curTis newTon
18/12/2010, 19h02
Un jeu fait exprès pour pouvoir mettre des smileys :=(: quand on en parle.
Courtisans, c'est en effet LE jeu de (je cherche un terme moins vulgaire, mais yen a pas, alors, les enfants, mettez une main devant vos yeux) le jeu de putes par excellence.
Ca n'a rien de sexuel, c'est juste pour dire que, dans la foulée de Diplomacy, c'est un jeu de complot, d'intrigues, de crasses et de mesquineries... mais avec un côté classe en plus. :lol:
Malheureusement, le jeu n'est plus édité (il date des années 90), mais si vous le trouvez sur un marché aux puces, n'hésitez pas et achetez-le vite ! :jumpy:
Alors, la boîte :
http://www.trictrac.net/jeux/centre/imagerie/boites/419_1.jpg
Et le contenu :
http://blog.pierrickauger.fr/__oneclick_uploads/2007/12/courtisans-of-versailles.jpg
(c'est une version anglaise, apparemment il est toujours édité en Grande-Bretagne) :???:
Le contexte : Nous sommes à la cour du Roi Soleil, et chaque joueur appartient à une famille de courtisans, engagé dans la course aux honneurs, titres et richesses. Au menu, donc : cirage de pompes (ça c'est pour le Roi), et empoisonnements, exil aux colonies, mariages forcés, lettres de cachet et autres accidents de chasse (ça c'est pour les autres courtisans) :o: :=(:
Le principe en gros : Etre le premier à atteindre une somme donnée, et pour cela accumuler les titres, charges, pensions... ce qui implique d'avoir une bonne cote auprès du Roi (et de la Reine). Pour la mécanique de base : on pioche des cartes et on les joue.
Comment qu'on joue ?
Il y a une part de jeu de rôle dans Courtisans (c'est ce qui fait le sel des parties, et empêche aussi les engueulades, en conservant un côté second degré). Chaque joueur doit se trouver un nom aristocratique (genre : "Monsieur de la Fourberye"). au cours de la partie, chacun doit veiller à s'adresser aux autres joueurs en le vouvoyant, en l'appelant par ce nom, et en conservant un ton raffiné - et ne pas oublier de mentionner son titre de noblesse exact le cas échéant. Chaque manquement peut être sanctionné d'une amende (à l'appréciation du joueur qui tient à ce moment le rôle de Chambellan).
Si à un moment du jeu, un courtisan décède de façon inopinée :=(: , le joueur continue la partie avec un rôle de sexe opposé (genre : "Mademoiselle de la Fourberye, fille du Comte, qui fut victime de ce terrible accident de chasse")
Chaque joueur jette deux dés à 10 faces (D10) pour établir sa cote auprès du Roi et de la Reine (plus c'est haut, mieux c'est, nous l'allons voir pourquoi) et reçoit une main de départ, avec des cartes distribuées au hasard.
Dans ces cartes, des "évènements", des "crasses" à faire aux autres ("Vous perdez 5000 louis au jeu", "Le Roi vous suspecte d'être l'amant de la Reine", "Déclaration de guerre contre l'Espagne"...) qui amènent des conséquences néfastes.
Mais aussi des cartes de titres ("Comte"), de charges ("Surintendant des Finances") ou de pensions, qu'on va poser devant soi et qui rapporteront de l'argent à chaque tour... si le Roi l'accepte.
En effet, pour obtenir quelque chose (un titre, une charge, une pension... mais aussi l'autorisation de se marier, augmenter la cote d'un autre courtisan en le couvrant d'éloges, ou la diminuer en racontant des horreurs, faire libérer quelqu'un de la Bastille...), il faut que le Roi le veuille bien. Pour vérifier cela, on lance 1 D10... si le résultat dépasse la cote du joueur auprès du Roi, celui-ci refuse. Le joueur doit défausser sa carte, maintenant disponible pour les autres dans une pioche publique, et voit sa cote diminuer d'un point.
Si on est vraiment trop mal auprès du Roi, on peut essayer auprès de la Reine, mais il faudra alors faire deux jets (pour savoir si la Reine écoute, et pour savoir si le Roi écoute la Reine :mrgreen: )
Bon, donc, voilà, c'est un jeu de pioche ?
Noooon ! (pas seulement)
Parce qu'avant chaque "tour de table" reprenant les actions des joueurs, il y a la phase de diplomatie. Et c'est là qu'on complote :=(: Chaque joueur peut prendre à part un ou des autres joueurs, et intriguer contre ce Comte de la Fourberye, gouverneur du Languedoc, devenu trop rapidement trop puissant et trop riche. Et là, les moyens peuvent être nombreux pour abattre un adversaire : s'organiser pour diminuer sa cote suffisamment pour l'envoyer à la Bastille, s'arranger pour réclamer son titre au Roi, voire (plus radical) l'assassiner.
C'est dans la phase de diplomatie que chacun fait fructifier ses propres intérêts ("Je te jure de te donner à mon tour cette carte "Empoisonnement", qui ne peut être jouée que par une femme, si en échange à ton tour, tu utilises ta carte "Duc" sur moi, et que tu te maries avec le baron de Bidule, et au tour suivant, je déclenche une guerre contre l'Angleterre, pour pouvoir jouer "mort au front" sur Bidule, comme ça, tu restes baronne et tu touches seule ses revenus, et ensuite je t'épouse et on partage") :=(:
Mais il y a des astuces :
- au début de chaque tour de jeu, le Chambellan (fonction qui passe de joueur en joueur) décide de l'emplacement de la cour : à Versailles ou à la chasse. Or, certaines cartes ne peuvent être jouées que dans un lieu précis
- pour se marier avec quelqu'un, il suffit de jeter son dévolu son une personne de sexe opposé, et réussir une audience auprès du Roi... le futur époux (la future épouse) ne peut pas refuser :mrgreen: Le couple met alors ses revenus en commun et les divise en deux parts égales (Monsieur touche 8000 louis par tour, Madame 1000 louis => mariés, ils touchent désormais chacun 4500 louis... c'est Monsieur qui fait la gueule :lol: (et va penser à assassiner sa fraîche épouse le tour suivant :=(: à moins qu'elle ne le devance pour hériter de son titre :=(: :=(: )
- chaque courtisan soutient un parti (anglais, hollandais, espagnol)... les gens d'un même parti ont souvent des intérêts liés. Par exemple, une guerre contre l'Espagne fait perdre 2 points de cote à chaque partisan de l'Espagne. Une reine espagnole, en revanche, donne un bonus auprès de la Reine aux joueurs du parti espagnol
- on peut quasiment tout faire :jumpy: même essayer d'assassiner le Roi si on a une trop mauvaise cote auprès de lui, buter la Reine et proposer au Roi de se marier avec une princesse de son propre parti, devenir Favorite royale (et même se marier secrètement au Roi)... et même se suicider (si on est dans une situation vraiment trop désespérée :lol: )
Alors, c'est bien ou pas ?
C'est un jeu exceptionnel pour créer une vraie ambiance à la "Liaisons dangereuses", surtout si les joueurs prennent la peine de jouer le jeu à fond. Complots, rebondissements, coups de théâtre (on n'est bien sûr jamais tenu de respecter une parole donnée) :siffle2:
Bémol : c'est un jeu des années 90... donc pas trop de rigueur dans les règles et leur présentation. C'est un vrai fouillis, et il faut limite prendre des notes à la lecture, juste pour réorganiser une présentation bordélique.
2è Bémol : un peu comme Loup-garou, ça ne marche vraiment bien qu'avec des joueurs nombreux (minimum 6, 10 ou 12 étant vraiment bien... sauf que ce n'est pas possible, le plateau est trop petit :lol: )
3è Bémol : le hasard... il suffit d'avoir une main servie avec quelques titres, et un peu de chance au dé, pour gagner rapidement (puisque les revenus s'accumulent de tour en tour).
Il vaut mieux décider de jouer un nombre fixe de tours, et voir qui est le plus riche (et qui a gagné, donc) à la fin du dernier tour.
Verdict
J'ai fait de (trop) rares parties de Courtisans (il faut vraiment y consacrer un après-midi, et réunir si possible 8 joueurs... oui, c'est un jeu-évènement :lol: ), mais ça a été à chaque fois un vrai vrai vrai plaisir. La preuve, c'est un jeu dont l'objectif se perd facilement en cours de route, tellement on est concentré sur son propre complot qu'on veut voir réussir avant tout ! :=(:
Courtisans, c'est en effet LE jeu de (je cherche un terme moins vulgaire, mais yen a pas, alors, les enfants, mettez une main devant vos yeux) le jeu de putes par excellence.
Ca n'a rien de sexuel, c'est juste pour dire que, dans la foulée de Diplomacy, c'est un jeu de complot, d'intrigues, de crasses et de mesquineries... mais avec un côté classe en plus. :lol:
Malheureusement, le jeu n'est plus édité (il date des années 90), mais si vous le trouvez sur un marché aux puces, n'hésitez pas et achetez-le vite ! :jumpy:
Alors, la boîte :
http://www.trictrac.net/jeux/centre/imagerie/boites/419_1.jpg
Et le contenu :
http://blog.pierrickauger.fr/__oneclick_uploads/2007/12/courtisans-of-versailles.jpg
(c'est une version anglaise, apparemment il est toujours édité en Grande-Bretagne) :???:
Le contexte : Nous sommes à la cour du Roi Soleil, et chaque joueur appartient à une famille de courtisans, engagé dans la course aux honneurs, titres et richesses. Au menu, donc : cirage de pompes (ça c'est pour le Roi), et empoisonnements, exil aux colonies, mariages forcés, lettres de cachet et autres accidents de chasse (ça c'est pour les autres courtisans) :o: :=(:
Le principe en gros : Etre le premier à atteindre une somme donnée, et pour cela accumuler les titres, charges, pensions... ce qui implique d'avoir une bonne cote auprès du Roi (et de la Reine). Pour la mécanique de base : on pioche des cartes et on les joue.
Comment qu'on joue ?
Il y a une part de jeu de rôle dans Courtisans (c'est ce qui fait le sel des parties, et empêche aussi les engueulades, en conservant un côté second degré). Chaque joueur doit se trouver un nom aristocratique (genre : "Monsieur de la Fourberye"). au cours de la partie, chacun doit veiller à s'adresser aux autres joueurs en le vouvoyant, en l'appelant par ce nom, et en conservant un ton raffiné - et ne pas oublier de mentionner son titre de noblesse exact le cas échéant. Chaque manquement peut être sanctionné d'une amende (à l'appréciation du joueur qui tient à ce moment le rôle de Chambellan).
Si à un moment du jeu, un courtisan décède de façon inopinée :=(: , le joueur continue la partie avec un rôle de sexe opposé (genre : "Mademoiselle de la Fourberye, fille du Comte, qui fut victime de ce terrible accident de chasse")
Chaque joueur jette deux dés à 10 faces (D10) pour établir sa cote auprès du Roi et de la Reine (plus c'est haut, mieux c'est, nous l'allons voir pourquoi) et reçoit une main de départ, avec des cartes distribuées au hasard.
Dans ces cartes, des "évènements", des "crasses" à faire aux autres ("Vous perdez 5000 louis au jeu", "Le Roi vous suspecte d'être l'amant de la Reine", "Déclaration de guerre contre l'Espagne"...) qui amènent des conséquences néfastes.
Mais aussi des cartes de titres ("Comte"), de charges ("Surintendant des Finances") ou de pensions, qu'on va poser devant soi et qui rapporteront de l'argent à chaque tour... si le Roi l'accepte.
En effet, pour obtenir quelque chose (un titre, une charge, une pension... mais aussi l'autorisation de se marier, augmenter la cote d'un autre courtisan en le couvrant d'éloges, ou la diminuer en racontant des horreurs, faire libérer quelqu'un de la Bastille...), il faut que le Roi le veuille bien. Pour vérifier cela, on lance 1 D10... si le résultat dépasse la cote du joueur auprès du Roi, celui-ci refuse. Le joueur doit défausser sa carte, maintenant disponible pour les autres dans une pioche publique, et voit sa cote diminuer d'un point.
Si on est vraiment trop mal auprès du Roi, on peut essayer auprès de la Reine, mais il faudra alors faire deux jets (pour savoir si la Reine écoute, et pour savoir si le Roi écoute la Reine :mrgreen: )
Bon, donc, voilà, c'est un jeu de pioche ?
Noooon ! (pas seulement)
Parce qu'avant chaque "tour de table" reprenant les actions des joueurs, il y a la phase de diplomatie. Et c'est là qu'on complote :=(: Chaque joueur peut prendre à part un ou des autres joueurs, et intriguer contre ce Comte de la Fourberye, gouverneur du Languedoc, devenu trop rapidement trop puissant et trop riche. Et là, les moyens peuvent être nombreux pour abattre un adversaire : s'organiser pour diminuer sa cote suffisamment pour l'envoyer à la Bastille, s'arranger pour réclamer son titre au Roi, voire (plus radical) l'assassiner.
C'est dans la phase de diplomatie que chacun fait fructifier ses propres intérêts ("Je te jure de te donner à mon tour cette carte "Empoisonnement", qui ne peut être jouée que par une femme, si en échange à ton tour, tu utilises ta carte "Duc" sur moi, et que tu te maries avec le baron de Bidule, et au tour suivant, je déclenche une guerre contre l'Angleterre, pour pouvoir jouer "mort au front" sur Bidule, comme ça, tu restes baronne et tu touches seule ses revenus, et ensuite je t'épouse et on partage") :=(:
Mais il y a des astuces :
- au début de chaque tour de jeu, le Chambellan (fonction qui passe de joueur en joueur) décide de l'emplacement de la cour : à Versailles ou à la chasse. Or, certaines cartes ne peuvent être jouées que dans un lieu précis
- pour se marier avec quelqu'un, il suffit de jeter son dévolu son une personne de sexe opposé, et réussir une audience auprès du Roi... le futur époux (la future épouse) ne peut pas refuser :mrgreen: Le couple met alors ses revenus en commun et les divise en deux parts égales (Monsieur touche 8000 louis par tour, Madame 1000 louis => mariés, ils touchent désormais chacun 4500 louis... c'est Monsieur qui fait la gueule :lol: (et va penser à assassiner sa fraîche épouse le tour suivant :=(: à moins qu'elle ne le devance pour hériter de son titre :=(: :=(: )
- chaque courtisan soutient un parti (anglais, hollandais, espagnol)... les gens d'un même parti ont souvent des intérêts liés. Par exemple, une guerre contre l'Espagne fait perdre 2 points de cote à chaque partisan de l'Espagne. Une reine espagnole, en revanche, donne un bonus auprès de la Reine aux joueurs du parti espagnol
- on peut quasiment tout faire :jumpy: même essayer d'assassiner le Roi si on a une trop mauvaise cote auprès de lui, buter la Reine et proposer au Roi de se marier avec une princesse de son propre parti, devenir Favorite royale (et même se marier secrètement au Roi)... et même se suicider (si on est dans une situation vraiment trop désespérée :lol: )
Alors, c'est bien ou pas ?
C'est un jeu exceptionnel pour créer une vraie ambiance à la "Liaisons dangereuses", surtout si les joueurs prennent la peine de jouer le jeu à fond. Complots, rebondissements, coups de théâtre (on n'est bien sûr jamais tenu de respecter une parole donnée) :siffle2:
Bémol : c'est un jeu des années 90... donc pas trop de rigueur dans les règles et leur présentation. C'est un vrai fouillis, et il faut limite prendre des notes à la lecture, juste pour réorganiser une présentation bordélique.
2è Bémol : un peu comme Loup-garou, ça ne marche vraiment bien qu'avec des joueurs nombreux (minimum 6, 10 ou 12 étant vraiment bien... sauf que ce n'est pas possible, le plateau est trop petit :lol: )
3è Bémol : le hasard... il suffit d'avoir une main servie avec quelques titres, et un peu de chance au dé, pour gagner rapidement (puisque les revenus s'accumulent de tour en tour).
Il vaut mieux décider de jouer un nombre fixe de tours, et voir qui est le plus riche (et qui a gagné, donc) à la fin du dernier tour.
Verdict
J'ai fait de (trop) rares parties de Courtisans (il faut vraiment y consacrer un après-midi, et réunir si possible 8 joueurs... oui, c'est un jeu-évènement :lol: ), mais ça a été à chaque fois un vrai vrai vrai plaisir. La preuve, c'est un jeu dont l'objectif se perd facilement en cours de route, tellement on est concentré sur son propre complot qu'on veut voir réussir avant tout ! :=(: