curTis newTon
13/09/2007, 19h11
Un très bel article de la DH sur l'enlèvement de la petite Maddie :
Les enfants veulent un miracle
(13/09/2007)
ENVOYÉ SPÉCIAL AU PORTUGAL PHILIPPE BOUDART
PRAIA DA LUZ Difficile de demander l'avis de ces petits Anglais encore présents sur le sable fin de la plage de Praia da Luz. Car, compte tenu de l'atmosphère qui règne dans la station - le sujet est quasi devenu tabou -, ils parlent peu. Aux côtés de leurs parents, certains nous confient tout de même : "Les parents de Maddie ne lui ont rien fait de mal" . Ou encore : "Elle a été enlevée" .
C'est bien difficile de trouver des commentateurs pertinents sur un tel sujet. Merci pour l'analyse, les enfants. :goutte: Et puis, grâce à vous, on comprend le titre de l'article (qui aurait pu tout aussi bien être "Le sable est fin à Praia de Luz".)
Tout à côté de la maison louée par le couple, un panneau. Énorme. Deux mètres sur quatre. C'est Julia qui l'a réalisé. Pour Maddie.
"Je ne sais plus quoi écrire. Alors, je meuble. Beaucoup. En coupant mes phrases. Beaucoup. Si je pouvais. Je. Couperais. Encore. Plus."
En descendant en direction de la plage, après l'appartement 5A où Maddie a disparu, la supérette Baptista . Elle est située à 300 mètres à peine du 5A. La famille McCann s'est rendue dans cette supérette.
Incroyable.
Mais tout n'est pas révélé : pour aller à la supérette, il y a un chemin. La famille McCann a emprunté ce chemin pour se rendre à la supérette.
Et ce n'est pas tout : pour revenir de la supérette, la famille McCann a réemprunté ce même chemin. Dans l'autre sens. Houlàlà. Comme. C'est. Troublant.
À l'entrée, des jouets. Des ballons, de toutes les couleurs. Maddie a certainement tourné le regard en direction de ces jouets colorés. Peut-être en a-t-elle même réclamé un.
Peut-être. Ou peut-être pas. Qui sait ?
Ou peut-être qu'elle en a chipé un, la coquine ? Peut-être qu'elle a mis le souk dans le présentoir à bonbons ? Peut-être qu'elle a fait la course dans les allées ? Peut-être qu'elle a fait des claquettes au rayon surgelés et du moutain-bike sur les caisses de bière ? Autant de questions qui demeurent sans réponses.
La caissière refuse de répondre à nos questions. On vous le disait, le sujet est quasi devenu tabou.
Alternatives rédactionnelles :
"...on vous le disait, on sait plus quoi écrire."
"...on vous le disait, les gens en ont un peu marre de répondre à nos questions débiles."
"...on vous le disait, on aurait dû apprendre le portugais avant de nous lancer dans notre enquête, ça nous aurait un peu aidé."
"...on vous le disait, cette salope de caissière ne perd rien pour attendre, déjà on va se casser sans rien lui acheter, ça lui apprendra, et on on va la dénoncer à la police, ça lui fera les pieds (et à on, ça on fera un bel article : "La caissière salope était la coupable")
En contournant la piscine du club où se trouve le Tapas Bar, nous sommes d'ailleurs interpellés par le personnel du Village.
Bon, à notre décharge, c'est vrai qu'on aurait pas dû faire pipi dans le pataugeoir des enfants.
De manière très hautaine, une dame nous dit : "C'est privé" . Nous sortons. Deux minutes plus tard, le service de sécurité est là. Nous voilà avertis.
Oufti, averti par la maître-nageuse et surveillé par le service de sécurité. Quand on vous disait que journaliste d'investigation est un métier dangereux. C'est décidé, je demande à être muté en Irak. En attendant, je prends des notes pour mon prochain article : "La caissière salope avait une complice au bord de la piscine"
Qu'à cela ne tienne,
Tu as raison, ô journaliste, face au danger, ne renonce jamais, telle est ta périlleuse mission.
c'est sur la promenade de mer, au bord de la plage,
Attention aux algues traîtresses et aux morsures d'oursins.
que l'émotion est la plus forte. Une digue de mer très agréable où des palmiers et des bancs en bois foncé sont installés à intervalles réguliers.
Une digue, quoi.
Quoique les bancs sont en bois foncé. C'est peut-être un indice.
À l'est, une imposante falaise se dresse devant nous. À l'ouest, la côte est enrichie par de jolies petites criques. Ici, sur le sable fin, Maddie a sans doute joué. Avec son frère, Sean, et sa soeur, Amélie.
Huhumm, on passe du "peut-être" au "sans doute". Les déductions se font plus précises... Sans doute qu'après avoir sans doute joué, Maddie a-t-elle sans doute arrêté de jouer, et sans doute après avoir sans doute arrêté, est-elle sans doute rentrée, puisqu'à la fin de la journée, le soir est-il sans doute tombé sur cette plage (de sable fin, notez le fait pour plus tard, Hastings, il aura toute son importance)
Le plagiste travaille sans relâche. Nous sommes en fin de journée et les transats sont peu à peu abandonnés par les vacanciers. "Non, je ne les connais pas. Il faut dire que je ne travaillais pas encore ici lorsque les McCann étaient de simples touristes. Après, j'ai entendu parler de l'affaire."
Un témoignage capital : le plagiste, qui n'était pas là au moment de l'affaire, n'a rien vu. Allons vite interroger le portier de l'hôtel "Le Montmartre" à Paris : lui non plus n'était pas là au moment de l'affaire ; avec un peu de chance, peut-être lui non plus n'a-t-il rien vu.
Sur la digue, de nombreuses échoppes. Librairie et tea-room. Sur la plupart des vitrines, les commerçants ont décidé de laisser l'affiche de Maddie. "Après tout, la police n'a toujours pas retrouvé la fillette. Il n'y a donc pas de raison d'ôter l'affiche." Reste que, depuis plusieurs semaines, la police n'espère plus retrouver Maddie vivante...
Et shllllaaaaa ! La critique virulente en estocade finale ! Dans leur gueule, à ces cons de portugais ! "Et que non, que je vous réponds pas. Et que moi j'ai rien vu" ! Ouais, mais pour laisser des affiches sur leurs vitrines, ça ils sont forts, hein ?
Tssss, à vous dégoûter d'être journaliste d'investigation, tiens.
Les enfants veulent un miracle
(13/09/2007)
ENVOYÉ SPÉCIAL AU PORTUGAL PHILIPPE BOUDART
PRAIA DA LUZ Difficile de demander l'avis de ces petits Anglais encore présents sur le sable fin de la plage de Praia da Luz. Car, compte tenu de l'atmosphère qui règne dans la station - le sujet est quasi devenu tabou -, ils parlent peu. Aux côtés de leurs parents, certains nous confient tout de même : "Les parents de Maddie ne lui ont rien fait de mal" . Ou encore : "Elle a été enlevée" .
C'est bien difficile de trouver des commentateurs pertinents sur un tel sujet. Merci pour l'analyse, les enfants. :goutte: Et puis, grâce à vous, on comprend le titre de l'article (qui aurait pu tout aussi bien être "Le sable est fin à Praia de Luz".)
Tout à côté de la maison louée par le couple, un panneau. Énorme. Deux mètres sur quatre. C'est Julia qui l'a réalisé. Pour Maddie.
"Je ne sais plus quoi écrire. Alors, je meuble. Beaucoup. En coupant mes phrases. Beaucoup. Si je pouvais. Je. Couperais. Encore. Plus."
En descendant en direction de la plage, après l'appartement 5A où Maddie a disparu, la supérette Baptista . Elle est située à 300 mètres à peine du 5A. La famille McCann s'est rendue dans cette supérette.
Incroyable.
Mais tout n'est pas révélé : pour aller à la supérette, il y a un chemin. La famille McCann a emprunté ce chemin pour se rendre à la supérette.
Et ce n'est pas tout : pour revenir de la supérette, la famille McCann a réemprunté ce même chemin. Dans l'autre sens. Houlàlà. Comme. C'est. Troublant.
À l'entrée, des jouets. Des ballons, de toutes les couleurs. Maddie a certainement tourné le regard en direction de ces jouets colorés. Peut-être en a-t-elle même réclamé un.
Peut-être. Ou peut-être pas. Qui sait ?
Ou peut-être qu'elle en a chipé un, la coquine ? Peut-être qu'elle a mis le souk dans le présentoir à bonbons ? Peut-être qu'elle a fait la course dans les allées ? Peut-être qu'elle a fait des claquettes au rayon surgelés et du moutain-bike sur les caisses de bière ? Autant de questions qui demeurent sans réponses.
La caissière refuse de répondre à nos questions. On vous le disait, le sujet est quasi devenu tabou.
Alternatives rédactionnelles :
"...on vous le disait, on sait plus quoi écrire."
"...on vous le disait, les gens en ont un peu marre de répondre à nos questions débiles."
"...on vous le disait, on aurait dû apprendre le portugais avant de nous lancer dans notre enquête, ça nous aurait un peu aidé."
"...on vous le disait, cette salope de caissière ne perd rien pour attendre, déjà on va se casser sans rien lui acheter, ça lui apprendra, et on on va la dénoncer à la police, ça lui fera les pieds (et à on, ça on fera un bel article : "La caissière salope était la coupable")
En contournant la piscine du club où se trouve le Tapas Bar, nous sommes d'ailleurs interpellés par le personnel du Village.
Bon, à notre décharge, c'est vrai qu'on aurait pas dû faire pipi dans le pataugeoir des enfants.
De manière très hautaine, une dame nous dit : "C'est privé" . Nous sortons. Deux minutes plus tard, le service de sécurité est là. Nous voilà avertis.
Oufti, averti par la maître-nageuse et surveillé par le service de sécurité. Quand on vous disait que journaliste d'investigation est un métier dangereux. C'est décidé, je demande à être muté en Irak. En attendant, je prends des notes pour mon prochain article : "La caissière salope avait une complice au bord de la piscine"
Qu'à cela ne tienne,
Tu as raison, ô journaliste, face au danger, ne renonce jamais, telle est ta périlleuse mission.
c'est sur la promenade de mer, au bord de la plage,
Attention aux algues traîtresses et aux morsures d'oursins.
que l'émotion est la plus forte. Une digue de mer très agréable où des palmiers et des bancs en bois foncé sont installés à intervalles réguliers.
Une digue, quoi.
Quoique les bancs sont en bois foncé. C'est peut-être un indice.
À l'est, une imposante falaise se dresse devant nous. À l'ouest, la côte est enrichie par de jolies petites criques. Ici, sur le sable fin, Maddie a sans doute joué. Avec son frère, Sean, et sa soeur, Amélie.
Huhumm, on passe du "peut-être" au "sans doute". Les déductions se font plus précises... Sans doute qu'après avoir sans doute joué, Maddie a-t-elle sans doute arrêté de jouer, et sans doute après avoir sans doute arrêté, est-elle sans doute rentrée, puisqu'à la fin de la journée, le soir est-il sans doute tombé sur cette plage (de sable fin, notez le fait pour plus tard, Hastings, il aura toute son importance)
Le plagiste travaille sans relâche. Nous sommes en fin de journée et les transats sont peu à peu abandonnés par les vacanciers. "Non, je ne les connais pas. Il faut dire que je ne travaillais pas encore ici lorsque les McCann étaient de simples touristes. Après, j'ai entendu parler de l'affaire."
Un témoignage capital : le plagiste, qui n'était pas là au moment de l'affaire, n'a rien vu. Allons vite interroger le portier de l'hôtel "Le Montmartre" à Paris : lui non plus n'était pas là au moment de l'affaire ; avec un peu de chance, peut-être lui non plus n'a-t-il rien vu.
Sur la digue, de nombreuses échoppes. Librairie et tea-room. Sur la plupart des vitrines, les commerçants ont décidé de laisser l'affiche de Maddie. "Après tout, la police n'a toujours pas retrouvé la fillette. Il n'y a donc pas de raison d'ôter l'affiche." Reste que, depuis plusieurs semaines, la police n'espère plus retrouver Maddie vivante...
Et shllllaaaaa ! La critique virulente en estocade finale ! Dans leur gueule, à ces cons de portugais ! "Et que non, que je vous réponds pas. Et que moi j'ai rien vu" ! Ouais, mais pour laisser des affiches sur leurs vitrines, ça ils sont forts, hein ?
Tssss, à vous dégoûter d'être journaliste d'investigation, tiens.