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Voir la version complète : Petite musique de nuit


TheNaq
17/07/2008, 13h43
Depuis quelques semaines, je m'offre d'assez élégantes insomnies.


Vous me direz que cette assertion vous passionne à peu prés autant qu'un reportage de la Télévision Moldave sur la vie et l'œuvre de Raoul Chombier, tripier-volailler à temps partiel, et, malgré l'importance que ce sujet revêt à mes yeux, je ne pourrais vous le reprocher. Mais, si j'aborde ce thème sur "Le forum de la Musique" et non sur "Le forum de la Santé" ou "Le forum du Sommeil" voire même "Le forum de ceux qui n'ont rien d'intéressant à dire mais qui le disent quand même", c'est pour vous apprendre, ce qui, je n'en doute pas, vous bouleversera, que je profite de ces longs, très longs, très très longs moments de vide intellectuel pour m'écrouler devant mon écran de télé et passer bêtement de chaine en chaine. Et comme je suis l'heureux bénéficiaire d'un abonnement au câble, ce zapping prend un certain temps et même un temps certain. Quand j'en ai assez de voir pour la troisième fois les infos du jour précédent sur I>télé, que j'ai ma ration de dessins animés et que je me refuse à m'imposer une énième vision de la trilogie des Sans Culottes (L'infirmière n'a pas de culotte, L'hôtesse n'a pas de culotte et La coiffeuse n'a pas de culotte [selon moi, le meilleur de la série, un grand drame psychologique intimiste]), bref quand je cherche du Stilnox télévisuel, je plonge sur les chaines dites musicales, genre robinet à tubes que sont MCM et MTV. Surfant avec paresse pour éviter le rap que j'apprécie peu et la techno qui me casse la tête, je prends ma dose de zizique en boite.


Cette palpitante introduction n'avait pour but que de me permettre de vous parler d'un "clip" que j'ai eu le douteux plaisir de découvrir cette nuit. Or donc, vautré sur le canapé de mon salon, je vois apparaitre sur l'écran une pièce à l'aspect vaguement scientifique et franchement enfumée, cherchant à rappeler le laboratoire du "5ème élément" avec un cercueil de verre en son centre. Et là, paf ! comme de juste, alors que des "scientifiques" et des "militaires" s'agitent dans tous les sens, le cercueil s'ouvre et Madame Farmer, Mylène de son prénom, vêtue comme Liloo* toujours du film de Besson, qui se met à remuer (danser serait un bien grand mot dans ce cas...) et à balancer des "ondes" depuis ses mains, "ondes" qui poussent tous les présents à se déshabiller et à se lancer dans une vague orgie chorégraphiée..Tout ceci est filmé par un lémurien catatonique atteint de la maladie de Parkinson ayant autant de qualités cinématographiques qu'un chauve a de cheveux. Evidemment, il y a une espèce de musique de style "tchic boum tchic boum tatapoum" qui tourne en boucle mais peut-être ne suis-je pas bon juge. Et certainement, Madame Farmer chante des choses sur cette rythmique de TGV lancé à Mach 2, mais, comme toujours lorsqu'il s'agit de cette charmante rouquine, c'est plein de "s" et de "x", totalement incompréhensible et strictement inaudible. Tout ceci se passe dans le plus parfait non-sens, les images les plus convenues du genre "Choquons le bourgeois mais pas trop, mon Dieu, mon Dieu, il y a même des hommes qui s'embrassent, holala, qu'est-ce qu'on est trangressifs" étant utilisées, je commence à sentir que mon cerveau crie "Pitié !"... Aussi, pour me laver la tête, je me précipite sur un robinet à films qui diffuse "Tommy", le très mauvais film tiré de l'excellent album éponyme et me purifie les neurones à l'aide de la musique des Who !


Alors, je veux bien admettre être un vieillard cacochyme, un ringard, un dépassé, un old school, et toutes ces sortes de choses, mais j'aimerai bien comprendre le message profond de cette "œuvre" intitulée "Dégénération"... Tout ceci me rappelle furieusement une jolie formule prêtée à l'excellent Keith Richards, le guitariste des Rolling Stones. Interwievé sur les Spices Girls, le vieil alcoolo de génie aurait plus ou moins dit "Elles me font penser à un film porno : les filles sont belles à regarder, mais la musique est insupportable" !


Finalement, la prochaine fois, je regarderai à nouveau la trilogie des Sans Culottes.













* : la fort courte véture de la dame permet de voir qu'à près de 50 ans, elle s'entretient de manière efficace. Voilà, voilà, voilà.