Voir la version complète : Charleville Mézière
Actuellement se tient à Charleville Mézière un procès qui fouille les niveaux les plus obscurs de la déchéance humaine. A chaque fois que j'entends parler de ce procès et de la ville où il a lieu, je ne peux m'empêcher de penser à l'enfant le plus célèbre de cette triste cité des Ardennes. En effet, je préfère me souvenir de Rimbaud en parlant de Charleville, plutôt que du couple d'atroces qui y sont jugés...
Aussi, je passe le clavier à Arthur :
Le Dormeur du Val
http://www.mag4.net/Rimbaud/poesies/photos/tedormeur.jpg
C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Maurice Morisson
28/05/2008, 14h36
Arff, j'ai dû apprendre ce poème par cœur en 3e:(:?::mouais:
SeNTEnZa
28/05/2008, 14h43
il arrive aussi que les gens de la region de charleville nous ecrive de petits poèmes à nous les parigos! :)
C'est pas du rimbaud, c'est sur! :o:
Chers amis parisiens,
Depuis k'ta mi eut'banderole,
tout ch'pays i s'affole
Chez nouzote té viendro,
pour un gloglo té passero
Mi j'su fier d'être ch'ti,
ti te l'importra nin au paradis
Té croyo nous mette à plat
mais Jeudi ché tin club qui braira
El'commission d'discipline va trincher,
et t'gif elle va dégringoler
Chez nouzote y'a pt'ête des chomeurs,
mais chez ti keskia comme branleurs !
Eune fo d'pluque el' psg s'est fait r'marquer,
mais l'fos chi vous aller in chier ....
Et pi quand té s'ra din l'brin,
In ligue 2 in brayant té pourras compter tes points !!
Ni ch'public lensois, ni l'région ne mérito çha
Voila les boubourses ont parlé,
Not' coeur n' peut po vous pardonner.
J'voulo juste réponte à l'imbécilité par un tchio poème.
Au début j' l'avo écrit in français mais
Chés concernés n'ayant po d'cerveau,
n'lauro d'toute façon po compris,
donc j'ai gardé m'langue régionale.
Eune t'chiote citation pour finir :
"Vous puez tellemint fort la honte,
qu'note maroilles à côté, y sint l'déodorant !!! »
lemarseillais
28/05/2008, 15h45
Euh.....on parle pas ch'ti dans la région de Charleville :lol:
SeNTEnZa
28/05/2008, 15h52
Euh.....on parle pas ch'ti dans la région de Charleville :lol:
... on supporte pas non plus des clubs du sud dans le nord! :o: ...
bon oui ok, c'etait histoire de mettre un beau poeme, mon remy
lemarseillais
28/05/2008, 16h40
A l'échelle de la planète, je supporte un club dans le patelin à côté du mien :tongue:
SeNTEnZa
28/05/2008, 16h49
:mode josé bové:
partisan de la globalisation sportive, militan de la mondialisation foutbaleuse! :enerve:
SeNTEnZa
28/05/2008, 16h56
d'autres beaux poemes du nord :
« Avec la mer du Nord
Le long des golfes clairs
Et des vagues dodues
Pour arrêter les vagues
Et des poissons volants, volant comme des goélands.
Et des planctons, en veux-tu, en voilà
Et des saumons rouges surgissant de l'au-delà !
Et les méduses amères
Et les algues pourpres
Et les goémons d'hiver
Rien… non rien ne m'empêchera de citer ton nom
Mer ! Mer ! Mer ! »
Pigeon !
Oiseau à la grise robe,
Dans l'enfer des villes
À mon regard, tu te dérobes,
Tu es vraiment le plus agile.
(euh je précise, c'est extrait de c'est arrivé pres de chez vous, hein! :o: )
Ben ça fait plaisir de voir qu'il y a autant de poêtes ici... :ouin:
Bon un autre de Rimbaud pour ceux qui aiment :
A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,
Golfes d’ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;
U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d’animaux, paix des rides
Que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux ;
O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
— O l’Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
Merci Florian !
C'est mon texte favori !
:priere:
Quand on pense que ce mec, que dis-je ce génie de la littérature allait se torcher des les rideaux de Verlaine pour faire enrager Mathilde, ça me fait toujours rire.
SeNTEnZa
28/05/2008, 18h32
Bah non, un génie n'est pas forcement exempt de tout defaut. tenez moi par exemple ... bon non en fait on va plutot prendre Mozart : il adorait ecrire des lettres scatologiques à ses ptites copines ... chacun son truc ... :mouais:
jagermeister
28/05/2008, 18h48
D'ou sa première sonate en raie mineure. :mrgreen:
D'ou sa première sonate en raie mineure. :mrgreen::priere:Oulaa belle reprise de balle au bond :ok:
yboompook
28/05/2008, 19h25
perso je suis plus fan de beaudelaire!
"a une passante" par exemple!
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?
Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !
perso je suis plus fan de beaudelaire!
Moi aussi, mais il n'est pas de Charleville...
Ceci dit, belle abbesse, un de mes poèmes favoris de Beaudelaire est "Recueillement"
Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir; il descend; le voici:
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.
Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma Douleur, donne-moi la main; viens par ici,
Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant;
Le Soleil moribond s'endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l'Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.
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