vaincra!

marlouf 01/05/2006 13h32

Citation:

Envoyé par Akmar Nibelung

Sinon je note que comme d'hab ce sont ceux que je préfèrerais être qui sont les loups :enerve:

Etant de basse extraction, citoyen Akmar, j'ai du mal à comprendre cette dernière assertion (nan c'est vrai, ça veut dire quoi ? :???: )
Je te remercie également, citoyen , pour fournir le club avec ces magnifique galettes italiennes panées à la tomate et au fromage...

Merci également à ce magnifique exposé du citoyen Florian Jospin, dont le but ne semble pas d'être élu à la présidence du club, mais plutôt de préparer une nouvelle version de l'encyclopédie - oeuvre admirable s'il en est. Merci, citoyen Florian, le club continuera à s'adresser à toi pour toute questioon sur un point qui lui semblerait obscure.

florian 01/05/2006 13h32

Voici les points importants de mon discours...

" […] Celui qui dit qu'un homme a le droit de s'opposer à la Loi, dit que la volonté d'un seul est au-dessus de la volonté de tous. Il dit que la nation n'est rien, & qu'un seul homme est tout. S'il ajoute que ce droit appartient à celui qui est revêtu du Pouvoir exécutif, il dit que l'homme établi par la Nation, pour faire exécuter les volontés de la Nation, a le droit de contrarier & d'enchaîner les volontés de la Nation ; il a créé un monstre inconcevable en morale & en politique, & ce monstre n'est autre que le veto royal.

"[…] Les nombreux partisans du veto, forcés à reconnaître qu'il est en effet contraire aux principe, prétendent qu'il est avantageux de le sacrifier à de prétendues convenances politiques. Admirable méthode de raisonner ! qui substitue aux Lois éternelles de la justice & de la raison l'incertitude des conjonctures frivoles, & la subtilité des vains systèmes, dont il semble cependant que l'expérience funeste de tant de Peuples aurait dû nous défendre. […]

" Il ne faut plus nous dire continuellement : La France est un Etat Monarchique ; & faire découler ensuite de cet axiome les droits du Roi, comme la première & la plus précieuse partie de la constitution ; & secondairement la portion de droits que l'on veut bien accorder à la Nation. Il faudrait d'abord savoir, au contraire, que le mot Monarchie, dans sa véritable signification, exprime uniquement un Etat où le pouvoir exécutif est confié à un seul. Il faut se rappeler que les Gouvernements, quels qu'ils soient, sont établis par le Peuple & pour le Peuple. […]

"[…] Dès qu'une fois on sera pénétré de ce principe ; dès qu'une fois on croira fermement à l'égalité des hommes, au lien sacré de la fraternité qui doit les unir, à la dignité de la nature humaine, alors on cessera de calomnier le Peuple dans l'Assemblée du Peuple ; alors on ne donnera plus le nom de prudence à la faiblesse, le nom de modération à la pusillanimité, le nom de témérité au courage ; on n'appellera plus le patriotisme une effervescence criminelle, la liberté une licence dangereuse, le généreux dévouement des bons citoyens une folie ; alors il sera permis de montrer, avec autant de liberté que de raison, l'absurdité & les dangers du veto royal, sous quelque dénomination & sous quelque forme qu'on le présente. […]"

Si vous desirez une synthese de ma synthese faites moi signe.

florian 01/05/2006 13h36

Cher citoyen marlouf, non je ne me presente pas comme candidat au poste de premier citoyen, mais j'essaie d'instruire ceux qui voudront le devenir en leur faisant profiter des textes de notre modele a tous, le premier citoyen Robespierre, car oui mon texte precedent est de Robespierre, il s'agit meme de l'une de ces toutes premieres lettres datant d'apres la revolution. Il s'agit du discours contre le veto royal.

marlouf 01/05/2006 13h42

Citation:

Envoyé par jagermeister

Mes amis je vous fait une promesse : je vous offrirai un de ces traitres pour fêter mon élection à votre tête.

Citoyen Jag.

:)

Est-ce à dire, citoyen Jag, que si tu ne débusques pas un royaliste au premier jour, nous pourrons donc demander ta tête ?
Voilà beau babillage, voilà belle promesse, comme nous en avons subi pendant des siécles ...
La Révolution s'encroute avant même d'avoir vécu la fougue de l'adolescence ! Honte, citoyen, honte ...

El Paco 01/05/2006 13h43

Cher amis citoyens, je vous annonce ici ma..... non candidature officielle

Et j'hésite encor quand a qui soutenir: le programme de Jag et certes cour, concis et efficace, mais celui de marlouf, plus poétique, est également tentant

jagermeister 01/05/2006 13h51

Citation:

Envoyé par Citoyen El Paco
Cher amis citoyens, je vous annonce ici ma..... non candidature officielle

Et j'hésite encor quand a qui soutenir: le programme de Jag et certes cour, concis et efficace, mais celui de marlouf, plus poétique, est également tentant

Il n'y a pas de place pour la poésie quand on veut trancher des têtes. :enerve:


Citation:

Envoyé par "Citoyen Marlouf
Est-ce à dire, citoyen Jag, que si tu ne débusques pas un royaliste au premier jour, nous pourrons donc demander ta tête ?
Voilà beau babillage, voilà belle promesse, comme nous en avons subi pendant des siécles ...
La Révolution s'encroute avant même d'avoir vécu la fougue de l'adolescence ! Honte, citoyen, honte ...


Citoyen Marlouf la vue du sang vous dérange t-elle ? ;) Citoyen je ne suis pas du genre à faire des promesses en l'air, vous le savez bien, je n'hésiterai à vous offrir ma tête si j'échouai en tant que chef de notre club.

Citoyens faites votre choix.

:hello:

florian 01/05/2006 13h54

citoyen jagermeister, il n'y a pas de place pour la poesie quand on veut couper de tetes dites-vous... Vous semblez donc affirmer que l'un des maitres d'oeuvre de la revolution, le premier citoyen Robespierre n'a [as su faire les deux? Je vous rappelle que cet homme etait un poete avant tout.

jagermeister 01/05/2006 13h58

Citation:

Envoyé par florian
citoyen jagermeister, il n'y a pas de place pour la poesie quand on veut couper de tetes dites-vous... Vous semblez donc affirmer que l'un des maitres d'oeuvre de la revolution, le premier citoyen Robespierre n'a [as su faire les deux? Je vous rappelle que cet homme etait un poete avant tout.

C'est du rôle playing mon petit Florian. ;)

florian 01/05/2006 13h59

Citation:

Envoyé par jagermeister
C'est du rôle playing mon petit Florian. ;)

idem ici je te rassure:chicos:

marlouf 01/05/2006 14h05

Citation:

Envoyé par jagermeister
Il n'y a pas de place pour la poésie quand on veut trancher des têtes. :enerve:

Si, Jag, il y a place pour de la poésie dans le massacre. La où tu veux être un Caligula, je verrais plutôt un Néron, devisant sur Rome en feu ...

Mais nous devons, pour autant, éviter ces excés. Le sang adverse doit couler, pas celui du Peuple. La peur du sang ? Certainement pas, citoyen. Mais je veux que le sang versé soit bleu, et non rouge, ce qui n'est pas une évidence à lire tes affirmations gratuites ...

jagermeister 01/05/2006 14h06

:)


Citoyens je serais absent pour l'après midi, je revient en fin de journée.


:hello:

Coelio 01/05/2006 14h12

Le glorieux abbé, sans-culotte contre sa volonté et partisan d'une monarchie constitutionelle tempérée, s'insurge très largement contre les dérives populistes et racoleuses du citoyen Marlouf.
D'après le très glorieux abbé, une telle fougue ridicule ne peut venir que d'un complexe intime. Une certaine rapidité quelque part ? Nous somems prêts à vous entendre en confession mon fils :chicos:

Nous ne sommes guère plus convaincus par les méthodes ésotérico-hasardeuses du citoyen Jag.

Pour l'instant, nous votons donc, aussi surprenant que cela puisse paraitre, pour le citoyen Danton, qui est le seul qui n'a pas encore promis du grand n'importe quoi aux gens.

Si toutefois un candidat plus respectueux de l'ordre établi, tel le vaillant citoyen Palpatine, se présentait ultérieurement, ce vote serait susceptible de changer.

J'ai dit.

jagermeister 01/05/2006 14h20

Citation:

Envoyé par marlouf
Si, Jag, il y a place pour de la poésie dans le massacre. La où tu veux être un Caligula, je verrais plutôt un Néron, devisant sur Rome en feu ...

Mais nous devons, pour autant, éviter ces excés. Le sang adverse doit couler, pas celui du Peuple. La peur du sang ? Certainement pas, citoyen. Mais je veux que le sang versé soit bleu, et non rouge, ce qui n'est pas une évidence à lire tes affirmations gratuites ...


Citoyen si je promet la tête d'un traitre c'est justement pour éviter que des innocents périssent et c'est ce qui arrivera si l'union ne se fait pas derrière un seul et unique chef. :yeux:

Le sang ne vous fait pas peur tant mieux car il jaillira lorsque nous décapiterons le premier de ces bourgeois. :guillo: :)

florian 01/05/2006 14h22

Euh cher citoyen jagermeister, vous avez voulu dire royaliste non? Car aux dernieres nouvelles les bourgeois ont aide a la revolution, non sans interet certes, mais sans eux la revolution aurait ete plus difficile a faire aboutir.

marlouf 01/05/2006 14h28

Citoyen Coelio (car tu es désormais citoyen , et non plus abbé, est-on d'accord sur ce point ?) toi qui a souvent fait preuve de sagesse , je ne comprends pas trop cet élan soudain pour Danton, qu'en de nombreux autres clubs tu affublais d'une réputation sordide. Enfin, est-il possible de voter pour une personne ayant toujours fait preuve d'absolutisme, d'un orgueil démesuré, et qui - car c'est là un point important ! - s'est toujours revendiqué comme étant Baron !!?

Peut-on voter en toute bonne foi (chrétienne, mais également autres, car toutes les religions sont désormais légales !) pour un homme dont l'avatar semble être celui d'un certain Buonaparte (qui, j'en suis sur, n'hésitera pas à cannoner la foule afin de servir ses propres interêts ! )

Non, au lieu d'un noble ou d'un tyran, il faut plutôt choisir quelqu'un de raisonné, proche du peuple et qui puisse le comprendre... Et qu'il y a t'il de plus basse extraction, de plus proche de la terre, qu'un chou ?

:chicos:

curTis newTon 01/05/2006 14h29

Citoyens, citoyennes,

On vous ment, on vous spolie !

Qui vous propose-t-on afin de diriger l'élan de générosité qui déferle sur le pays ?
Un citoyen Mad-Marat, qui (comme le fait remarquer avec justesse le ci-devant Abbé) tente de noyer ses complexes par des flots de sang dévastateurs ?
Un citoyen Florespierre qui s'empêtre dans des circonvolutions de salon, alors que l'heure n'est plus aux paroles mais à l'action ?
Un citoyen Saint-Jag, Archange d'une révolution qui sera destinée à mettre au pilori les têtes qui dépassent ?
Un citoyen Danton qui use du privilège de son pseudonyme pour s'arroger d'avance un poste, alors que les privilèges ont été abolis ?

Est-ce dans les mains de tels hommes que vous voulez voir échouer le navire de la Révolution ? Est-ce dans la mollesse des ambitions personnelles qu'il faut trouver la source qui nous abreuve ?

NON CITOYENS !

Il faut à la tête de notre club un sabre, un homme qui ne fixera pas la Révolution aux principes qui l'ont commencée ! Un homme qui ne la laissera pas dériver vers un nouveau monarchisme !

Désignez comme président le citoyen...
Napoléon Curtus :mrgreen:


yboompook 01/05/2006 14h57

moi je vote marius ...

Coelio 01/05/2006 15h06

Citation:

Envoyé par marlouf
Citoyen Coelio (car tu es désormais citoyen , et non plus abbé, est-on d'accord sur ce point ?) toi qui a souvent fait preuve de sagesse , je ne comprends pas trop cet élan soudain pour Danton, qu'en de nombreux autres clubs tu affublais d'une réputation sordide. Enfin, est-il possible de voter pour une personne ayant toujours fait preuve d'absolutisme, d'un orgueil démesuré, et qui - car c'est là un point important ! - s'est toujours revendiqué comme étant Baron !!?

Peut-on voter en toute bonne foi (chrétienne, mais également autres, car toutes les religions sont désormais légales !) pour un homme dont l'avatar semble être celui d'un certain Buonaparte (qui, j'en suis sur, n'hésitera pas à cannoner la foule afin de servir ses propres interêts ! )

Non, au lieu d'un noble ou d'un tyran, il faut plutôt choisir quelqu'un de raisonné, proche du peuple et qui puisse le comprendre... Et qu'il y a t'il de plus basse extraction, de plus proche de la terre, qu'un chou ?

:chicos:

Citoyen Mad,

Tout citoyen que je suis, je reste néanmoins Abbé, même si je suis devenu salarié de la République désormais :chicos:

Encore une fois c'est plutôt par défaut que nous optons pour l'instant vers le citoyen Danton, dont la fourberie n'est plus à démontrer (mais face à des espions, une certaine forme de rouerie peut être utile...).

Nous nous méfions comme de la peste du très autocratique citoyen Jag, et votre discours politique était on ne peut plus populiste, nous n'y pouvons souscrire.
Quant au citoyen (?) Curtis, il a mauvaise réputation à l'Assemblée, je suis sur qu'il complote au club de la rue MSN avec le ci-devant Manu-Militari pour envahir l'Autriche :chicos: (hm? comment ca c'est plutot recommandé ici ? Ah je n'ai rien dit alors)

yboompook 01/05/2006 15h22

Citation:

Envoyé par Coelio
Citoyen Mad,

Tout citoyen que je suis, je reste néanmoins Abbé, même si je suis devenu salarié de la République désormais :chicos:

Encore une fois c'est plutôt par défaut que nous optons pour l'instant vers le citoyen Danton, dont la fourberie n'est plus à démontrer (mais face à des espions, une certaine forme de rouerie peut être utile...).

Nous nous méfions comme de la peste du très autocratique citoyen Jag, et votre discours politique était on ne peut plus populiste, nous n'y pouvons souscrire.
Quant au citoyen (?) Curtis, il a mauvaise réputation à l'Assemblée, je suis sur qu'il complote au club de la rue MSN avec le ci-devant Manu-Militari pour envahir l'Autriche :chicos: (hm? comment ca c'est plutot recommandé ici ? Ah je n'ai rien dit alors)

tout les salarié de la republique se doivent d'etre athé ...

Coelio 01/05/2006 15h27

Citation:

Envoyé par yboompook
tout les salarié de la republique se doivent d'etre athé ...

AAbsolument pas.
La République ne reconnait elle-même aucun culte mais la liberté de conscience est reconnue.

florian 01/05/2006 15h40

Est-il vrai que nos plus dangereux ennemis soient les restes impurs de la race de nos tyrans, les odieux captifs dont les noms servent encore de prétexte à la politique criminelle de quelques rebelles, & surtout des puissances étrangères ? Je vote en mon coeur pour que la race des tyrans disparaisse de la terre, mais puis-je m’aveugler sur la situation de mon pays au point de croire que cet événement suffirait pour éteindre le foyer des conspirations qui nous déchirent ? A qui persuadera-t-on que la punition de la méprisable soeur de Capet en imposerait plus à nos ennemis que celle de Capet lui-même & de sa criminelle compagne ?

Est-il vrai encore que la principale cause de nos maux soit le fanatisme ? Le fanatisme ! il expire ; je pourrais même dire qu’il est mort. En dirigeant, depuis quelques jours, toute notre attention contre lui, ne la détourne-t-on pas de véritables dangers ?

Vous craignez, dites-vous, les prêtres ! Les prêtres craignent bien davantage les progrès de la lumière. Vous avez peur des prêtres ! & ils s’empressent d’abdiquer leurs titres pour les échanger contre ceux de municipaux, d’administrateurs, & même de présidens de sociétés populaires : croyez seulement à leur amour pour la patrie, sur la foi de leur abjuration subite, & ils seront très-contens de vous… Vous ne le serez peut-être pas également d’eux. Avez-vous peur de ces évêques qui, naguère, étaient très attachés à leur bénéfice constitutionnel qui leur rapportait 70.000 liv. de rentes, & qui en ont fait le sacrifice dès qu’il était réduit à 6.000 liv. ; de ces évêques qui, aujourd’hui, en sollicitent & en ont peut-être obtenu l’indemnité ? Oui, craignez, non pas leur fanatisme, mais leur ambition ; non pas l’habit qu’ils portaient, mais la peau nouvelle dont ils se sont revêtus. Au reste ceci ne s’applique point à tous les prêtres ; je respecte les exceptions, mais je m’obstine à croire qu’elles sont rares.

Non, ce n’est point le fanatisme qui doit être aujourd’hui, le principal objet de nos inquiétudes. Cinq ans d’une révolution qui a frappé sur les prêtres, déposent de son impuissance : La Vendée même, sont dernier asyle, ne prouve point du tout son pouvoir. C’est la politique, c’est l’ambition, ce sont les trahisons de ceux qui gouvernaient jadis, qui ont créé la Vendée ; c’étaient des hommes sans honneur, comme sans religion, qui entraînaient des brigands étrangers ou français au pillage, & non au pied des autels. Encore la force de la République & le zèle du gouvernement actuel les ont-ils frappés à mort, malgré tant d’obstacles & de crimes.

Car, ils ont perdu leurs places d’armes, leurs magasins, la plus grande partie de leur force ; il ne leur reste qu’une horde fugitive dont l’existence ne pourrait être prolongée que par la malveillance & par l’ineptie. Je ne vois plus qu’un seul moyen de réveiller parmi nous le fanatisme, c’est d’affecter de croire à sa puissance. Le fanatisme est un animal féroce & capricieux ; il fuyait devant la raison : poursuivez-le avec de grands cris, il retournera sur ses pas.

Et quels autres effets peut produire cette chaleur extraordinaire & subite, ce zèle exagéré & fastueux, avec lequel on semble lui faire la guerre depuis quelque temps. Je l’ai déjà dit à la Convention, & je le répète ici : il est une infinité de choses que le bon esprit du peuple a tourné au profit de la liberté & que nos ennemis n’avaient imaginé que pour la perdre.

Que des citoyens, animés par un zèle pur, viennent déposer sir l’autel de la patrie, les monumens inutiles & pompeux de la superstition pour les faire servir à son triomphe, la patrie & la raison sourient à ces offrandes. Que d’autres renoncent à telles ou telles cérémonies & adoptent sur toutes choses l’opinion qui leur paraît la plus conforme à la vérité, la raison & la philosophie peuvent applaudir à leur conduite. Mais de quel droit l’aristocratie & l’hypocrisie viendraient-elles ici mêler leur influence à celle du civisme & de la vertu ? De quel droit des hommes inconnus jusqu’ici dans la carrière de la Révolution, viendraient-ils chercher, au milieu de tous ces événemens, les moyens d’usurper une fausse popularité, d’entraîner les patriotes même à de fausses mesures, & de jeter parmi nous le trouble & la discorde ? De quel droit viendraient-ils troubler la liberté des cultes, au nom de la liberté, & attaquer le fanatisme par un fanatisme nouveau ? De quel droit feraient-ils dégénérer les hommages solennels rendus à la vérité pure, en des farces éternelles & ridicules ? Pourquoi permettrait-on de se jouer ainsi de la dignité du peuple, & d’attacher les grelots de la folie au sceptre même de la philosophie.

On a supposé qu’en accueillant des offrandes civiques, la Convention avait proscrit le culte catholique. Non, la Convention n’a point fait cette démarche téméraire. La Convention ne la fera jamais. Son intention est de maintenir la liberté des cultes qu’elle a proclamée & de réprimer en même-temps tous ceux qui en abuseraient pour troubler l’ordre public ; elle ne permettra pas qu’on persécute les ministres paisibles du culte, & elle les punira avec sévérité toutes les fois qu’ils oseront se prévaloir de leurs fonctions pour tromper les citoyens & pour armer les préjugés ou le royalisme contre la République. On a dénoncé des prêtres pour avoir dit la messe ! ils la diront plus longtemps si on les empêche de la dire. Celui qui veut les empêcher est plus fanatique que celui qui dit la messe.

Il est des hommes qui veulent aller plus loin ; qui, sous le prétexte de détruire la superstition, veulent faire une sorte de religion de l’athéisme lui-même. Tout philosophe, tout individu, peut adopter là-dessus l’opinion qui lui plaira. Quiconque voudrait lui en faire un crime est un insensé ; mais l’homme public, mais le législateur, serait cent fois plus insensé, qui adopterait un pareil système. La Convention nationale l’abhorre. La Convention n’est point un faiseur de livres, un auteur de systèmes métaphysiques ; c’est un corps politique & populaire, chargé de faire respecter, non seulement les droits, mais le caractère du peuple français. Ce n’est point en vain qu’elle a proclamé la Déclaration des droits de l’homme en présence de l’Etre Suprême.

On dira peut-être que je suis un esprit étroit, un homme à préjugés ; que sais-je, un fanatique. J’ai déjà dit que je ne parlais ni comme un individu, ni comme un philosophe systématique, mais comme un représentant du peuple. L’athéisme est aristocratique ; l’idée d’un grand être qui veille sur l’innocence opprimée, & qui punit le crime triomphant, est toute populaire. Le peuple, les malheureux m’applaudissent ; si je trouvais des censeurs, ce serait parmi les riches & parmi les coupables. J’ai été, dès le collège, un assez mauvais catholique ; je n’ai jamais été ni un ami froid, ni un défenseur infidèle de l’humanité. Je n’en suis que plus attaché aux idées morales & politique que je viens de vous exposer. Si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer.

Je parle dans une tribune où l’impudent Guadet osa me faire un crime d’avoir prononcé le mot de Providence. Et dans quel temps ? Lorsque le coeur ulcéré de tous les crimes dont nous étions les témoins & les victimes ; lorsque, versant des larmes amères & impuissantes sur la misère du peuple éternellement trahi, éternellement opprimé, je cherchais à m’élever au-dessus de la tourbe impure des conspirateurs dont j’étais environné en invoquant contre eux la vengeance céleste, à défaut de la foudre populaire. Ce sentiment est gravé dans tous les coeurs sensibles & purs ; il anima dans tous les temps les plus magnanimes défenseurs de la liberté. Aussi long-temps qu’il existera des tyrans, il sera une consolation douce au coeur des opprimés ; & si jamais la tyrannie pouvait renaître parmi nous, quelle est l’âme énergique & vertueuse qui n’appellerait point en secret, de son triomphe sacrilège, à cette éternelle justice qui semble avoir écrit dans tous les coeurs l’arrêt de mort de tous les tyrans. Il me semble du moins que le dernier martyr de la liberté exhalerait son âme avec un sentiment plus doux en se reposant sur cette idée consolatrice. Ce sentiment est celui de l’Europe & de l’univers ; c’est celui du peuple français. Ce peuple n’est attaché ni aux prêtres, ni à la superstition, ni aux cérémonies religieuses ; il ne l’est qu’au culte en lui-même, c’est-à-dire à l’idée d’une puissance incompréhensible, l’effroi du crime & le soutien de la vertu, à qui il se plaît à rendre des hommages qui sont autant d’anathèmes contre l’injustice & contre le crime triomphant.

Si le philosophe peut attacher sa moralité à d’autres bases, gardons-nous néanmoins de blesser cet instinct sacré, & ce sentiment universel des peuples. Quel est le génie qui puisse en un instant remplacer, par ses inventions, cette grande idée protectrice de l’ordre social & de toutes les vertus privées ?

Ne voyez-vous pas le piège que nous tendent les ennemis de la République & les lâches émissaires des tyrans étrangers ? En présentant comme l’opinion générale, les travers de quelques individus & leur propre extravagance, ils voudraient nous rendre odieux à tous les peuples pour affermir les trônes chancelans des scélérats qui les oppriment. Quel est le temps qu’ils ont choisi pour ces machinations ? Celui où les armées combinées ont été vaincues ou repoussées par le génie républicain, celui où ils veulent étouffer les murmures des peuples fatigués ou indignés de leur tyrannie ; celui où ils pressent les nations neutres & alliées de la France de se déclarer contre nous. Les lâches ne veulent que réaliser toutes les calomnies grossières dont l’Europe entière connaissait l’impudence, & repousser de vous par les préjugés ou par les opinions religieuses, ceux que la morale & l’intérêt commun attiraient vers la cause sublime & sainte que nous défendons.

Je le répète ; nous n’avons plus d’autre fanatisme à craindre que celui des hommes immoraux soudoyés par les cours étrangères pour éveiller le fanatisme & pour donner à notre Révolution le vernis de l’immoralité qui est le caractère de nos lâches & féroces ennemis.

J’ai parlé des cours étrangères. Oui, voilà les véritables auteurs de nos maux & de nos discordes intestines. Leur but est d’avilir, s’il était possible, la nation française, de déshonorer les représentans qu’elle a choisis, & de persuader aux peuples que les fondateurs de la République n’ont rien qui les distingue des valets de la tyrannie.

Ils ont deux espèces d’armées : l’une sur nos frontières, impuissante, plus près de sa ruine à mesure que le gouvernement républicain prendra de la vigueur, & que la trahison cesse de rendre utiles les efforts héroïques des soldats de la patrie ; l’autre, plus dangereuse, est au milieu de nous ; c’est une armée d’espions, de fripons stipendiés qui s’introduisent par-tout, même au sein des sociétés populaires. Depuis que les chefs d’une faction exécrable, le plus ferme appui des trônes étrangers, a péri ; depuis que la journée du 31 mai a régénéré la Convention nationale qu’ils voulaient anéantir, ils redoublent d’activité pour séduire, pour calomnier, pour diviser tous les défenseurs de la République, pour avilir & pour dissoudre la Convention nationale.

Bientôt cet odieux mystère sera entièrement dévoilé. Je me bornerai, dans ce moment, à vous offrir, quelques traits de lumière, qui sortent de la discussion même qui vous occupait.

Hébert vous a révélé deux ou trois mensonges impudens dictés par la faction dont je parle. Un homme, vous a-t-il dit, un homme très-connu, a voulu lui persuader qu’après l’arrestation de la Montansier, je devais dénoncer cette mesure, dénoncer à cette occasion, Pache, Hébert & toute la Commune. Je devais apparemment prendre un vif intérêt à cette héroïne de la République ; moi qui ai provoqué l’arrestation de tout le Théâtre français, sans respect pour les augustes princesses qui en faisaient l’ornement ; moi qui ai vu dans tant de solliciteuses enchanteresses, que les amantes de l’aristocratie, & les comédiennes ordinaires du roi. Je devais dénoncer Pache, moi qui l’ai défendu dans un temps où une portion du peuple, trompée par les ennemis de notre liberté, vint lui imputer, à la barre de la Convention, la disette qui était leur ouvrage ; moi qui, alors président de la Convention, opposai l’éloge solennel de sa vertu pure & modeste qui m’est connue, à un orage passager excité par la malveillance ; peut-être ai-je montré alors une fermeté que n’auraient point eue ceux qui, lâches calomniateurs du peuple opprimé, n’auraient jamais osé dire la vérité au peuple triomphant ; je me confiais alors, & je me confie encore dans ce moment, au caractère du peuple, qui, étranger à tous les excès, est toujours du parti de la morale, de la justice & de la raison.

Enfin, j’aurai dénoncé, en faveur de la Montansier, la municipalité & les braves défenseurs de la liberté; moi qui défenseur de tous les patriotes & martyr de la même cause, ai toujours eu pour principe, qu’il fallait autant d’indulgence pour les erreurs minces du patriotisme, que de sévérité pour les crimes de l’aristocratie, & pour les perfidies des fripons accrédités.

Hébert vous a dit encore que je l’avais accusé d’être payé par Pitt & par Cobourg dans la dernière séance ; vous m’avez entendu, vous avez vu que je n’ai attribué qu’à une erreur patriotique, des inculpations qui pouvaient perdre cinq ou six défenseurs de la liberté, & dont j’ai trouvé la source dans le plan de calomnie inventé par les ennemis de la République. Vous pouvez apprécier ce nouveau trait d’impudence qui tendait à diviser les patriotes ; je le dénonce avec Hébert, &, comme il est ennemi d’un prétendu patriote, membre de cette Société, qu’Hébert vous nommera, j’en conclus qu’il faut soulever le masque du patriotisme qui cache certains visages, & purger cette Société des traîtres qu’elle renferme dans son sein.

Je vous ai promis de vous indiquer quelques-uns des agens soudoyés par les tyrans, pour nous diviser, pour déshonorer la cause du peuple français, en avilissant la représentation nationale. Je citerai d’abord un homme qu’Hébert a nommé comme l’auteur de la première des deux calomnies. Quel est cette homme ? Est-ce un aristocrate ? il n’a porté ce titre que jusqu’aux trois quarts à peu près du chemin de la Révolution. Depuis cette époque, c’est un patriote, un Jacobin très-ardent ; il est membre de vos comités ; il les dirige ; un jour il sortit tout-à-coup de son obscurité. Lebrun l’avait envoyé, en qualité de commissaire, dans la Belgique, au temps des trahisons de Dumouriez. Dumouriez avait déjà menacé la Convention par ses manifestes séditieux : la Convention avait déjà fulminé contre ce traître. Dubuisson ( c’est son nom ) parut tout-à-coup à cette tribune, le coeur comme oppressé de grands secret qu’il avait à nous révéler, avec l’air d’un homme accablé du poids des destinées de la France qu’il portait. Il vous découvrit la trahison de Dumouriez, qui était découverte ; à la place des pièces authentiques qui la constataient, il vous substitua une prétendue conversation de lui & de ses deux compagnons, avec Dumouriez, bien louche, bien bizarre, & où les intérêts de J.-P. Brissot étaient ménagés. Il vous annonça en même-temps que s’il n’était pas assassiné dans la nuit, il ferait le lendemain son rapport à la Convention nationale, & que la patrie serait sauvée. Il ne fut point assassiné, il parla à la Convention où il se fit escorter par des députés de la Société des Jacobins ; il obtint les honneurs de la mention honorable & de l’impression, votés par la section girondine & par le côté droit, avec un empressement qui dut édifier beaucoup les patriotes. Vous avez déjà nommé M. Dubuisson.

Mais il est un autre personnage, plus important encore, & le véritable chef de la clique, le compagnon de Dubuisson dans la fameuse mission dont je viens de parler. Que la République est heureuse ! Si elle a été trahie par une multitude d’enfans ingrats, elle est servie, avec un désintéressement vraiment admirable, parles seigneurs étrangers, & même par des fils de princes allemands. De ce nombre,est le fils du principal ministre de la maison d’Autriche, du fameux prince de Kaunitz. Il se nomme Proli ; vous savez que renonçant à son père, à sa patrie, il s’est dévoué tout entier à la cause de l’humanité. Il prétend diriger les Jacobins dont il n’a pas voulu être membre, par discrétion. Il tient chez lui des directoires secrets où l’on règle les affaires dela société, où on lit sa correspondance, où on prépare les motions, les dénonciations ; où l’on organise un système patriotique de contre-révolution qui n’a pu être déjoué que par le génie de la liberté qui éclaire la majorité de vos membres & la masse du peuple qui vous entend. Le même seigneur a fondé une cinquantaine de clubs populaires pour tout bouleverser & pour perdre les jacobins ; il s’occupe aussi des sections, & sur-tout des femmes révolutionnaires, dont il fait nommer les présidentes. C’est le sylphe invisible qui les inspire ; il a sous ses ordres plusieurs autre sylphes visibles qui appellent le mépris public & le carnage sur la Convention nationale depuis la journée du 31 mai. Proli est connu, & cependant Proli est libre ; il est imprenable comme ses principaux complices qui sont des aristocrates déguisés sous le masque du sans-culotisme, & sur-tout des banquiers prussiens, anglais, autrichiens & même français.

Souffrirons-nous que les plus vils scélérats de l’Europe détruisent impunément sous nos yeux, les fruits de nos glorieux & pénibles travaux ? ferons-nous alliance avec les complices, avec les valets de ces mêmes tyrans, dont les satellites égorgent sans pitié nos femmes, nos enfans, nos frères, nos représentans ? Je demande que cette Société se purge enfin de cette horde criminelle ; je demande que Dubuisson soit chassé de cette société, ainsi que deux autres intrigans dont un vit avec Proli, sous le même toit, & qui tous sont connus de vous comme ses affidés, je parle de Desfieux & de Pereyra.

Je demande qu’il soit fait un scrutin épuratoire à la tribune, pour connaître & chasser tous les agens des puissances étrangères, qui, sous leurs auspices, se seraient introduits dans cette Société.

Je demande qu’on renouvelle de la même manière les comités de la Société qui renferment sans doute d’excellens patriotes, mais où ils ont sans doute aussi glissé plusieurs de leurs affidés.

florian 01/05/2006 15h41

J'appuie la declaration de l'abbe et vous fourni au passage le point de vue officiel des revolutionnaires concernant la liberte de culte.

yboompook 01/05/2006 15h45

Citation:

Envoyé par florian
J'appuie la declaration de l'abbe et vous fourni au passage le point de vue officiel des revolutionnaires concernant la liberte de culte.

lol parce que tu crois qu'on lit tes pavé ???

yboompook 01/05/2006 15h46

Citation:

Envoyé par Coelio
AAbsolument pas.
La République ne reconnait elle-même aucun culte mais la liberté de conscience est reconnue.

la liberté de culte oui mais tu oublie la separation de l'etat et de l'eglise mon petit coelio ...

marlouf 01/05/2006 16h06

ouais, enfin ça, ce sera en 1905 ... :lol:

Coelio 01/05/2006 16h07

Citation:

Envoyé par yboompook
la liberté de culte oui mais tu oublie la separation de l'etat et de l'eglise mon petit coelio ...


Bon toi tpour être aussi ignare des coutumes républicaines, tu dois forcément pas être des notres hin.

Allez hop, à la guillotine :hello:


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